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Fête de Lutte Ouvrière à Dijon : le texte de l'allocution de Claire Rocher

Cher amis, chers camarades,
Depuis que j’ai remplacé comme porte-parole notre camarade Jacqueline Lambert, décédée en 2024 à l’âge de 82 ans, cela fait maintenant 17 ans, un bail, que je vous annonce chaque année le pire du pire.
J’aurais mieux aimé cette année vous dire qu’on va faire la fête, mais difficile encore, car la situation ne s’est pas améliorée, loin de là !
En peu d’années, bien des choses ont changé, du moins la conscience que nous en avons. Y compris vu du pays où nous vivons, réputé riche et civilisé !
Depuis quand notre sensation a changé ? cela s’est fait à la fois peu à peu et par à-coups, mais cela fait bien 5 ans que notre façon de percevoir les choses s’est modifiée.
C’est le virus du covid qui nous a rappelé brutalement que nous étions d’abord très proches des singes, et tous frères entre nous, et que la propagation de cette pandémie sur la terre entière s’est faite au travers d’un seul agent propagateur : l’homme lui-même.
A peine un an plus tard, en février 2022, la guerre, en Ukraine, sur le sol européen, démarre et c’est loin d’être une querelle de voisinage.
La guerre en Ukraine a révélé aux ukrainiens ce que la majorité de la population ignorait : que leur vie au quotidien était dominée par des intérêts qui n’étaient pas les leurs ou très peu, et que même s’ils étaient, avant le conflit, très proches du peuple russe, partageant une langue sœur, une même culture, de mêmes habitudes de vie et de nombreux liens familiaux, avec ce conflit ils étaient quasi séparés de force par des intérêts autres que les leurs et bien au-dessus de leur tête.
Celui de l’Etat russe, bien sûr, avide de récupérer le Donbass, mais aussi inquiet du rapprochement de l’Ukraine avec les puissances occidentales. Et celui de l’état ukrainien, dont la démarche était de se rapprocher des grandes puissances impérialistes membres de l’OTAN. Ces derniers, qui apparaissent en sauveurs de la nation ukrainienne, ont du mal à cacher leurs propres intérêts et leur collusion étroite avec les grands groupes internationaux connus de tous sous une appellation pacifique et commerciale et qui sévissent dans leurs pays. Tout cela pour faire de leurs frères d’hier, les Russes, les ennemis d’aujourd’hui, démontrant à quel point les grands de ce monde réussissent à manipuler des peuples y compris ceux qui avaient l’habitude de cohabiter en paix.
Ils sont retrouvés embarqués sans avoir rien choisi dans cette guerre qui n’en finit pas, qui a déjà fait plus d’un million de victimes tuées, mutilées ou blessées, et qui s’est encore traduite il y a quelques jours par une offensive de la Russie mobilisant 150 000 soldats pour tenter de reconquérir la région du Donbass, tandis que les drones ukrainiens s’abattaient sur une raffinerie de pétrole en Russie.
Dans ce climat guerrier, tous les points chauds se sont réactivés, mais nous n’avions encore rien vu. En octobre 2023, le génocide perpétré par Israël dans la bande de Gaza en réponse à l’attaque du Hamas a atteint le sommet de l’atroce ! Car on a assisté là, en direct, à une plongée dans la barbarie !
Après avoir entrevu l’horreur de ces millions d’hommes, de femmes et d’enfants, piégés et contraints d’attendre la mort, à peine un an plus tard, avec tambour et trompettes, est apparue la farce cette fois-ci, dans le pays le plus riche et prétendument le plus démocrate du monde : L’élection de Trump.
Fort de sa personnalité explosive, fort de sa stratégie théâtrale et s’appuyant sur la domination économique et technologique de son pays sur le monde entier, il pratique l’effet de surprise, le chaud et le froid, voire la guerre éclair, même vis-à-vis de ses principaux alliés.
