Mes idées et mon programme de luttes

Pourquoi je suis communiste révolutionnaire ?


À Lutte ouvrière, nous restons communistes révolutionnaires parce que, pas plus aujourd’hui que dans le passé, aucun des principaux problèmes de l’humanité ne trouvera de solution dans le cadre du capitalisme.

Il ne s’agit pas seulement des intérêts des travailleurs, mais du sort de toute la société. On l’a vu avec la pandémie : la levée des brevets sur les vaccins serait essentielle pour permettre aux pays les plus pauvres d’y avoir accès. Ce serait aussi la seule façon de limiter la menace d’apparition de nouveaux variants. Mais cela ne se fait pas, parce que les intérêts de quelques trusts pharmaceutiques passent avant tout, et avant le fait de sauver des vies, et parce que tous les dirigeants se refusent à écorner, même un tant soit peu, le droit des capitalistes à faire du profit. La loi du profit et la propriété capitaliste sont les principaux obstacles pour stopper la pandémie du Covid, et bien d’autres maladies contre lesquelles existent des vaccins auxquels les pays les plus pauvres ne peuvent avoir accès.

Ce qui se passe dans le domaine spatial, où le capitalisme développe le tourisme pour milliardaires, est révélateur de la folie de tout le système. L’humanité est aujourd’hui riche d’immenses possibilités scientifiques et techniques que la bourgeoisie, à la tête de la société, est incapable de mettre au service du plus grand nombre. Parce qu’ils n’ont pas d’autres interêts à défendre, les travailleurs, eux, en seront capables !

Être communiste révolutionnaire, c’est militer pour que les travailleurs accèdent à la conscience que la tâche de transformer la société dépend d’eux. La classe ouvrière, les exploités représentent la seule force sociale qui n’a pas intérêt à la perpétuation de ce système. Les prolétaires n’ont que leurs chaînes à perdre, disait Karl Marx. De la même façon qu’ils font aujourd’hui tourner toute la société pour le compte des capitalistes, qu’ils produisent les profits et font fructifier le capital, les travailleurs sont capables, demain, de la faire tourner pour les intérêts de la grande majorité. Ils l’ont montré, lors de la Commune de Paris de 1871 et de la Révolution russe de 1917. Aucune autre force sociale ne recèle cette force révolutionnaire et cette capacité de renverser la vieille société et d’en reconstruire une plus juste, plus rationnelle.

Comme les militants communistes révolutionnaires qui nous ont précédés, nous sommes convaincus qu’il est possible et nécessaire de construire une économie sans patrons, sans exploitation, sans classes sociales, et nous le défendons dans notre propagande quotidienne.

Nous nous inscrivons dans ce courant révolutionnaire du mouvement ouvrier convaincu que l’impulsion, l’énergie qui permettront de changer la société viendront de la classe ouvrière. Nous militons au sein du monde du travail pour que celui-ci prenne conscience de sa force et de ses capacités à transformer en profondeur la société.

Alors oui, l’avenir dépend de la prochaine révolution du monde du travail, de sa capacité à renverser le capitalisme, à exproprier la bourgeoisie et à prendre le pouvoir.

Révolutionnaire, pourquoi je suis candidate à la présidentielle ?

Révolutionnaire, pourquoi je suis candidate à la présidentielle ?

Dans cette élection, nous sommes conviés à voter pour choisir celui qui parmi les sous-fifres au service du grand patronat nous tapera dessus, quelles que soient les promesses faites pendant la campagne.

Avec le mépris et la morgue qui le caractérise, Macron n’a été qu’un exécutant des volontés de la classe des possédants, dans la continuité de ses prédécesseurs.

Si je suis candidate, ce n’est sûrement pas pour jouer ce rôle-là. C’est pourquoi, je le dis d’emblée, je ne vise pas l’Elysée.

Je ne me présente pas avec un programme de gouvernement parce que je ne veux pas être une gestionnaire de ce système qui ne fonctionne bien que pour les riches, je me bats pour le renverser !

Il faut renverser le capitalisme parce qu’il nous condamne à la concurrence, aux crises, au pillage et au dénuement d’une grande partie du monde. Il nous condamne à la concurrence permanente et stérile, aux affrontements entre peuples et aux guerres entre États. Il tue la planète à petit feu.

Il n’y a pas de solution dans le cadre de ce système capitaliste, pas de solution au chômage, aux inégalités, à la crise climatique, aux guerres, car elles sont alimentées par les guerres commerciales qui se mènent en permanence à coups de capitaux.

Le courant politique que je représente n’est pas nouveau. Il reprend l’objectif pour lequel des générations de travailleurs se sont battus, avec la perspective de l’émancipation des travailleurs. Avec l’objectif d’une société sans exploitation, sans cette propriété privée des usines, des grandes entreprises, qui fait que de père en fils une minorité capitaliste se transmet des fortunes, quand la majorité n’a rien d’autre à transmettre à ses enfants que l’obligation de travailler dur.

Je suis certes candidate à la présidentielle mais je vais concourir dans une catégorie très spéciale, la catégorie communiste révolutionnaire, et j’en suis fière. Parce que ce ne sont pas Hidalgo, Mélenchon, Roussel, Taubira, et encore moins Pécresse ou Le Pen qui détiennent les solutions pour changer le sort des exploités et l’avenir de la société. Ce sont les travailleurs eux-mêmes et cela dépendra de leurs luttes et de leur conscience.

Mon programme de luttes

 

Pour supprimer le chômage, il faut imposer des embauches et la répartition du travail entre tous, avec maintien du salaire !

 

Le chômage de masse n’a rien d’une fatalité, il est le résultat de la politique du grand patronat qui, partout, pour augmenter les profits et les dividendes, cherche à supprimer des emplois et à surcharger de travail ceux qui restent. Pendant que près de six millions de personnes sont inscrites à Pôle emploi, dans la grande majorité des entreprises, c’est la course à la productivité, les travailleurs se voient imposer, l’augmentation des cadences et l’allongement des horaires, parfois entre deux périodes de chômage partiel.

L’État et les collectivités locales mènent depuis des années la même politique, contre les emplois et les salaires, afin de consacrer une part croissante de l’argent public au financement d’aides et de cadeaux fiscaux aux groupes capitalistes les plus puissants et à une minorité de riches privilégiés.

Il n’y a qu’un seul moyen de combattre le chômage, il faut mener la politique inverse, avec un seul objectif : aucun travailleur ne doit être privé d’un emploi et d’un salaire permettant de vivre correctement. Pour cela, il y a un moyen simple : il faut imposer la répartition du travail entre tous, sans baisse des salaires.

