
Pourquoi je me réclame du camp des travailleurs ?
En me présentant, je veux exprimer la fierté d’appartenir à la classe des travailleurs, des millions de femmes et d’hommes sans lesquels la société ne pourrait pas tourner : ouvriers dans les usines de production, sur les chaines de montage automobile ou sur les chantiers du bâtiment ; employés dans les bureaux, dans les centres d’appels, dans le commerce ou la grande distribution ; techniciens, infirmières, aides-soignantes, brancardiers dans les hôpitaux ou les Ehpad ; enseignants, agents de service dans les établissements scolaires ; conducteurs dans les transports, livreurs à vélo, autoentrepreneurs exploités par de grandes plateformes comme Deliveroo ou Uber… D’autres se retrouvent privés d’emplois ou passent d’un contrat précaire à un autre, vivant dans l’incertitude du lendemain. Ce sont aussi ces millions de retraités, qui après avoir travaillé toute leur vie, doivent se contenter d’une pension de misère ou de moins en moins suffisante pour vivre dignement.
Quel que soit notre statut, du public ou du privé, avec ou sans emploi, encore en activité ou à la retraite, nous constituons une même classe sociale, riche de sa diversité, où des femmes et des hommes, venus des quatre coins du monde, font preuve de talents multiples, de dévouement et d’une conscience professionnelle sans lesquelles aucune des activités sociales les plus essentielles ne serait possible.
Ceux qui ont fait mine de découvrir, lors du premier confinement, qu’ils ne pouvaient pas se passer d’éboueurs ou de caissières, ont créé des expressions comme « travailleurs de première ligne » ou « premier de corvée ». Mais ce sont tous les travailleurs qui sont de corvée dans cette société ! Tous, par notre travail, nous créons toutes les richesses qu’une minorité de capitalistes, les rois de la finance et de l’industrie, peut accaparer, sans rien apporter d’utile à la société.
Il faut affirmer que les travailleurs ont eux-mêmes la force de changer leur sort, s’ils renouent avec les luttes collectives. Cela commence par affirmer nos besoins et nos intérêts de travailleurs et de défendre l’idée qu’ils doivent primer sur ceux du patronat. Parce que les travailleurs produisent toutes les richesses, les profits et les capitaux chers à la bourgeoisie, ils sont les seuls à pouvoir la contester.
Sans attendre les luttes massives à même de le faire, il est possible de le faire politiquement lors de ces élections en rassemblant dans un même vote ceux qui ne se résignent pas et sont convaincus que les travailleurs sont capables de s’organiser pour diriger eux-mêmes une société qu’ils font déjà tourner.
Je veux affirmer que le camp des travailleurs est le seul à pouvoir offrir un avenir à toute la société en se battant pour une autre organisation sociale fondée, elle, sur la satisfaction de l’intérêt collectif et des besoins du plus grand nombre.