La guerre commerciale, d’abord, y compris contre les plus proches. N’a-t-il pas augmenté d’un seul coup les droits de douane, de façon démesurée et inattendue, à l’égard du Canada d’abord, puis de ses autres alliés et de ses concurrents ? Allant de 7 à 35%, voire même plus pour certains produits : affolement et branle-bas de combat, il a créé une sacrée confusion, tout le monde essayant de s’en protéger et de trouver un biais pour les diminuer. Bon an mal an, ces droits de douane sont revenus à presque 15% d’augmentation, mais entre-temps, il a raflé des sommes pharamineuses, 30 milliards par mois contre 9 avant le lancement des hostilités, au point que l’office des douanes croule sous l’argent et que Trump dit qu’avec cet argent il va pouvoir donner 2000 euros à chaque américain. Promesse déjà faite par le passé par Elon Musk durant la campagne présidentielle à laquelle il participait, non tenue alors, et qu’il ne tiendra probablement pas plus aujourd’hui, car ils trouveront bien d’autres manières pour siphonner l’argent.
Mais cela a été l’occasion de faire une déclaration proche de la mégalomanie. Je cite : « Les gens qui s’opposent aux tarifs douaniers sont fous. Nous sommes maintenant le pays le plus riche, le plus respecté du monde, avec quasiment pas d’inflation et une valorisation boursière record. L’épargne retraite est au plus haut. Nous encaissons des milliers de milliards de dollars, et nous commencerons bientôt à rembourser notre énorme dette de 37 000 milliards de dollars. D’autant qu’il y a des investissements records aux Etats-Unis. »
Cette déclaration est révoltante ! grossière bien sûr, agressive évidemment, et mensongère à coup sûr, surtout pour le remboursement de la dette. Mais ce qui est le plus révoltant, c’est que ce nouveau héros de la paix qui se rêve prix Nobel parle du peuple américain comme s’ils étaient tous comme lui : des hypermilliardaires. Oubliant volontairement l’océan de misère qui peuple ce soi-disant pays de cocagne. Faut-il rappeler que plus de 40 millions d’habitants y vivent avec des revenus en dessous du minimum vital ? que 42 millions dépendent des coupons l’aide alimentaire pour survivre ? Une fraction entière de la population américaine, des dizaines de milliers de personnes, sont marginalisées, et survivent, au mieux, de petits boulots. L’appauvrissement est tel que depuis une dizaine d’années, dans ce pays le plus riche du monde, l’espérance de vie a commencé à reculer.
La plus grande puissance du monde, la plus riche et la plus armée, celle qui prétend veiller à la paix dans le monde, vient de se doter d’un dirigeant à l’égo démesuré, et qui prône un nationalisme exacerbé, justifiant une politique protectionniste à outrance. A sa façon, il renforce la tendance au protectionnisme et la montée des nationalismes des autres pays qui déjà subissent plus encore la crise.
Au rythme de l’approfondissement de la crise économique, apparaissent des candidats au pouvoir au profil d’hommes forts et capables d’imposer des mesures d’austérité aux masses populaires. Car c’est à elles que les bourgeoisies nationales au pouvoir ont bien l’intention de faire payer les frais de la crise.
Tous les gouvernements préparent leurs peuples à accepter l’austérité et même la guerre.
Pour l’instant, cette politique turbulente n’a pas encore fait sombrer le marché international, ni stoppé les échanges ni fait basculer l’économie dans une crise plus grave. Les chaines d’approvisionnement ont changé de fournisseurs, les circuits économiques se sont adaptés, et l’économie ne s’est pas effondrée. Du moins, pour le moment.
Mais la crise financière qui se profile à l’horizon pourrait accélérer le mouvement. Et dans ce domaine-là, si la crise s’approfondit et que la finance s’y met, la notion du temps va changer. Il n’y aura même plus de délai pour voir venir, et comme lors de la crise de 1929, la chute sera brutale.
Depuis quelques temps, et surtout la semaine dernière, on entend parler de la bulle de l’Intelligence Artificielle. Maintenant, le mot bulle est connu du grand public.
Il fait allusion à ces espaces économiques où les espoirs de faire un surprofit sont tels, au regard des bénéfices réels à venir, que la spéculation risque de faire exploser – comme une bulle – le secteur d’abord, entraînant à sa suite, comme un château de carte, non seulement tous ceux qui avaient trop spéculé, mais aussi ceux qui leur avaient fait confiance.