C’est aussi la seule revendication permettant d’exprimer les intérêts communs de ceux qui ont encore un emploi et de ceux qui en ont été privés. En combattant ensemble avec cet objectif, les travailleurs représenteront une force capable de faire reculer le patronat et ses serviteurs à la tête de l’État.

Cela a un coût ? Oui, bien sûr, mais qu’on ne nous dise pas qu’il n’y a pas d’argent dans la société ! Durant le confinement, l’État a garanti les affaires des capitalistes à coups de dizaines de milliards. Il s’est substitué au grand patronat en payant le chômage partiel à 12 millions de salariés. Et il continue de le faire, avec ses plans de relance se chiffrant en milliards.

Et surtout, au-delà de l’argent public, il y a tous les profits accumulés pendant des années par tous ces grands groupes. Durant le premier semestre de 2021, les seules entreprises du CAC 40 ont réalisé 58 milliards d’euros de profits ; pour l’ensemble de l’année, ces profits dépasseront certainement les 100 milliards d’euros. Soit l’équivalent de 2,3 millions d’emplois payés 2 000 euros, cotisations incluses.

Ces richesses, toutes créées par l’activité des travailleurs, sont détournées au profit des actionnaires et alimentent la fortune de quelques milliardaires. Dans cette période de crise où les conditions d’existence de millions de femmes et d’hommes sont menacées, il est légitime de revendiquer que ces milliards servent à garantir une vie correcte à celles et ceux sans lesquels rien ne fonctionnerait dans cette société. Et il faudra se battre pour l’imposer.

En fait, les choses sont simples : ce sont nos emplois ou leurs profits, nos salaires ou leurs dividendes, nos conditions de travail ou leurs rentes financières.

 

Aucun salaire, aucune pension de retraite, aucune allocation en-dessous de 2 000 € ! Il faut imposer leur indexation sur le coût de la vie !

 

L’augmentation brutale des prix des carburants, du gaz et de l’électricité a précédé celle de nombreux produits de consommation courante et plonge beaucoup de travailleurs dans l’angoisse de ne pas pouvoir finir le mois. Cette flambée des prix survient alors que les salaires sont bloqués depuis des années et que nous sommes confrontés à une offensive générale du patronat pour les baisser, en diminuant ou supprimant des primes ou en allongeant le temps de travail et en instituant des compteurs d’heures. Et il ne faut pas oublier les centaines de milliers de salariés qui n’ont pas touché une paye entière à cause du chômage partiel, ou parce qu’ils ne trouvent que des emplois à temps partiel.

Alors il faut une augmentation générale des salaires de base. Il faut remonter le Smic qui condamne plusieurs millions de salariés à la pauvreté. Le gouvernement l’a reconnu lui-même en fixant à 2 000 euros par mois la limite pour bénéficier de sa ridicule « indemnité inflation » : en dessous de cette somme, on ne peut pas faire face au coût de la vie.

Les travailleurs ne mendient pas des miettes, le versement d’une prime de temps en temps, ils ne réclament que leur dû ! Aucun salaire, aucune allocation, aucune pension ne doit être inférieur à 2 000 euros par mois !

Face à l’inflation, il faut indexer les salaires sur les prix. L’inflation redevient un problème très sérieux parce que, tôt ou tard, la flambée des prix de l’énergie, du transport et des céréales finira par se répercuter sur tous les prix, à commencer par ceux des produits alimentaires. Il faut que les salaires les pensions et les allocations augmentent au rythme des hausses que l’on mesure en faisant le plein d’essence et en remplissant son caddie.

Aujourd’hui, campagne électorale oblige, tous les politiciens chasseurs de voix font mine de se préoccuper des salaires. Les uns promettent des primes payées par l’État, les autres des augmentations de salaire contrebalancées par des exonérations de cotisations patronales, ce qui revient à les faire payer par l’État. C’est de l’escroquerie parce que cela consiste à prendre l’argent dans la poche des travailleurs en tant que contribuables. Cela revient à faire payer les augmentations de salaire aux travailleurs eux-mêmes.

Contrairement à ces politiciens, je ne fais pas de promesse électorale. Ces augmentations de salaire, il va falloir aller les arracher au patronat par nos luttes collectives. En mai 1968, la grève générale a forcé le patronat à augmenter les salaires de 30 %. Eh bien, voilà la méthode à employer : renouer avec les luttes, les grèves, et se faire craindre du patronat et du gouvernement !

 

Pour mettre fin à la course au profit des capitalistes, les travailleurs doivent imposer leur contrôle sur l’économie et supprimer le secret industriel et commercial !

 

Le secret commercial, le secret bancaire et le secret des affaires font partie des armes du grand capital pour imposer sa domination sur toute la société. La levée de ces secrets doit être un objectif des travailleurs.

Dans une totale absence de transparence, les capitalistes peuvent maintenir un voile sur la façon dont ils détournent les richesses produites par les travailleurs.

Une poignée de grands laboratoires pharmaceutiques ont pu ainsi fixer librement les prix des vaccins contre le Covid sans qu’il soit possible de connaitre leurs coûts de production. Mais le résultat est là, révoltant : les trois sociétés qui ont produit les principaux vaccins, Pfizer, BioNTech et Moderna, ont réalisé en 2021 34 milliards de dollars de bénéfices avant impôts, soit 1 000 dollars par seconde. Ces capitalistes ont pu profiter de la pandémie pour faire des profits faramineux en pillant les finances des États et en se moquant totalement des conséquences pour la santé publique.

Aucun gouvernement respectueux de la bourgeoisie et de son système ne fera rien pour remettre en cause le secret des affaires. Ce sera aux travailleurs de le faire ! Du chauffeur-livreur à l’ingénieur en passant par les agents du nettoyage, ils peuvent collectivement tout savoir des projets, des pratiques et des comptes des entreprises qu’ils font fonctionner. Ils doivent pouvoir regrouper ces informations et les rendre publiques sans risquer leur emploi ! Les riverains des installations doivent pouvoir connaître et contrôler au jour le jour ce qui est rejeté dans l’atmosphère, les sols ou les nappes phréatiques.

La revendication du contrôle sur les décisions des capitalistes joue un rôle essentiel dans la prise de conscience par les travailleurs de leur capacité à diriger la société. Prenant confiance dans leurs forces, ils revendiqueront de décider ce qui est produit, dans quelles conditions et pour satisfaire quels besoins, remettant ainsi en cause la propriété privée des entreprises. C’est dans le cadre de ce combat que les travailleurs seront amenés à poser la question du pouvoir, ouvrant la perspective d’une autre organisation de la société.

