Agriculteurs : face aux industriels de l’agro-alimentaire06/03/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/03/2901.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Agriculteurs

face aux industriels de l’agro-alimentaire

Après des semaines de négociations et de mobilisations, les éleveurs ont obtenu que le groupe Lactalis s’engage à payer 425 euros la tonne de lait, soit une hausse de cinq euros.

Jugé insuffisant par la plupart des éleveurs, cet accord s’appliquerait seulement pendant trois mois. À partir d’avril, tout serait remis sur la table et à recommencer.

Le prix du lait, comme celui des autres produits agricoles, est fixé en fonction de plusieurs éléments : les matières premières, le prix des machines, le travail fourni, mais aussi et surtout le rapport de force entre agriculteurs, industriels et grande distribution, comme vient encore de l’illustrer l’accord avec Lactalis.

L’instauration de prix planchers annoncée au Salon de l’agriculture par Macron a été accueillie à juste titre avec beaucoup de scepticisme par les agriculteurs. Qui va fixer de tels prix ? En fonction de quels critères ? Qui va les contrôler ? Qui va payer si les industriels ou les distributeurs n’achètent pas ? Personne n’en sait rien. Cette annonce vise surtout à faire croire que le gouvernement se préoccupe des revenus des agriculteurs.

D’ailleurs, une telle mesure serait loin de concerner toute la filière agricole. Les céréaliers, entre autres, ont demandé à en être exonérés. En effet, ceux-ci sont pour la grande majorité de gros producteurs qui exportent massivement et avec profit sur le marché mondial.

Ce système de prix planchers, s’il voyait vraiment le jour, ne concernerait en fait que la filière du lait et de l’élevage, où les exploitants sont de plus petite taille. Et aucune loi ne les protégera de l’avidité de Lactalis et des autres groupes. Pour imposer à ces trusts des prix plus élevés et permettant aux éleveurs de vivre de leur travail, ceux-ci devront se mobiliser à nouveau. Il en sera ainsi tant que les travailleurs des champs et des villes n’auront pas imposé leur contrôle sur l’économie et mis fin à la dictature exercée par les capitalistes les plus puissants.

Partager