Certains prévoient l’éclatement de cette bulle, et se préparent à en profiter, et d’autres, les plus directement intéressés, expliquent que si c’est le cas, cette fois-ci, ils auront les reins si solides qu’il n’y aura pas d’effondrement. Mais surtout, ceux-là mêmes, les Microsoft, Amazon, Google, Apple, Nvidia, Tesla espèrent qu’ils en tireront des profits futurs incommensurables. Nous voilà rassurés !
Difficile, donc, de se réjouir de cette apparente résistance à la crise. L’histoire du monde s’est accélérée. Nous sommes épargnés, mais qu’en est-il exactement ?
Quel que soit le pays, quelle que soit la couleur du gouvernement, tous ont comme programme de rançonner les populations au nom de la défense du pays. Tous réarment également à qui mieux mieux, augmentent la production d’armes et les budgets militaires. Si la catastrophe s’est avérée moins « imminente » que ce qu’on pouvait craindre, tous les signaux sont là.
C’est officiel : Les Etats montrent leurs choix de classe, ils sont pour leur bourgeoisie, contre leur peuple !
Ce n’est pas nouveau car cela a toujours été le cas. La bourgeoisie, en classe dominante, a toujours compté sur son état pour mettre au pas les classes laborieuses, les obliger à travailler comme des forçats, dans des conditions périlleuses, dans les mines, sur les chaines, au péril de leur santé et de leur vie. Survivre ou mourir de faim, en passant par le chômage, et parfois les contraignant à aller se battre à la guerre contre un ennemi qui n’était pas les leurs.
Pour le moment ici nous vivons en paix. Mais les bombes tombent en Ukraine, et les drones, au moins, débordent les frontières, et sur les 119 drones russes envoyés dans la nuit du 10 novembre, certains ont perdu des morceaux en Roumanie.
Nous vivons en paix et à quelques kilomètres de là c’est la mort et la destruction, et les populations s’habituent à l’idée que la guerre est inscrite dans l’évolution normale des choses.
Cette situation a transformé notre quotidien. Ne serait-ce que parce que des choses qui étaient inimaginables il y a peu, sont devenues quotidiennes et courantes.
Et c’est la même chose dans la vie économique, à l’intérieur du pays.
Certains travailleurs font face à des licenciements, aux fermetures d’usines. Pas un jour ne passe sans qu’on en apprenne une nouvelle. TetraPAk, fermée, Seb à Selongey qui parle de faire des économies sans préciser comment, les laboratoires Galien à Auxerre qui suppriment 40 postes, on n’en finirait pas de tous les énumérer.
Comme J-Teckt à Chevigny : Là, ça nous touche de près. Après avoir annoncé une première vague de licenciements, aujourd’hui les patrons japonais annoncent qu’ils vont mettre leurs usine d’Europe en vente.
Malgré les prix qui augmentent et les attaques gouvernementales, les sociétés dans lesquelles nous vivons ont encore de beaux restes, au point qu’à côté des travailleurs directement touchés, on arrive à vivre presque tranquillement et à faire des projets, alors que le monde s’enfonce dans la barbarie juste à côté de nous - et cela a des effets toxiques et malfaisants. Peu à peu, on s’habitue au pire.
L’économie ne s’est peut-être pas encore effondrée, mais ceux qui en paient le prix fort, même dans nos pays, ce sont les classes populaires. Tout ce qui les aidait un peu est détruit, les écoles, les hôpitaux, même les associations, privées de subventions. Qui aurait imaginé qu’attendre 1 an pour voir un cardiologue, ou que des personnes âgées passent plus de 24h sur un brancard avant de voir un médecin aux Urgences, devienne la norme, dans un des pays les plus riches de la planète ?