Pourquoi je me réclame du camp des travailleurs ?

 

En me présentant, je veux exprimer la fierté d’appartenir à la classe des travailleurs, des millions de femmes et d’hommes sans lesquels la société ne pourrait pas tourner : ouvriers dans les usines de production, sur les chaines de montage automobile ou sur les chantiers du bâtiment ; employés dans les bureaux, dans les centres d’appels, dans le commerce ou la grande distribution ; techniciens, infirmières, aides-soignantes, brancardiers dans les hôpitaux ou les Ehpad ; enseignants, agents de service dans les établissements scolaires ; conducteurs dans les transports, livreurs à vélo, autoentrepreneurs exploités par de grandes plateformes comme Deliveroo ou Uber… D’autres se retrouvent privés d’emplois ou passent d’un contrat précaire à un autre, vivant dans l’incertitude du lendemain. Ce sont aussi ces millions de retraités, qui après avoir travaillé toute leur vie, doivent se contenter d’une pension de misère ou de moins en moins suffisante pour vivre dignement.

Quel que soit notre statut, du public ou du privé, avec ou sans emploi, encore en activité ou à la retraite, nous constituons une même classe sociale, riche de sa diversité, où des femmes et des hommes, venus des quatre coins du monde, font preuve de talents multiples, de dévouement et d’une conscience professionnelle sans lesquelles aucune des activités sociales les plus essentielles ne serait possible. 

Ceux qui ont fait mine de découvrir, lors du premier confinement, qu’ils ne pouvaient pas se passer d’éboueurs ou de caissières, ont créé des expressions comme « travailleurs de première ligne » ou « premier de corvée ». Mais ce sont tous les travailleurs qui sont de corvée dans cette société ! Tous, par notre travail, nous créons toutes les richesses qu’une minorité de capitalistes, les rois de la finance et de l’industrie, peut accaparer, sans rien apporter d’utile à la société.

Il faut affirmer que les travailleurs ont eux-mêmes la force de changer leur sort, s’ils renouent avec les luttes collectives. Cela commence par affirmer nos besoins et nos intérêts de travailleurs et de défendre l’idée qu’ils doivent primer sur ceux du patronat. Parce que les travailleurs produisent toutes les richesses, les profits et les capitaux chers à la bourgeoisie, ils sont les seuls à pouvoir la contester.

Sans attendre les luttes massives à même de le faire, il est possible de le faire politiquement lors de ces élections en rassemblant dans un même vote ceux qui ne se résignent pas et sont convaincus que les travailleurs sont capables de s’organiser pour diriger eux-mêmes une société qu’ils font déjà tourner.

Je veux affirmer que le camp des travailleurs est le seul à pouvoir offrir un avenir à toute la société en se battant pour une autre organisation sociale fondée, elle, sur la satisfaction de l’intérêt collectif et des besoins du plus grand nombre.

Pourquoi je suis internationaliste ?

 

Je me revendique de l’internationalisme. Le capitalisme s’est développé à l’échelle internationale, étendant le marché et la division internationale du travail au niveau mondial. De ce fait, la classe ouvrière sur laquelle repose l’exploitation capitaliste est une classe internationale.

La classe ouvrière a les mêmes intérêts, à l’échelle du monde, opposés à ceux de la bourgeoisie, à commencer par celle de son propre pays. La « patrie » que les classes dominantes voudraient nous voir vénérer résulte, dans bien des cas, de marchandages sanglants, de spoliations éhontées, faits sur le dos des peuples. Les frontières restent indispensables à la bourgeoisie parce que les États lui servent d’instruments politiques pour défendre ses intérêts. « Les prolétaires n’ont pas de patrie », constatait déjà le Manifeste du Parti Communiste écrit par Marx et Engels à la veille de la révolution de 1848. Les travailleurs ne pourront s’émanciper, renverser définitivement le pouvoir de la bourgeoisie et réorganiser l’économie qu’à l’échelle internationale.

La pandémie mais aussi la crise climatique et l’entrelacement économique, montrent qu’il n’y a plus de solution à l’échelle nationale. Il faut aller vers une coopération fraternelle de tous les peuples. Cela ne sera possible qu’en renversant la domination impérialiste des grandes puissances et de leurs capitaux sur les pays pauvres, qui conduit au sous-développement et à des régimes aussi corrompus que dictatoriaux, ce qui va de pair avec le renversant de la domination de la classe capitaliste sur le monde du travail.

On pourra alors construire des rapports égalitaires et fraternels d’un bout à l’autre de la planète, et là, on pourra vraiment parler de l’humanité.  

 

Comment lutter contre l'extrême droite ?

 

À l’opposé des intérêts des travailleurs, les politiciens d’extrême droite et leurs idées prennent une place de plus en plus importante dans la campagne électorale. Zemmour, admirateur de Pétain, antimusulman, misogyne revendiqué et condamné deux fois pour racisme, rêve de ringardiser Le Pen en la doublant par la droite.

Cherchant à capter les voix de l’électorat réactionnaire, la candidate de droite Pécresse se livre à une surenchère sur le terrain de la démagogie sécuritaire et anti immigrés. Cette pression de l’extrême droite sur la vie politique est une menace pour l’ensemble des travailleurs.

La démagogie raciste, antimusulmans ou anti-immigrés est stupide et répugnante. Elle est, de plus, particulièrement dangereuse pour nous, travailleurs, car elle nous divise et nous prive de la seule arme dont nous disposons pour changer notre sort : notre force collective.

L’unique antidote à cette poussée de l’extrême droite est que les travailleurs retrouvent leurs valeurs. C’est qu’ils affirment leur conscience de constituer contre le patronat un seul et même camp de femmes et d’hommes de toutes origines, de toutes couleurs de peau, de toutes croyances, qui travaillent, souffrent et doivent se battre ensemble.

Les réactionnaires, les xénophobes et les racistes disent « les Français d’abord ». Alors, soyons nombreux à leur répondre : « les salaires d’abord », « les emplois d’abord », « les retraites d’abord », « les intérêts des travailleurs d’abord ». Le monde du travail d’abord !

 

Liberté de circulation

 

A l’opposé de l’orientation réactionnaire, antimigrants, pour ne pas dire raciste, qu’a pris le début de la campagne présidentielle, je suis fière de dire « bienvenue » aux femmes et aux hommes forcés d’émigrer. Je suis l’une des rares candidates à considérer que les femmes et les hommes qui se massent à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, ceux qui depuis Calais essayent de traverser la Manche à leurs risques et périls font partie intégrante de mon camp, le camp des travailleurs. Qu’ils soient présentés comme des menaces m’est insupportable.

