BFM-TV, RMC : la liberté d’expression d’un milliardaire20/03/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/03/2903.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

BFM-TV, RMC

la liberté d’expression d’un milliardaire

Rodolphe Saadé, propriétaire de la société de transport maritime CMA-CGM, basée à Marseille, annonce qu’il va racheter, pour 1,5 milliard d’euros, un groupe de médias qui appartenait au milliardaire Patrick Drahi et qui comprend notamment la radio RMC et BFM-TV, la chaîne d’informations actuellement la plus regardée.

Rodolphe Saadé est devenu la cinquième fortune de France grâce aux profits de sa société CMA-CGM, se montant à plus de 23 milliards d’euros pour la seule année 2022. Depuis deux ans, il a commencé à s’intéresser à l’acquisition de médias, avec le rachat du quotidien La Provence et de 10 % du capital de M6.

Déjà ami de Macron, Saadé consolide ses réseaux dans la tradition des grands patrons établissant des liens privilégiés avec les responsables politiques. En 2004, quand Serge Dassault avait acheté Le ­Figaro, c’était pour « exprimer son opinion » et y développer des « idées saines », avait-il expliqué. Quelque temps plus tard, lorsque la rédaction, pourtant pas rebelle au capitalisme, avait manifesté sa grogne, il s’était indigné : « Pourquoi la liberté de parole serait aux journalistes et pas aux actionnaires ? C’est quand même extra­ordinaire, ça ! »

Un empire de médias permet en effet de ­peser sur l’opinion. Le très conservateur et catho­lique Bolloré se sert de la chaîne CNEWS pour diffuser ses idées d’extrême droite. D’autres se contentent de favoriser leurs amis parmi les politiciens, des amitiés souvent intéressées dont ils attendent des retours. Saadé n’est pas le premier capitaliste à vouloir faire main basse sur des médias, et il ne sera pas non plus le dernier.

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