Même les enfants ne sont pas épargnés. Un article du Monde parlant de la Cisjordanie racontait les « enfants dans le viseur des soldats israéliens ». 44 au moins ont été tués depuis le début de l’année lors d’incursions de l’armée israélienne. Il n’y a même pas de guerre. Il n’y a pas non plus d’enquête sur ces morts gratuites et faciles. Tout comme on vient de le découvrir récemment à la télévision pour les snipers du week-end, riches désœuvrés qui sont allés faire la chasse aux bosniaques pendant la guerre de Bosnie, peut-être pour les mêmes raisons, pour s’amuser.
Des tas de verrous moraux, d’interdits, sont franchis tous les jours, nous font reculer sur nos principes, nous obligeant à croire que les seules valeurs d’aujourd’hui sont les succès individuels et la débrouille personnelle. Tout nous pousse dans ce sens. La collectivité devient l’ennemi de l’individu, et l’individu devient la seule chose qui compte.
Une de mes camarades m’a récemment annoncé « je ne veux plus parler de ça, des guerres, de la crise, de tout ce qui va mal et de ce qui promet d’aller encore plus mal, je veux voir des jolies choses et passer des bons moments ».
Eh bien cela m’a fait penser à une tendance prend de l’ampleur chez la population des hauts-cadres qui se sont pris d’engouement pour certaines retraites à l’étranger ou cérémonies privées, afin d’aller, je cite : « vers une connaissance amplifiée de soi », largement aidés par des champignons hallucinogènes.
Fabuleux marché en pleine expansion.
Encore plus démentielle, mais appuyée sur d’autres ressorts que l’’individualisme forcené, sur le désir morbide de domination sur les autres : Elon Musk va peut-être toucher une rémunération de 1000 milliards de dollars !
Je cite le journal Les Echos : les actionnaires « l’ont même accueilli en rockstar, alors qu’il débarquait sur l’estrade entouré de 2 robots humanoïdes Optimus, programmés pour l’occasion à danser sur une musique électro. Elon Musk a toujours su leur parler – aux actionnaires - (…), allant jusqu’à prédire qu’Optimus, ainsi que les véhicules du groupe, « joueront un rôle majeur » dans l’établissement futur de bases sur la Lune et sur Mars. » L’histoire ne dit pas s’il sortait ou non d’une cérémonie psychédélique.
Visiblement, dans la classe capitaliste richissime américaine, c’est la nouba, dont la surexcitation de Musk n’est qu’un signe extérieur : Trop d’argent, trop de domination, trop de tout. Et voilà ce qu’en dit un des leurs – Warren Buffet - qui passe dans leur monde pour un sage : « les quelques mesures prises pour limiter les revenus des grands patrons ont produit de l’envie, pas de la modération, et ils ne supportent plus que d’autres patrons deviennent plus riches ».
Irresponsables et cyniques absolus, ils tentent de propager l’individualisme contre la collectivité, et d’entraîner dans leur sillage toute la population.
Cette nouvelle morale répandue par les médias et les réseaux sociaux s’insinue en effet dans tous les pores de la société et anime aussi bien les faits les plus infimes que les plus graves.
On en veut au voisin bruyant plutôt qu’aux HLM construits avec des murs épais comme du papier à cigarette, on en veut au cycliste qui prend de la place sur la route quand on est automobiliste, et inversement.
A côté, en plus, l’hostilité aux autres, le dénigrement, l’amertume se répandent, et nous le percevons de plus en plus nettement.
Une lycéenne interrogée sur le harcèlement scolaire, en augmentation, formulait ainsi le nouveau phénomène : « l’humiliation des plus faibles est devenue un spectacle ».
Mais à cette morale individualiste qui frise l’extrémisme nihiliste violent, souvent les gens du peuple, et en particulier la classe ouvrière, ont réagi par des actes de solidarité et d’entraide. A ses débuts, bien avant de s’être politisé, le mouvement ouvrier a créé des mutuelles d’entraide, dont le sens signifiait et signifie toujours réciprocité.
J’ai tout à fait conscience que ce constat sur l’évolution des valeurs est une approche particulièrement moraliste. Mais la perte du respect de l’humain au profit de l’individu autorise tous les abus.