Comme nous, ces femmes et ces hommes avaient un toit, une famille, un métier. Ils étaient cuisiniers, maçons, ingénieurs, médecins… Ils ont vu leur monde s’effondrer sous un déluge de bombes ou se sont retrouvés plongés dans la misère. Beaucoup d’entre eux se retrouveront, demain, à travailler à nos côtés.

Sans les immigrés, le bâtiment, les hôpitaux, les aéroports, l’hôtellerie, les secteurs du nettoyage, du gardiennage, du transport, de l’industrie automobile ou de l’agroalimentaire ne pourraient pas fonctionner. Les travailleuses et travailleurs immigrés sont nos sœurs et nos frères d’exploitation, à qui le patronat réserve bien souvent les emplois les plus durs et les plus mal payés.

Oui, le camp des travailleurs est composé de femmes et d’hommes qui, au-delà de leurs différences de religion, de nationalité ou de couleur de peau, se mélangent parce qu’ils travaillent ensemble, parce qu’ils souffrent ensemble et parce qu’ils sont appelés à se battre ensemble.

 

Les frontières ne sont là que pour les plus pauvres, pour les travailleurs, parce que quand on a un portefeuille bien garni, quand on est millionnaire, passer une frontière est une simple formalité administrative. Eux sont accueillis à bras ouverts ! Jamais personne n'a traité un émir du Qatar de migrants, pour lui les grands hôtels parisiens sont toujours ouverts.

La liberté de pouvoir se déplacer afin de trouver un emploi et un salaire pour vivre fait partie des droits que l’on doit arracher pour tous les travailleurs.

Alors il faut revendiquer la liberté de circulation et d'installation et se préparer à accueillir ces femmes et ces hommes chassés de chez eux comme des frères et des sœurs, parce que la plupart travailleront demain sur les lignes de découpe dans les abattoirs ou sur les chantiers. Ils seront nos frères, nos sœurs de souffrance, et si on sait nous adresser à eux, ils seront nos frères et nos sœurs de combat. Nul doute qu’avec leur expérience et leur courage, ils apporteront des forces précieuses.

 

Gauche et droite au service des mêmes capitalistes

 

En plus de Mélenchon, de Roussel pour le PCF et de Jadot pour les écologistes, trois autres candidats à la présidentielle se réclament de la gauche façon PS : Hidalgo, Montebourg et Taubira.

Entre les ambitions des uns et les calculs politiciens des autres, l’union de la gauche n’est pas pour demain, et il n’y a vraiment pas à le regretter ! Rappelons-nous que tous les gouvernements de gauche ont été des serviteurs dévoués de la bourgeoisie et des ennemis ouverts des travailleurs.

Pour parvenir au pouvoir, les politiciens de gauche sont capables de jouer aux anticapitalistes, et le PCF les a souvent aidés dans cette comédie électoraliste. En 1981, Mitterrand avait été élu en faisant campagne sur la « rupture avec le capitalisme », formule reprise aujourd’hui par son disciple Mélenchon. En 2012, Hollande avait tenté de susciter un peu d’enthousiasme en déclarant « Mon ennemi c’est la finance ».

Comment le cinéma a-t-il fini ? Par des gouvernements Mitterrand, Jospin et Hollande qui se sont non seulement transformés en paillassons de la bourgeoisie, mais qui ont attaqué la condition ouvrière : blocage des salaires, licenciements et chômage de masse, démolition du Code du travail, recul de la retraite, privatisations, cadeaux au patronat, suppressions de lits dans les hôpitaux…

Au pouvoir, la gauche a aidé le grand capital à prospérer en tapant sur les classes populaires aussi fort que la droite. Alors, si les politiciens d’extrême droite et de droite sont les ennemis ouverts du monde du travail, ceux de gauche le sont autant, l’hypocrisie en plus.

Tant que la situation économique de la bourgeoisie lui permettait d’accorder des miettes au monde du travail, la gauche pouvait entretenir le mythe d’une politique plus favorable aux exploités. Avec la crise, cette illusion a fait long feu.

Mais ces décennies d’illusions électoralistes ont détourné les travailleurs des luttes et de la conscience de classe. Elles les ont démoralisés et déboussolés au point de discréditer l’idéal socialiste ou communiste que ces partis prétendent encore incarner par leur nom. Elles ont conduit nombre de femmes et d’hommes des classes populaires à rejeter toute politique, quand elles n’ont pas fait le lit des démagogues d’extrême-droite.

Le mouvement ouvrier a longtemps popularisé l’idée qu’un jour les travailleurs prendraient le pouvoir et construiraient un monde de justice et d’égalité́. Le Parti socialiste, à sa naissance, affichait sa volonté́ de renverser le capitalisme. Dans ses premières années, le Parti communiste se revendiquait de la révolution russe et du pouvoir ouvrier. Ils ont tous deux tourné le dos à ces perspectives depuis longtemps. Ils se sont résignés au capitalisme et à la domination de la bourgeoisie. Au lieu de militer pour renverser le système, ils se battent maintenant pour le gérer et en prendre la tête !

Les véritables maîtres de la société sont les Dassault, Bouygues, Peugeot, Bolloré, c’est la bourgeoisie, les familles capitalistes. Les politiciens, de gauche comme de droite, visent à gérer ce système et cela les condamne tous à se transformer en larbins du grand capital et en ennemis des travailleurs.

Il est vain de chercher un sauveur suprême, et il ne s’agit pas d’une question de personne. Il n’y a jamais eu de bon président de la République pour les travailleurs et il n’y en aura jamais, parce que les élections ne changent pas l’ordre social.

Les élections ne changent rien à l’exploitation et au fait que la classe capitaliste domine l’économie et prospère en écrasant les salaires et en aggravant les conditions de travail. Elles ne changent rien au capitalisme, où il n’y en a que pour les profits, les dividendes et les cours boursiers.

Pour que nos intérêts de travailleurs soient défendus politiquement, il faut un parti des travailleurs qui se prépare non pas à gérer les affaires de la bourgeoisie, mais à la renverser. Il faut un parti prêt à être du côté des travailleurs et de leurs luttes, quoi qu’il en coûte au patronat. Un parti qui affirme que le sort des travailleurs et de la société n’est pas dans les urnes, mais dépend de la combativité et de la conscience de classe du monde ouvrier.

