Renverser le capitalisme, une nécessité ! Discours de Nathalie Arthaud au meeting du 8 octobre à Paris09/10/20222022Brochure/static/common/img/contenu-min.jpg

Brochure

Renverser le capitalisme, une nécessité ! Discours de Nathalie Arthaud au meeting du 8 octobre à Paris

Au sommaire de la brochure

Sommaire

    Chers amis, chers camarades, travailleuses, travailleurs,

    Comme l’a dit Jean-Pierre, nous militons dans les entreprises et dans les quartiers populaires pour propager un état d’esprit combatif et une conscience politique révolutionnaire.

    La révolution n’est pas seulement une affaire de combativité et de courage, c’est d’abord et avant tout un combat politique.

    Elle pose la question de qui va prendre le pouvoir gouvernemental entre ses mains. Qui va diriger la société. La bourgeoisie pour maintenir l’ordre social capitaliste ou la classe ouvrière pour édifier une société communiste ? Si cette question n’émerge pas au cours d’une crise révolutionnaire, l’ordre social ne peut pas être renversé.

    Alors nous le savons : ceux qui militent dans la perspective révolutionnaire du pouvoir des travailleurs sont archi-minoritaires et les résultats de l’élection présidentielle l’ont rappelé.

    Pourtant la contestation est permanente.

    Il y a tellement d’injustices, d’inégalités, d’oppressions et de catastrophes qu’il y a toujours des femmes et des hommes pour contester. En France, il y a des milliers d’associations qui protestent et se battent. Les unes contre le mal-logement, d’autres contre les violences faites aux femmes. Il y a des centaines de mouvements différents, je pense à SOS méditerranée qui se porte au secours des embarcations de migrants, à RESF…. Réseau éducation sans frontières et bien sûr à tous ceux qui militent sur le terrain de l’écologie.

    Mais ces contestations ne sont pas dirigées contre l’ordre social établi. Elles n’ont pas pour but politique d’enlever le pouvoir à la classe capitaliste.

    Même la dernière contestation de masse qui fut le mouvement des Gilets jaunes n’a pas débouché sur une remise en cause du pouvoir.

    Parce que demander la démission de Macron et son remplacement par un autre politicien n’enlève rien au pouvoir de la grande bourgeoisie.

    Remettre en cause le pouvoir, c’est contester le pouvoir économique et politique à la classe capitaliste. C’est se battre pour le pouvoir des travailleurs.

    C’est se battre avec l’idée que les travailleurs au pouvoir, sauront régler les problèmes qui se posent à la société non pas en fomentant de nouvelles guerres, de nouvelles famines et de nouvelles crises. Mais en mettant les richesses et les moyens de les produire au service de l’humanité parce qu’ils auront aboli la propriété privée capitaliste, la loi du profit et la concurrence.

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    Les travailleurs sont aujourd’hui loin de cette conscience politique. Rien que se défendre, agir collectivement, faire grève ou manifester apparaît difficile, voire, hors de portée pour nombre d’entre eux.

    Nous espérons bien sûr que les débrayages et les grèves qu’il y a en ce moment chez Carrefour, Total, ExxonMobil et bien d’autres entreprises soient les hirondelles qui annoncent le printemps. Mais pour l’instant, la mobilisation de la classe ouvrière est loin d’être à la hauteur des attaques.

    En matière de combativité, le grand patronat et le gouvernement ont une bonne longueur d’avance.

    En refusant d’augmenter les salaires dans la même proportion que l’augmentation des prix, le grand patronat nous fait les poches, il nous appauvrit et cela fait des mois que ça dure !

    Et vous avez vu la campagne menée contre les chômeurs. Matin, midi et soir, ministres et patrons défilent dans les médias complaisants pour répéter comme des perroquets qu’il y a des dizaines de milliers d’emplois vacants et que décidément, « on ne trouve plus de gens qui veulent travailler ». Tout ça pour ne pas augmenter les salaires, et imposer l’exploitation la plus féroce, y compris en réduisant encore les allocations chômage !

