Drame de Nantes : le bal des démagogues29/04/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/04/P3-1_ND_de_Toutes-Aides_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C133%2C800%2C583_crop_detail.jpg

Article du journal

Drame de Nantes

le bal des démagogues

Jeudi 24 avril, à Nantes, un jeune lycéen d’un établissement privé a poignardé mortellement une élève et en a blessé grièvement trois autres.

Illustration - le bal des démagogues

Aussitôt, les professionnels de la démagogie sécuritaire, de Retailleau à Le Pen, ont tenté d’exploiter cette agression. Avant même de connaître les motifs de l’attaque, ni le moindre élément de l’enquête, le ministre de l’Intérieur s’est empressé de déclarer que tout ceci était le résultat du « laxisme », de « l’ensauvagement » de la société. Marine Le Pen, quant à elle, a dénoncé une prétendue « banalisation de l’ultraviolence », tandis que Bayrou disait réfléchir à l’instauration de portiques de sécurité dans les lycées. Aussitôt, Wauquiez et Estrosi, pour ne pas être en reste, se sont vantés d’y avoir pensé en premier, il y a déjà plusieurs années, soutenus par Ciotti et le vice-président du RN Sébastien Chenu. Et peu importe si ces mesures sécuritaires, mises en place dans certains pays, dont les États-Unis, n’ont aucunement résolu le problème du passage à l’acte de certains jeunes. Tout cela n’avait finalement pas grand-chose à voir avec le drame, mais plutôt avec les rivalités dans la chasse aux voix parmi la fraction la plus réactionnaire de l’électorat.

La gauche, elle, du PS à LFI, a dénoncé à juste titre ces tentatives d’ex- ploitation politique, et met en avant l’absence totale de moyens concernant le domaine de la santé mentale. En effet, l’auteur de l’agression de Nantes, décrit comme fragile mentalement, a été placé en hôpital psychiatrique après son arrestation. Il est vrai que les structures et les médecins manquent partout, en particulier dans les établissements scolaires. Un rapport de 2021 pointe le fait qu’un psychologue scolaire doit s’occuper aujourd’hui de 1 500 jeunes en moyenne, alors que les cas de jeunes en souffrance ont explosé après le Covid. Dans les centres médico-psychologiques, l’attente peut aller de six mois à un an. Autant dire qu’il est le plus souvent impossible de détecter et de soigner les personnes atteintes de troubles.

Mais ce que les politiciens de gauche omettent soigneusement de dire, c’est que cette situation ne date pas d’hier, ni même de Macron. La gauche et la droite au pouvoir ont mené la même politique d’économies au détriment de la médecine scolaire et des services de santé, y compris en psychiatrie, avec des fermetures de lits et la baisse du nombre de soignants.

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