C’est le sens de ma candidature à la présidentielle : affirmer la politique et les perspectives du camp des travailleurs, pour conforter toutes celles et tous ceux qui veulent changer leur sort.

 

La question de l’écologie et du climat

 

A chaque campagne électorale, les candidats discourent sur l’écologie, promettent des mesures pour protéger l’environnement, lutter contre la crise climatique… Mais il en va du climat comme du chômage et de la crise économique : une fois au pouvoir, ces politiciens sont bien incapables d’empêcher les catastrophes annoncées car ce sont les grands groupes capitalistes qui détiennent les manettes de l’économie, qui décident de l’organisation de la production, de l’énergie, des transports... Tant qu’on accepte leur mainmise sur l’économie, les discours sur la lutte contre le réchauffement climatique, sur la sauvegarde de la mer ou les énergies renouvelables resteront lettre morte.

Pour que les capitalistes acceptent de se préoccuper de l’écologie, il faut que cela leur rapporte. L’écologie fait maintenant partie de la stratégie publicitaire : c’est à qui sera le plus « vert », le plus soucieux de développement durable. Pour d’autres, l’écologie a été l’occasion de trouver de nouveaux marchés. Les politiques écologiques des gouvernements se réduisent en définitive à créer des taxes qui pèsent sur le budget des plus pauvres et à distribuer des subventions et des aides aux entreprises au nom de la transition énergétique, comme ils le font au nom de la compétitivité ou de l’emploi.

Sur toutes les questions écologiques, une politique concertée et planifiée à l’échelle de la planète est nécessaire. Or le propre du capitalisme est que rien n’est organisé, concerté, anticipé et planifié à l’échelle de la société. C’est le règne de la concurrence et de l’intérêt particulier au détriment de l’intérêt général. Seules les lois du marché et la recherche du profit inspirent les décisions des capitalistes. Les problèmes écologiques l’illustrent : il est urgent d’enlever aux groupes privés la direction de l’industrie, des transports, et d’organiser l’économie de façon rationnelle, planifiée, pour répondre aux besoins du plus grand nombre, tout en préservant l’environnement.

 

Quel type de parti faut-il ?

 

Le discrédit de tous les politiciens qui se sont succédé au pouvoir a conduit les classes populaires à rejeter la politique, le militantisme et tous les partis. Mais se détourner de la politique, c’est se résigner à subir la politique décidée par des partis qui se placent du point de vue du patronat et de l’ordre capitaliste.

Il faut que les travailleurs se battent pour leur propre politique, une politique de classe représentant leurs intérêts matériels à court terme et leurs intérêts politiques à plus long terme. Face à chaque évènement politique et social, les travailleurs doivent pouvoir prendre position en fonction de leurs intérêts spécifiques d’exploités, de salariés ou de retraités modestes.

Au-delà de la défense de leurs intérêts immédiats, les travailleurs doivent contester la domination de la bourgeoisie sur l’économie et la société. Ils doivent affirmer la nécessité de renverser le capitalisme, c’est-à-dire la nécessité que la classe ouvrière exproprie la classe capitaliste, prenne le pouvoir politique et l’exerce de façon collective et démocratique.

Cette politique ne peut exister et être défendue en permanence que si un parti l’incarne. Ce parti doit se revendiquer des idées communistes révolutionnaires. Il doit reconstruire les liens de solidarité et de fraternité si précieux pour les opprimés. Un tel parti ne pourra exister qu’avec la présence de dizaines de milliers de militants de la classe ouvrière dans les entreprises et les quartiers populaires. C’est un tel parti que nous voulons construire.

La colère existe dans le monde du travail. Il y a des travailleurs prêts à manifester et crier leur mécontentement. On l’a vu avec les gilets jaunes. On a vu la capacité de résistance du monde du travail avec la mobilisation contre la réforme des retraites qui a pesé dans l’abandon de cette réforme. Dans les manifestations de cet été contre le passe sanitaire, il y avait aussi des travailleurs révulsés à juste titre par les menaces de licenciement et le mépris gouvernemental.

Mais ces coups de colère manquent cruellement de perspectives politiques, à commencer par l’idée toute simple que la force des travailleurs est dans les entreprises et qu’elle doit être tournée contre la classe capitaliste.

Et c’est peu dire que les directions syndicales n’aident pas les travailleurs à prendre conscience de leur force ! Pour cela il faudrait qu’elles proposent un véritable plan de combat, avec des objectifs de lutte, appuyé par une campagne d’agitation dans les entreprises comme dans les médias. Il faudrait en finir avec les appels catégoriels qui dispersent le mécontentement avant même qu’il ne se fasse entendre. Il faudrait être à l’offensive et chercher le moyen de riposter à chaque attaque gouvernementale et patronale.

Il y a des travailleurs pour se battre et faire grève dans cette période où les attaques antiouvrières se multiplient : certains contre des suppressions d’emplois, comme ceux de la fonderie SAM à Decazeville, dans l’Aveyron ; d’autres pour des augmentations de salaires, comme à Auchan, Decathlon et dans bien d’autres entreprises ces derniers mois. Mais les directions syndicales ne font rien pour s’appuyer sur eux et renforcer parmi les autres travailleurs la conscience de devoir mener des luttes unies autour des mêmes revendications.

Ni les directions syndicales ni les partis dont le nom se réfère au socialisme ou au communisme n’ont la volonté d’offrir des perspectives de lutte au camp des travailleurs. Eh bien, il faut un parti et des militants qui portent cette perspective.

Il faut un parti regroupant les travailleurs combatifs et conscients de leurs intérêts car dans les situations où la colère commence à s’exprimer, il faut savoir dans quelle direction aller, quels objectifs et revendications mettre en avant. Les moments de mobilisation spontanée regroupent et mélangent des femmes et des hommes avec des points de vue divers et variés, aux intérêts différents et parfois contradictoires.

Dans cette confusion inévitable, il faut que les travailleurs aient une politique leur permettant de défendre leurs propres intérêts. Sans quoi, ils se battront sans pouvoir rien gagner pour eux-mêmes ou, pire, ils seront utilisés par des forces politiques qui leur sont étrangères et pour des objectifs réactionnaires.

Alors il faut reconstruire un parti qui affirme qu’il faut retrouver le chemin des luttes massives et collectives de l’ensemble du monde du travail, les manifestations, mais aussi les grèves, les occupations d’usine pour inverser le rapport de force avec le patronat.