    Pour repousser l’âge de départ à la retraite, Macron et ses sergents chefs nous servent toujours l’argument du vieillissement de la population et du déficit des caisses des retraites. Déficit que le patronat contribue à creuser, précisément en refusant d’augmenter les salaires de base et les cotisations qui vont avec.

    Et comme en ce moment, les caisses de retraite sont pleines, que nous dit le gouvernement ? Qu’il faudra travailler jusqu’à 65 ans parce qu’il faut aussi penser à payer l’école, l’hôpital et la transition énergétique !!

    Il est notoire que les actionnaires encaissent des profits exceptionnels et que toutes les grandes fortunes prospèrent comme jamais. Le gouvernement lui-même, la Première ministre Borne a reconnu des profiteurs de crise et l’existence de « profits indus » a-t-elle dit ! … Même Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie a fini par s’énerver contre les énergéticiens qui gonflent leurs prix.

    Mais ce n’est pas de ce côté-là qu’ils veulent prendre l’argent pour faire tourner les écoles ou les hôpitaux, c’est dans les poches des travailleurs en leur volant leur retraite !

    Pour attaquer comme ils le font aujourd'hui, il faut que le grand patronat et le gouvernement se sentent fort. Et ils se sentent forts parce que cela fait des années que nous encaissons les coups sans les rendre.

    Les conditions de travail reculent, les prix flambent et nous faisons avec. S’il faut attendre six mois une opération à l’hôpital public, nous attendons. Si nos enfants ont besoin de cours de soutien parce que l’Education nationale ne remplace quasiment plus les professeurs absents, nous payons… S’il faut aller au boulot dans des bus ou des métros bondés, nous nous serrons… Et aujourd'hui on nous met en condition pour que nous acceptions d’avoir froid cet hiver : ce sera pour la bonne cause nous dit-on !

    Alors bien sûr nous sommes un certain nombre à être en colère, mais l’ambiance générale est à la résignation.

    Nous savons que cet attentisme pèse sur ceux qui veulent en découdre, il démoralise parfois les plus combatifs. Eh bien, je tiens d’abord à dire que ce n’est pas notre cas !

    Nos convictions révolutionnaires ne sont pas indexées sur le niveau de combativité de la classe ouvrière. Elles sont basées sur le fait objectif de la guerre de classe qui oppose, en permanence, les exploités et exploiteurs. Tant que règneront la propriété privée capitaliste, l’exploitation et l’Etat les protège, le système fabriquera des souffrances sans nom, il produira les révoltés et les révoltes.

    Alors non seulement la faible combativité actuelle n’entame pas nos convictions révolutionnaires, mais celles-ci nous aident à comprendre ce qui se passe.

    La combativité ouvrière a toujours été faite de hauts et de bas, les périodes de creux étant de loin les plus nombreuses et les plus longues. C’est précisément cela la domination d’une classe sociale sur une autre. Oui, une société d’exploitation rabaisse et écrase ceux qui devraient se révolter.

    Pour ce qui est des pays riches comme la France, les travailleurs sont théoriquement « libres ». Ils ne sont plus enchaînés et fouettés comme pouvaient l’être les esclaves. Mais Jean-Pierre l’a dit, la répression patronale existe toujours et dès qu’il y a des luttes, elles se heurtent à la répression de l’Etat, de sa police et de son armée.

    Et au-delà de la répression, il y a toutes les chaînes invisibles. Ce sont les chaînes de l'exploitation qui brisent la volonté et l’énergie des plus résistants : les journées de travail harassantes qui se succèdent, les mille et un problèmes de logement, de santé, de transport qui atteignent des proportions folles dès que l’on manque d’argent.

    Ce sont les chaînes idéologiques que la société bourgeoise met sur nos esprits. Marx disait que « les idées dominantes d’une époque n’ont jamais été que les idées de la classe dominante ». C’est la bourgeoisie qui se pose en modèle pour toute la société. Au travers des médias et de l’éducation, elle diffuse ses valeurs et sa culture: la réussite individuelle, le carriérisme, la course au fric, le respect des hiérarchies, le sexisme, le nationalisme quand ce n’est pas le racisme...

