Paris 2024 : t’as de beaux jeux, tu sais ?06/03/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/03/2901.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Paris 2024

t’as de beaux jeux, tu sais ?

Emmanuel Macron a inauguré jeudi 29 février le village olympique où seront logés plus de 14 000 sportifs et leurs équipes techniques, présenté comme la vitrine des Jeux Olympiques.

Ce village consiste en un quartier de plus de 50 hectares à cheval sur trois communes de Seine-Saint-Denis (Saint-Denis, l’Île-Saint-Denis et Saint-Ouen) où ont été construits 2 800 appartements et divers services destinés aux sportifs. L’aménagement intérieur doit encore être livré, mais l’autosatisfaction était de rigueur pour vanter les délais respectés, un quartier innovant et bas carbone, adapté au réchauffement climatique, des bâtiments réutilisables après les JO… moyennant de nouveaux travaux qui permettront à certains de se remplir les poches une seconde fois.

Un tiers des logements est destiné à la vente, à des prix inaccessibles à l’immense majorité des travailleurs : à 7 000 euros le m² – contre 3 000 à 6 000 euros au centre-ville de Saint-­Denis – les promoteurs ont du mal à trouver preneur. Le reste sera réparti entre bureaux, locations et 25 % de logements sociaux, ce dont les organisateurs font grand cas… même s’il ne s’agit que de respecter le minimum légal.

Lors de l’inauguration, personne n’a évidemment rappelé que la construction de ce quartier a nécessité l’expulsion de plus de 4 000 personnes. Quant à l’exploitation de nombreux ouvriers sans papiers sur les chantiers des JO, les responsables s’en sont défendu en disant qu’il n’y en aurait eu que 130 sur les 30 000 travailleurs du village. Alors qu’un contrôle effectué par une unité régionale du ministère du Travail, le 25 mars 2022, avait comptabilisé une dizaine de personnes en situation irrégulière sur une soixantaine travailleurs.

Finalement, le village olympique est effectivement tout à fait représentatif de ce que sont les JO : une histoire de gros sous accumulés en surexploitant les travailleurs, en particulier les plus précaires et les sans-papiers.

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