Un parti qui affirme que la force des travailleurs réside dans le fait qu’ils produisent non seulement toutes les richesses, mais aussi les profits et le capital de la bourgeoisie, et que c’est à partir de cette position fondamentale qu’ils peuvent contester sa domination.

 

LO et les combats féministes

La lutte contre l’oppression des femmes fait partie de notre combat de militants communistes révolutionnaires. Elle est liée à notre combat contre l’exploitation capitaliste, car le patronat s’appuie sur toutes les inégalités, et en particulier celle entre hommes et femmes, pour tirer les salaires et les conditions de travail vers le bas et diviser le monde du travail.

Nous avons été, et sommes toujours, partie prenante des divers combats féministes : nous avons participé au Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC), dans les années 1970 ; nous nous opposons aujourd’hui à ceux qui remettent en cause le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ; nous nous opposons aussi aux pressions pour le port du voile et aidons, dans la mesure de nos moyens, les femmes qui veulent rejeter ce symbole de soumission.

Dans notre organisation, nous faisons une place pleine et entière aux femmes, y compris à sa direction. En 1974, nous avons choisi de présenter une femme à l’élection présidentielle. Arlette Laguiller se faisait d’abord la porte-parole des travailleurs, mais elle a aussi dénoncé l’absence des femmes à des postes de responsabilité dans la vie sociale et politique, l’inégalité des salaires, l’interdiction de l’avortement. Nous avons choisi de nouveau une femme, Nathalie Arthaud, pour être notre porte-parole nationale et nous représenter lors des scrutins présidentiels, comme ce sera une nouvelle fois le cas en 2022.

Nous sommes convaincus que l’inégalité sociale entre hommes et femmes n’est pas naturelle ou pas innée, mais qu’elle est le produit de l’histoire des sociétés humaines, et est liée en particulier à l’apparition de la propriété privée. Par conséquent, l’oppression de la femme prendra fin un jour, mais elle ne pourra être totale qu’avec la disparition de l’exploitation capitaliste, c’est-à-dire l’avènement du socialisme. Et réciproquement : la révolution et le passage au socialisme ne seront pas possibles sans la participation des femmes des classes populaires. Le combat pour le socialisme et la lutte contre l’oppression de la femme sont ainsi étroitement liés.

Logement : un droit fondamental à conquérir

Selon la fondation Abbé-Pierre, quatre millions de personnes sont sans logis ou mal logées, et 14,6 millions sont considérées comme fragilisées par la crise du logement. Parmi les 300 000 SDF – le double d’il y a dix ans ! - beaucoup sont chômeurs, mais il y a aussi des travailleurs dont le salaire, trop faible, ne leur permet pas de payer un loyer. Beaucoup de migrants, ayant fui la guerre ou la pauvreté dans leur pays, survivent dans des campements, véritables bidonvilles. Cette incapacité à loger dignement la population laborieuse dans un des pays les plus riches du monde fait partie des signes les plus révoltants de la barbarie de notre société.

Dans le système capitaliste, le logement est une marchandise comme les autres, soumise à la loi de l’offre et de la demande. Tous ceux qui interviennent sur ce marché - promoteurs immobiliers, entrepreneurs du BTP, gestionnaires de biens… - n’y voient qu’une source de profit, sans avoir à se préoccuper des conséquences sociales de leurs choix. Et ces dernières années, la spéculation a encore aggravé la crise du logement, faisant exploser les prix. Les travailleurs sont condamnés à habiter toujours plus loin des centres-villes, ce qui multiplie d’autres dépenses, en transports par exemple, et rallonge les journées de travail.

Non seulement les pouvoirs publics ont laissé la situation se dégrader, mais ils ont contribué à l’aggraver. Même les logements dits sociaux ont vu leur prix augmenter de 154 % en 20 ans ! Pour la catégorie de HLM dont les loyers sont les moins chers, les constructions ont chuté de 34 000 en 2016 à 32 000 en 2021, très loin des 40 000 par an annoncés. Entre 2018 et 2022, l’État a privé les organismes HLM de six milliards d’euros. À cela se sont ajoutées les coupes budgétaires sur les APL, quatre milliards d’euros en 2022.

Depuis des années, quelle que soit l’étiquette politique du président et de ses ministres, c’est la même politique qui est menée : pour pouvoir subventionner toujours davantage la classe capitaliste, l’État ne cesse de se désengager du secteur du logement social, qui tombe de plus en plus sous l’emprise de la finance. Même en restreignant les dépenses pour l’entretien et les rénovations, l’endettement des HLM auprès des banques va croissant.

Alors oui, il faudrait en urgence que toutes les communes puissent héberger les sans-abris. On n’avance pas, parce que tous ceux qui se hissent au pouvoir sont trop respectueux des intérêts des propriétaires, des promoteurs et des spéculateurs de l’immobilier ! Parce que, pour eux, la loi du marché et de la propriété privée est supérieure au droit d’avoir un toit sur sa tête !

La loi qui permet de réquisitionner les logements vides existe déjà. Il faut l’appliquer, tout de suite, et réquisitionner des appartements ou des bureaux appartenant à des grands groupes et les transformer en logements sociaux. En Ile-de-France, il y a plus de 400 000 logements inhabités et plus de 3 millions de mètres carrés de bureaux vides. Il faut aussi réquisitionner une partie des logements sous-occupés par la bourgeoisie. Parce qu'il n'est pas supportable que des familles s'entassent dans des chambres de dix mètres carrés, pendant que des appartements de quatre cents mètres carrés sont occupés par une seule famille, voire par des personnes seules. En peu de temps, l'État pourrait sortir d'un enfer quotidien les millions de personnes livrées à la rue ou à un habitat provisoire.

Les réquisitions, même massives, ne pourraient pas couvrir tous les besoins. Pour sortir de la crise actuelle, il faut un véritable service public du logement, car il faut que l'État construise, en grand nombre et de toute urgence, les logements sociaux, en embauchant directement la main-d’œuvre nécessaire, et qu'il les loue à prix coûtant.

Quand il s’agit d’envoyer les gendarmes pour exproprier un petit propriétaire, l'État bourgeois le fait sans problème ! Eh bien les travailleurs au pouvoir se donneraient les moyens de réquisitionner les terrains, y compris dans les quartiers bourgeois, pour garantir un logement correct à chacun.

Pour que la construction de logements pour les classes populaires passe avant la construction de palaces, les travailleurs auront à se mobiliser et à s’organiser pour l’imposer !