    Regardez le cirque autour de la mort de la reine Elisabeth II ! Tous les dirigeant du monde étaient aux funérailles pour dire leur respect et leur admiration pour une Reine qui incarne le parasitisme et le conservatisme dans leur plus pure expression. C’est au travers de ces mises en scènes extraordinaires que les peuples sont dressés à se prosterner devant les puissants. Il faut que « ceux qui ne sont rien » comme disait Macron aient l’habitude de s’incliner devant « ceux qui sont tout » !

    Alors oui, de nombreux opprimés épousent les idées dominantes de la bourgeoisie. Et le plus clair de leur temps, ils acceptent leur sort et ils subissent.

    Et ce n’est pas en nous agitant, en appelant en permanence à la grève et pire, en faisant la morale aux gens autour de nous que nous pouvons contrebalancer cette chape de plomb. Cette chape de plomb sautera quand elle sautera !

    Et ce ne sont pas les révolutionnaires qui la feront sauter. C’est la voracité des capitaliste, la violence de l’exploitation, les oppressions et toutes les injustices qu’elles engendrent. Et alors les bourgeois tombent de leur piédestal et il arrive même que les Rois se fassent couper la tête !

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    Nous en avons un exemple en Iran.

    Cela fait plus de 40 ans que la férule des mollahs s’exerce sur la population iranienne et sur les Iraniens. 40 ans que les femmes sont prisonnières de leur voile et de la société patriarcale qu’il accompagne : une vie domestique soumise à la loi des pères, des maris ou des frères.

    Cet encadrement de la vie des femmes crée une atmosphère de soumission pour tous, pour les hommes aussi et bien sûr pour les travailleurs qui ne peuvent même pas s’organiser en syndicats et dont la moindre contestation est violemment réprimée.

    Même lorsque les gestes de protestations étaient rares et isolés. Nous sommes de ceux qui avons toujours pensé que cela finirait par exploser. Nous ne pouvions pas dire quand, ni comment cette révolte éclaterait.

    Personne ne pouvait l’annoncer d’ailleurs, puisque c’est la police des mœurs qui en a été le déclencheur, en arrêtant et en tuant Mahsa Amini pour une mèche de cheveux qui dépassait de son voile.

    Et aujourd'hui la révolte secoue toute la jeunesse du pays. Les femmes sont au premier rang, elles enlèvent et brûlent leur voile, elles se coupent les cheveux, elles manifestent et partent à l’affrontement en sachant qu’elles risquent leur vie. On ne peut qu’être admiratifs devant un tel courage.

    Eh bien, c’est dans ces moments-là, quand des centaines de milliers de jeunes et de moins jeunes n’imaginent plus reculer, que tout devient possible.

    C’est dans ces moments-là que les peuples peuvent brûler ce qu’ils respectaient et se libérer de leurs chaînes. C’est dans ces moments-là que les révolutions deviennent possibles. Et c’est dans ces moments là que l’existence d’un Parti communiste révolutionnaire peut faire basculer le cours de l’histoire en dirigeant la révolution vers la prise du pouvoir par les travailleurs.

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    Alors pour nous, la question n’est pas de déclencher la révolution. Ce n’est pas non plus de savoir quand la révolte remplacera la passivité et l’abattement actuels. La question est de nous préparer pour être capables de proposer une direction révolutionnaire aux prochaines luttes.

    S’il y avait, demain une contagion de grèves dans toutes les entreprises. Des ronds-points occupés par de nouveaux gilets jaunes. Quelles sont les idées qui s’exprimeraient spontanément ? Celles que les travailleurs ont aujourd'hui en tête, celles que les syndicats et les partis politiques réformistes diffusent au quotidien dans la société.

    Il serait sans doute question de primes pour faire face à la flambée des prix. D’augmentations de salaire aussi, de leur indexation peut-être. Il serait question de la taxation des super profits, de l’interdiction des jets privés et des Yachts géants… peut-être que l’idée de referendum d’initiative populaire reviendrait.

    Il y aurait aussi l’idée du protectionnisme, de la démondialisation, voire de l’idée de la préférence nationale.

