Enseignement privé : largesses de l’État sans contrôle03/04/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/04/une_2905-c.jpg.445x577_q85_box-2%2C0%2C713%2C922_crop_detail.jpg

Leur société

Enseignement privé

largesses de l’État sans contrôle

Un rapport parlementaire dénonce le manque de contrôle sur le financement public particulièrement opaque des établissements privés sous contrat.

« Personne ne connaît le montant total de la dépense publique consacrée aux écoles privées sous contrat », dénonce ce rapport, alors que celles-ci seraient financées à hauteur de 75 %. C’est en 1959, avec la loi Debré, que, pour faire face à l’accroissement démographique, l’État a choisi de s’appuyer sur l’enseignement privé, affirmant qu’il contribuait au service public d’enseignement, alors qu’il ne faisait que pallier ses carences.

Aujourd’hui, les établissements privés scolarisent près de 17,6 % des élèves, grâce aux deniers publics, mais pas dans les mêmes conditions. Ainsi, l’enseignement privé n’a pas l’obligation de scolariser tous les jeunes en âge de l’être alors que, dans le cadre de la scolarité obligatoire, les établissements publics sont tenus d’accueillir tous les enfants, sans exclusive, ce qui est évidemment normal. Le privé est censé s’engager à respecter les programmes définis par le ministère de l’Éducation nationale, mais le manque de contrôle permet semble-t-il certains écarts.

Il n’y a pas de véritable contrôle des subventions de cet enseignement privé, à 95 % catholique. En 1984, la décision du ministre socialiste de l’Éducation de l’époque de mettre en place un plus grand contrôle de ces subventions avait mobilisé le ban et l’arrière-ban de la droite catholique. Le gouvernement socialiste de l’époque avait reculé lamentablement.

Les enfants de familles favorisées représentent la majorité des élèves du privé. Certains parents, ni particulièrement croyants, ni spécialement fortunés, en sont aussi à y envoyer leurs enfants, espérant y trouver de meilleures conditions d’enseignement que dans les établissements publics que l’État laisse se dégrader.

L’éducation de tous les jeunes devrait pourtant se faire dans les meilleures conditions possibles. Il faudrait pour cela que le gouvernement y mette tous les moyens nécessaires et que l’argent public aille au service public d’éducation.

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