L’économie capitaliste est incapable de résoudre définitivement la question du logement, comme elle est incapable de répondre aux besoins les plus vitaux de la population. Pour en finir avec la crise du logement, les travailleurs devront renverser le pouvoir de la bourgeoisie et exproprier les grands groupes capitalistes. En prenant en main les rênes de l’économie, ils pourront planifier la construction du nombre de logements nécessaires à l’échelle de la société pour garantir à toutes et à tous ce droit élémentaire de disposer d’un toit correct.

 

 

L'impérialisme

Le seul anti-impérialisme conséquent consiste à lutter pour le renversement du capitalisme, dont l’impérialisme est le « stade suprême », selon les termes de Lénine.

Dès la fin du dix-neuvième siècle, la concurrence a entraîné une concentration des entreprises industrielles et bancaires. De par leur taille, ces entreprises ont acquis une position de monopole, un pouvoir sur l’économie leur permettant de peser sur les prix, de contrôler le développement des techniques, d’empêcher le développement de la concurrence. Ces puissances financières ont été très rapidement à l’étroit dans les frontières de leurs États respectifs. Les États des premiers pays industrialisés, la Grande-Bretagne et la France ont répondu à la soif d’expansion de leur bourgeoisie par une politique de conquête et d’accaparement des territoires, avant de se voir disputer leur suprématie par l’Allemagne, le Japon et les États-Unis au travers de multiples conflits et deux guerres mondiales. La colonisation a mis à disposition de la grande bourgeoisie des sources de matières premières, une main-d’œuvre corvéable à merci et des territoires où investir leurs capitaux. Le pillage, la mainmise par les puissances impérialistes sur l’ensemble de la planète, ont laissé des marques indélébiles.

De 1945 à la fin des années 1960, la majorité des pays colonisés ont réussi à accéder à l’indépendance politique, le plus souvent à la suite d’une lutte contre le colonisateur. Mais leurs économies restent dominées par celles des pays riches, perpétuant la misère et le sous-développement, alors qu’au niveau politique les gouvernements de bien des pays pauvres restent sous le contrôle des pays impérialistes. La France et ses services secrets, les États-Unis, la CIA et leurs gigantesques forces militaires, ont bien des fois été impliqués dans la mise en place de dictatures ou de dirigeants à leur solde. Les rares pays qui, comme Cuba, ont résisté, payent cher leur relative indépendance.

L’évolution du capitalisme a conduit à l’écrasement de la majorité des peuples de la planète par les bourgeoisies d’une poignée de pays riches. Nous sommes solidaires des combats menés par ces peuples contre cette oppression. Mais pour nous, ce combat ne trouvera son issue que par le renversement du capitalisme à l’échelle du monde et l’avènement d’une société communiste.

Dans de nombreuses régions du globe, en particulier au Moyen-Orient et en Afrique, l’impérialisme n’exerce même plus sa domination par l’intermédiaire d’un dictateur dévoué. Les régimes dictatoriaux, plus ou moins pro-occidentaux mais toujours défenseurs de l’ordre social, ont cédé la place à des multiples seigneurs de guerres. Ces milices, islamistes ou autres, sont un produit direct de la domination impérialiste et de ses multiples interventions.

Pour que les peuples des pays pauvres se libèrent, pour qu’ils échappent au chaos et à la barbarie qui s’étend, il faudra briser la source de cette domination c’est-à-dire la propriété privée des moyens de production qui a conduit à la formation des grandes multinationales, et mettre ainsi fin à la mainmise de quelques États impérialistes sur la planète.

L'Europe

Les frontières des États européens sont dépassées depuis bien longtemps par l’ampleur mondiale des échanges économiques. Une Europe réellement unie serait un progrès. Elle est une nécessité.

Cela fait au bas mot 60 ans que les principaux États européens tentent d’unifier leur territoire en un espace économique commun.

Ils n’y sont arrivés que très partiellement, en unifiant surtout ce qui était utile au mouvement des capitaux et des marchandises.

Le fait que l’économie des États-Unis, grâce à un vaste territoire unifié et à l’existence d’un État central, surclasse celle des pays européens, a poussé les bourgeoisies européennes à tenter de surmonter leurs divisions nationales. Mais, d’un autre côté, les grands groupes capitalistes français, britanniques ou allemands restent attachés à leur propre État national, dont ils obtiennent en permanence soutiens et appuis de toutes formes : commandes, subventions, aide diplomatique pour remporter des marchés à l’étranger, ou encore soutien politique et militaire à des dictatures bien disposées à leur égard.

Cette contradiction explique la lenteur et le caractère laborieux de la construction de l’Union européenne. Une partie de ses membres ont fini par se doter d'une monnaie unique avec l'euro. Mais l’absence d’une véritable unification politique rend cette construction fragile et susceptible d’être remise en cause, comme l'a montré la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne avec le Brexit. L'Union européenne reste une arène où s'expriment les rivalités nationales qui font tanguer régulièrement l’ensemble de l’édifice et menaceront demain, en cas de crise importante, jusqu’à son existence.

Les rapports qui régissent les relations à l'intérieur de l'Union européenne ne sont pas différents de ceux qui existent dans le reste du monde impérialiste : les États les plus faibles sont subordonnés aux impérialismes dominants, à commencer par l’Allemagne et la France. Le paravent des institutions dites "démocratiques" masque mal le talon de fer des bourgeoisies européennes les plus puissantes qui s'impose à toutes les populations d'Europe, comme l’a montré l’exemple de la Grèce dont la population a été saignée par des années d’austérité, sans qu’il soit jamais tenu compte des votes qui ont eu lieu.

Spéculant sur le mécontentement et le rejet suscités par cette Europe des capitalistes, des démagogues mettent en avant le retour à des États nationaux « souverains ». Mais ces États n’ont jamais été autre chose que les instruments des bourgeoisies nationales pour imposer leur dictature sur leur population. Le rétablissement des frontières nationales se traduirait par une régression économique et sociale que les classes dominantes feraient payer en premier lieu aux travailleurs et aux couches populaires.

Dès aujourd’hui, à force de dresser toujours plus de murs et de barbelés pour s’opposer à l’entrée des migrants de plus en plus nombreux à fuir la misère et la guerre ravageant les pays les plus pauvres, cette Europe forteresse se retrouve menacée d’être à nouveau morcelée par des frontières intérieures et, demain peut-être, par de nouvelles guerres suscitées par le déchainement des nationalismes.

En tant que communistes, nous combattons les idées nationalistes, la xénophobie et tout ce qui oppose les travailleurs les uns aux autres. Nous sommes favorables à tout ce qui va dans le sens de la disparition des frontières.