    Présentée comme une proposition radicale, certains exigeraient la démission de Macron et de nouvelles élections ou un changement de constitution comme cela a été fait au Chili…

    Le point de départ serait les idées politiques dont la société est imbibée.

    Mais ce ne serait que le point de départ, car c’est précisément dans ces périodes que les idées et les mots d’ordre des plus combatifs et des plus audacieux peuvent se faire entendre, être discutées et partagées.

    Dans ces moments les consciences changent rapidement. En découvrant leur force collective, les travailleurs sont demandeurs de perspectives politiques. Et c’est là, à l’épreuve du feu, que les révolutionnaires peuvent gagner la confiance de larges couches de travailleurs et offrir une direction à la lutte.

    Pour les communistes révolutionnaires c’est le début du véritable combat politique.

    Car dans une telle période, tous les partis en place s’activeront pour reprendre les choses en mains pour les canaliser vers des objectifs politiciens, inoffensifs pour la propriété privée capitaliste. Les partis institutionnels, y compris les partis de gauche que l’on a vu s’agenouiller devant le grand patronat quand ils étaient au pouvoir, se feront passer pour plus rouges que rouges. Mais ce sera pour replacer la lutte sur leur terrain à eux : le terrain électoral et parlementaire.

    En mai 1968, je prends cet exemple, parce que c’est la dernière période de grèves que la France a connu à l’échelle de l’ensemble de la classe ouvrière. Eh bien en 1968, le PCF et la CGT qui canalisèrent et finirent par diriger la mobilisation ouvrière se sont engouffrés dans la manœuvre électorale de De Gaulle qui avait dissous l’Assemblée nationale et provoqué de nouvelles élections. Il n’était plus question de grèves et de manifester, il fallait aller voter !

    Ils ont fait passer les accords de Grenelle comme la victoire du siècle.

    Au lieu de pousser l’avantage du rapport de force que les travailleurs avaient construit, au lieu d’aider les travailleurs à faire l’apprentissage de leur force et de leur organisation au travers de la démocratie ouvrière, le PCF et les syndicats influents dans la classe ouvrière, la CGT en particulier ont leur ont demandé de reprendre le travail. Les syndicats s’occuperaient de la suite !

    La suite, on la connaît : dès que la pression des travailleurs s’est relâchée, la bourgeoisie a repris la situation en main et l’essentiel de ce qu’elle avait concédé. Elle a notamment augmenté ses prix pour sauver ses bénéfices et annuler les effets des augmentations de salaire qu’elle avait lâchées.

    Est-ce qu’il y avait l’énergie, la combativité pour que les évènements de 68 aillent plus loin ? Personne ne peut le dire. En tout cas, face au PCF et à la CGT, les groupes révolutionnaires ne faisaient pas le poids, parce qu’un parti ne s’improvise pas sur les barricades, même un parti révolutionnaire.

    Ce parti, il faut en construire au moins l’ossature avant que les évènements ne se déchaînent. C’est une tâche pour nous, aujourd'hui.

    Même si rien ne permet de prévoir d’explosion sociale à brève échéance, il faut construire un parti révolutionnaire et le faire avec un sentiment d’urgence !

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    Ces dernières années n’ont pas manqué de grandes révoltes : il y a eu une révolte au Soudan en 2018-2019, le Hirak en Algérie. Cet été, le Sri Lanka a été au bord de l’insurrection… ces dernières semaines, Haïti a été de nouveau secoué par une vague de mobilisations populaires et il y a, bien sûr, l’irruption de la jeunesse en Iran.

    Pour chacune de ces révoltes, les mêmes questions se posent : comment élargir le mouvement ; comment communiquer et se coordonner quand le régime surveille tout ; comment neutraliser la police pour l’empêcher de tirer… Et comment se doter d’une direction pour transformer les dizaines ou les centaines de milliers de révoltés en force politique ?