Cette évolution insidieuse pénètre les consciences et les mœurs de chacun, leur faisant accepter aujourd’hui ce qu’ils auraient eu en horreur hier. Comme ces terribles spectacles d’immeubles, maisons, rues et villages bombardés à qui mieux mieux. Comme ces camions assaillis par une foule affamée. Comme ces charniers, de plus en plus nombreux.
L’homme est un animal social, qui vit et ne s’épanouit que grâce à l’entraide de sa collectivité. Sans elle, il dépérit et disparaît. Mais qu’en est-il quand cette collectivité est détruite de fond en combles ? Et c’est le travail d’une guerre, de détruire les sociétés existantes. Chaque guerre plonge les hommes et les sociétés dans l’horreur, pour les reconstruire en fonction des intérêts de nouvelles puissances. Ce fut le cas pour les 2 guerres mondiales, dans lesquelles s’est affirmée la bourgeoisie occidentale, avec comme leader l’impérialisme américain.
Mais cette fois ci, si nous allons vers une 3ème guerre mondiale, qu’est-ce qui survivra de l’humanité après ? Le Japon en a partiellement fait l’expérience.
Au regard des 200 millions d’années qu’ont vécus les dinosaures, et des 300 000 ans qu’a vécu l’homo sapiens, les sociétés humaines n’ont pas cessé de s’entredéchirer. Et même ont failli disparaître, décimées, par un virus de la peste ou un autre.
De ces situations désespérées, l’homme a toujours les surmonter et survivre.
Même au point que les multiples religions dont il s’est doté au cours de son histoire lui ont donné pour survivre un certain nombre de règles collectives. Toutes les religions se sont appuyées, à leur façon, sur un respect nécessaire des autres. A croire que cela a toujours été le but utilitaire et secret des religions : aider la société à survivre, sans s’entredéchirer.
Mais aujourd’hui, dans notre monde moderne, l’homme peut se passer de ces formes sociales archaïques que sont les religions dans leurs croyances naïves dans un au-delà hypothétique. Car tout d’abord, il a la capacité matérielle et presqu’illimitée de nourrir l’ensemble de sa population, de l’éduquer et de la cultiver, au point de lui faire prendre conscience de ses intérêts généraux.
Notre idéologie s’appuie sur la conviction profonde que nous avons de la capacité de l’homme à prendre son sort en mains consciemment.
Mais nous, trotskystes, petit groupe communiste, nous gardons malgré tout confiance dans l’avenir, car nous avons confiance dans l’humanité, qui a toujours su se relever du pire. Aujourd’hui nous savons que ce que nous concocte la bourgeoisie dominante risque d’être le pire. Mais nous savons aussi que les peuples, les masses populaires écrasées par la misère, ont toujours relevé la tête à un moment ou à un autre. Nous savons que c’est inéluctable. Et nous savons que cela arrivera. Mais rien ne sera automatique. Si les peuples se révoltent, il leur faudra une avant-garde consciente et organisée qui en prenne la tête et qui leur évite les écueils et les chausse-trappes dans lesquelles leur classe ennemie voudra les faire tomber. Il leur faudra une classe consciente, cultivée, aguerrie.
Si la crise accélère tout et même l’histoire, ces révoltes, nécessaires, peuvent accélérer la culture de la classe ouvrière. Déjà rassemblée et organisée sur ses lieux de travail, déjà cultivée à tous les procédés modernes, de la transformation des métaux jusqu’à l’intelligence artificielle. Armée de la conscience politique de son rôle, et de la nécessité de renverser la bourgeoisie criminelle, confiante dans l’initiative intelligente des masses pauvres, elle serait capable alors de prendre la tête des masses populaires - révoltées jusqu’à l’héroïsme voire même le martyre - du sort qui leur est infligé.
C’est pourquoi nous refusons toute démoralisation et défaitisme. Car ce n’est pas l’heure de pleurer, c’est l’heure de se tenir droit sur ses convictions profondes afin de se tenir contre les vents contraires.
Commençons par là. C’est peut-être cette fermeté et cette confiance dans la classe ouvrière et l’humanité tout entière qui serviront à un moment ou à un autre !