Seuls les travailleurs, en se débarrassant du capitalisme, peuvent mettre en place une Europe véritablement unie et fraternelle : les États-Unis socialistes d’Europe. Et cette Europe-là ne pourra être que le début d’une union de tous les peuples à l’échelle mondiale.

Le protectionnisme

Les partisans du protectionnisme économique prétendent que le retour aux droits de douane sur les produits importés favoriserait les entreprises qui produisent en France et que l’emploi serait ainsi protégé. C’est une tromperie : le protectionnisme ne protège que les capitalistes, pas les travailleurs !

Ces taxes aux frontières se répercuteront sur les prix de toutes les marchandises importées, et ce sont donc les classes populaires qui le paieront par une diminution de leur pouvoir d’achat.

Une telle politique servira peut-être une partie des patrons français, mais ils ne cesseront pas pour autant de supprimer des emplois si cela peut leur permettre d’augmenter encore davantage leurs profits. Faire croire aux travailleurs que leur emploi et leur salaire doivent dépendre des bons résultats de leur entreprise, c’est le mensonge habituel des patrons pour masquer le fait qu’ils se réservent toujours les profits, pendant qu’ils imposent toujours plus de sacrifices aux travailleurs.

Et que signifie la « protection de l’industrie française » pour les ouvriers qui travaillent dans l’usine Toyota près de Valenciennes ? Que deviendraient les deux millions de salariés, un sur huit, qui travaillent en France dans des entreprises étrangères, si le protectionnisme se généralisait et si chaque pays rapatriait la production dans ses frontières nationales ?

Pour les travailleurs, accepter d’être divisés en fonction de la nationalité de leur patron, cela revient à accepter d’être de la chair à exploiter dans la guerre économique que se livrent les capitalistes.

Les frontières, c’est l’arme des patrons pour diviser les travailleurs. Au nationalisme prôné par la bourgeoisie et ses porte-parole, les travailleurs doivent opposer les valeurs qui ont toujours été celles du mouvement ouvrier, la solidarité et l’internationalisme. En étant unis, par-delà les frontières de leur entreprise et de leur pays, ils pourront représenter une force capable de se faire craindre du patronat et de mettre fin à la catastrophe sociale qui menace d’emporter toute la société.

Condition animale

La position de Nathalie Arthaud sur le sujet (courrier du 11 février 2022) :

Je tiens tout d’abord à vous dire que le sort réservé aux animaux qu’ils soient sauvages, domestiques ou d’élevage, ne me laisse pas indifférente. C’est pourquoi j’ai signé « l’engagement animaux 2022 ».

 Mais je pense qu’il est la conséquence directe du fonctionnement de l’économie capitaliste.

Le développement industriel dans le cadre capitaliste saccage la nature. Parce qu’il ne s’inquiète pas des conséquences éventuelles de ses agissements - en ne voyant pas plus loin que les gros comptes en banque - mais aussi parce qu’il traite les richesses naturelles comme des valeurs marchandes bonnes à créer du profit. Et le monde animal fait partie de ces richesses de la nature.

Je pense comme vous qu’il n’y a aucune raison rationnelle d’imposer aux animaux d’élevage des souffrances inutiles. Il serait possible de supprimer les conditions scandaleuses d’élevage ou d’abattage (scandaleuses aussi bien pour les animaux que pour les hommes et femmes  qui y travaillent) si le moteur de ces élevages et abattoirs intensifs n’était pas la course au profit à n’importe quel prix. Il en est de même pour ce qui concerne tous les trafics d’animaux de compagnie, de fourrures. Et une économie où la motivation principale est la recherche du profit privé est une économie irrationnelle et cruelle.

Cette société, incapable de supprimer la cruauté et la rapacité de l’exploitation pour les hommes et les femmes à travers le monde est fondamentalement incapable de le faire pour les animaux, même si l’intervention des associations de défense des animaux arrive à freiner les excès les plus visibles.

C’est pourquoi le choix militant que j’ai fait est de combattre ce mode de fonctionnement capitaliste capable d’engendrer  tant de monstruosités. C’est le sens de mon engagement politique fondamental.

Je suis convaincue que c’est en se mobilisant pour contrôler et changer ce système-là que l’on pourra faire reculer toutes les souffrances, y compris animales.

Bien sûr, si parmi des mesures venant en discussion, certaines peuvent améliorer la condition animale, c’est bien volontiers que nous je les soutiens à défaut de les voter puisque je ne suis pas élue au parlement.

J’aspire par ailleurs à une société dans laquelle les être humains auront d’autres passe-temps que la chasse  (la chasse comme source de subsistance, elle, subsistera tant que les hommes n’auront pas suffisamment à manger dans le monde entier).  L’interdiction de la chasse à courre, loisir cruel de riches oisifs en mal de distraction, me semble justifiée.

Enfin, bien que n’étant pas spécialiste en ce qui concerne l’expérimentation animale, je crois que malgré le développement de méthodes substitutives, l’utilisation des animaux à des fins scientifiques reste à l’heure actuelle incontournable. Il est bien entendu nécessaire d’encadrer les conditions de cette pratique, ce qui existe déjà et j’estime légitime de la part des associations de pouvoir contrôler les conditions d’application de ces réglementations.

Quant à un « Ministère de la condition animale », proposé par certaines associations, si je n’ai pas de raisons de m’y opposer, je crains qu’il ne soit une coquille vide de plus compte tenu du bilan bien creux de tous « ministères » créés ces dernières années pour des causes telles que le logement,  la pauvreté, la condition féminine, l’environnement.

Cordialement,

Nathalie Arthaud

 

Voir aussi l'article de notre mensuel Lutte de classe : Cause animale, véganisme et antispécisme 

Les positions de Lutte ouvrière

Dans ce livre, Nathalie Arthaud, la porte-parole de Lutte ouvrière, candidate à l’élection présidentielle, revient sur les principales idées qui fondent sa révolte et son militantisme.

Au fil des pages, elle dessine ce que pourrait être une société fondée sur l’exercice partagé du pouvoir par l’ensemble du monde du travail, avec une économie orientée vers la satisfaction des besoins des hommes et des femmes de la planète, et non vers la recherche du profit privé. Elle montre pourquoi le communisme, une société débarrassée des classes sociales, et l’internationalisme, cet antidote aux replis nationaux et à la xénophobie, représentent l’avenir.

Editions Les Bons Caractères - 204 pages - 10 euros

Disponible auprès de nos camarades, dans les librairies, et sur le site des Bons Caractères