    La révolte et le courage de lutter ne suffisent pas à faire une politique. Se battre oui, mais pour quelles revendications, pour quel but ? Un changement de gouvernement ? Un changement de régime ? Le renversement de tout l’appareil d’Etat à commencer par l’armée qui en est le pilier ? Un renversement de régime mais pour le remplacer par quoi ?

    Toutes ces questions se posent aujourd'hui en Iran. Les protestations se font aux cris de « mort au dictateur », « A bas la république islamique »… mais par quel régime remplacer celui des Mollahs ?

    En général, il ne manque pas de candidats ni d’organisations pour récupérer les révoltes et leur donner une direction. Il y a souvent une palette de partis ou d’opposants qui passent directement de la prison au gouvernement. Au-delà des réseaux de notables et de politiciens professionnels, il y a toutes les organisations qui existent et encadrent déjà la société : l’armée et même parfois, des organisations religieuses.

    En 1979, quand la population iranienne s’est soulevée contre le régime du Chah et l’impérialisme américain qui le soutenait, ce sont les religieux qui se sont mis à la tête de la révolte.

    Au nom de l’unité dans la lutte anti-impérialiste, tous les opposants au Chah, y compris ceux qui étaient laïcs, voire athées, se sont alignés derrière le guide suprême Khomeiny. Y compris le Parti communiste iranien qui était un des fers de lance de la contestation. Car il y avait alors, en Iran de nombreux militants se revendiquant du communisme et du pouvoir de la classe ouvrière. Mais ils ont renoncé à défendre une politique indépendante pour les travailleurs.

    Le point culminant de la révolution iranienne fut une insurrection où la population prit les armes et fit tomber l’armée, le Chah et son régime. Immédiatement après, la population rendit les armes aux comités religieux et aux milices islamistes qui donnèrent naissance aux gardiens de la révolution, les mêmes qui tirent aujourd'hui sur les manifestants.

    La révolution accoucha donc d’un régime policier islamique. Les Mollahs se chargèrent du ravalement de façade. L’Etat se réclamerait désormais du nationalisme et de la religion. Mais l’ordre social restait intact. L’Ayatollah Khomeiny appelait « ses chers ouvriers », comme il disait, à retourner au travail.

    La population laborieuse a continué d’être exploitée. Elle n’a pas vu la couleur de la rente pétrolière et malgré ses velléités d’indépendance, l’Iran est resté dépendant de l’ordre impérialiste mondiale. Et cela fait plus de 40 ans que la population, les femmes et les travailleurs le payent.

    Comme la révolution iranienne de 1979, on ne compte plus les révolutions menées dans des impasses ou massacrées. Et ce ne sont pas les exploités, leur détermination et leur courage qui sont en cause. Les opprimés n’ont d’ailleurs jamais cessé de se soulever tantôt dans un pays, tantôt dans un autre. Et ils ne cesseront pas parce qu’ils n’ont pas d’autres choix.

    La faillite, elle est du côté des dirigeants révolutionnaires qui n’ont pas été à la hauteur des évènements. Et aujourd'hui dans nombre de pays, ils ont déserté le combat et abandonné les seules idées susceptibles de changer le monde.

    Ici, en France nous ne sommes pas nombreux à défendre ces perspectives. Est-ce que nous saurons être à la hauteur d’évènements révolutionnaires ? Nous ne le savons pas. Mais en tout cas, c’est ce que nous voulons, c’est ce que nous visons !

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    Notre raison d’être est de construire un parti capable de s’orienter en pleine tempête sociale et politique.

    Une véritable crise révolutionnaire jette dans l’action des millions de femmes et d’hommes avec des revendications, des niveaux de combativité et de conscience différents. Chacun est pris dans un tourbillon d’actions, d’espoirs, de peur, de découragement…. Les évènements, l’état d’esprit des masses, l’attitude de l’Etat et des forces de répression… tout peut changer d’heure en heure.

    Il faut savoir analyser le rapport de force, mesurer le niveau de combativité et de conscience pour proposer des mots d’ordre et une politique permettant à lutte d’aller de l’avant, de s’approfondir jusqu’à ce que la question de la prise du pouvoir par les travailleurs apparaisse comme une nécessité aux yeux du plus grand nombre.

    Cela ne s’improvise pas. Il faut un parti qui se soit préparé moralement et politiquement à cela. Un parti qui se soit construit et formé et dans ce but révolutionnaire.

    Quand on veut être chirurgien, on apprend la médecine, la biologie, l’anatomie…. Les études de médecine ne suffisent pas pour avoir le bon geste et devenir un bon chirurgien. L’expérience compte beaucoup parce que la réalité est toujours plus complexe que ce que l’on apprend dans les livres. Mais celui qui néglige les études et se moque des leçons médicales tirées des opérations passées, lui, il faut s’en méfier.

    Eh bien, les révolutionnaires doivent se préparer dans le même état d’esprit que celui qui aspire à devenir chirurgien !

    Marx et Engels connaissaient par cœur la Révolution française, ils en avaient étudié les mécanismes, les ressorts, ils avaient cherché à comprendre comment, pourquoi la conscience des masses avait changé, comment s’était produit le reflux, comment Bonaparte s’était finalement imposé. Lénine connaissait tout des évènements de la Commune de Paris.

    Nous, il nous faut connaître la révolution russe, ce dernier tremblement de terre qui a ébranlé le monde capitaliste. C’est la seule révolution prolétarienne qui a été menée jusqu’au bout et c’est justement grâce à la présence d’un parti révolutionnaire, le parti bolchevik. Il est important pour nous de comprendre comment ce parti a été construit, comment il s’est formé. En Allemagne, en 1918 quand le pays se couvrit de conseils ouvriers, il n’y n’avait pas un tel parti.

    Il nous faut comprendre aussi pourquoi la révolution ouvrière de 1917 a dégénéré et donné naissance à ce monstre que fut la bureaucratie stalinienne. Et ce n’est pas que de l’histoire ! Sans cela il est impossible de comprendre ce qui se passe aujourd'hui avec Poutine, la bureaucratie et les oligarques russes.

    Et nous ne partons pas de rien. Trotsky a vécu cette période des années 1920 et 1930. Il a été le premier combattant contre la bureaucratie et la dictature stalinienne au nom des intérêts des travailleurs. Puis il a milité et défendu une politique pendant la Révolution chinoise, lors de la montée du fascisme en Allemagne, pendant la Révolution et la contre-révolution en Espagne en 1936… Son combat nous devons le faire nôtre.

    Au contraire des scientifiques qui ont des laboratoires pour faire leurs expériences, les révolutionnaires ne peuvent pas simuler les évènements révolutionnaires et tester leurs mots d’ordre et leur politique. Mais ils peuvent étudier les révolutions du passé et s’appuyer sur le capital politique légué par les révolutionnaires qui les ont précédés.

    Bien sûr les situations révolutionnaires ne se répètent pas à l’identique, elles posent toutes des problèmes inédits et il n’y a pas de manuel révolutionnaire où l’on peut trouver des solutions toutes faites. Dans ces périodes, le parti a tout à inventer.

    Alors, il faut la direction la plus compétente et expérimentée possible, et, cela va de pair, il faut des dizaines de milliers de militants immergés dans les masses en ébullition. Des militants suffisamment liés au monde du travail pour être capables de sentir leur état d’esprit mais aussi des militants capables aussi d’agir ensemble, au moment où il le faut, d’un même élan.

    Cela nécessite un parti de militants habitués à travailler ensemble, qui se comprennent rapidement, à demi-mot, parce qu’ils partagent en profondeur les mêmes convictions et parce qu’ils se sont forgés une politique commune.

    Plus il y a d’évènements sociaux et politiques, plus les luttes et les épreuves militantes sont nombreuses et mises en commun, plus cette cohésion et cette confiance mutuelle est facile à construire. La base de ce ciment politique, c’est l’activité militante la plus riche possible.

    Vous connaissez le proverbe : c’est au pied du mur que l’on reconnaît le maçon. Ce sera la même chose pour les révolutionnaires : on les reconnaîtra au moment de la révolution. Mais on peut s’y préparer !

    Alors saisissons toutes les possibilités offertes par la situation pour militer, confronter nos convictions et nos analyses, pour les approfondir et les conforter !

    Efforçons-nous de construire un parti soudé et doté d’une bonne boussole politique !

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    Ce ciment politique est tout aussi nécessaire pour tenir dans les périodes de recul comme celle que nous connaissons.

    Les phases de réaction et d’aggravation des crises préparent leur opposé : des périodes de remontée des luttes et d’espoir révolutionnaire. Mais entre les deux, des mois, voire des années de recul plus ou moins profonds peuvent se passer.

    Alors il faut se préparer, aussi, à devoir militer en étant de plus en plus à contre-courant.

    Le recul actuel recouvre d’abord le reflux de la combativité ouvrière, le découragement de militants et l’affaiblissement du courant qui se réclame de la perspective révolutionnaire.

    Il se reflète aussi dans la progression de l’extrême droite un peu partout en Europe. Sa dernière victoire étant en Italie le succès électoral de Meloni et de son parti construit sur la nostalgie du fascisme. Et il se mesure, bien sûr, avec la guerre.

    La guerre en Ukraine n’est pas une guerre de plus. Elle oppose directement deux grandes puissances ; la Russie à la première puissance impérialiste mondiale, les États-Unis.

    Oh elles ne se sont pas formellement déclaré la guerre, les États-Unis de Biden prétendent d’ailleurs ne pas en être. Mais qui fournit les armes côté Ukrainien ? Qui met à disposition, des satellites, des drones, des instructeurs de l’armée ukrainienne ? Il y a un partage des rôles entre les Etats-Unis et Zelenski : les EU apportent les armes et l’argent, les Ukrainiens fournissent la chair à canon.

    Le dernier discours va-t-en guerre de Poutine, sa menace à peine voilée de recourir à l’arme nucléaire, la mobilisation des réservistes et les référendums d’annexion ont fait monter la tension d’un cran. Mais si du côté de Poutine, l’escalade est verbale, du côté des Etats-Unis, elle est matérielle. Elle se mesure sur le terrain militaire au nombre de lance-missiles, de drones et de troupes que l’Ukraine aligne actuellement dans sa contre-offensive.

    La guerre en Ukraine n'est pas et n’a jamais été une guerre nationale dans laquelle un petit pays résiste à l'invasion de son puissant voisin. L’Ukraine est depuis des années le terrain d’affrontement entre deux brigands, la Russie et les États-Unis, pour savoir lequel fera de cette région du monde sa chasse gardée. Et l’un comme l’autre est prêt à en faire un théâtre sanglant.

    Alors oui, cette guerre peut s’intensifier, se rapprocher et se généraliser. Pour l’heure, la Chine se tient à distance du duel Biden/Poutine. Mais où nous mènera le bras de fer permanent qui l’oppose aux Etats-Unis ?

    Déjà aujourd'hui, le gouvernement et les médias sont en campagne permanente contre Poutine. Et la France n’est pas officiellement en guerre ! Il faut imaginer que la pression guerrière peut s’intensifier, avec tout ce que cela signifie de peur et de militarisation de la société.

    Et il faudra continuer de résister à leur propagande !

    Nous serons peut-être de moins en moins nombreux, mais il faudra continuer d’affirmer que

    Oui, Poutine est un dictateur mais l’impérialisme est tout un système qui perdure au-delà de la personnalité des uns ou des autres et qui fait sombrer le monde dans la barbarie !

    Les Biden, Macron Cie prétendent s’intéresser aux souffrances des Ukrainiens. Mais ils continuent à piller les ressources de nombreux peuples et à bafouer leurs droits, de l’Irak à la Palestine, des pays du Sahel à l’Afghanistan sans oublier le continent américain et l’Amérique latine.

    Est-ce qu’ils bougent ne serait-ce que le petit doigt pour sauver de la famine les millions de femmes, d’enfants et d’hommes dans la corne de l’Afrique ? Non, ça, ce n’est pas un combat qui les intéresse…

    Si l’impérialisme américain a choisi de s’impliquer dans la guerre en Ukraine, ce n’est pas pour les beaux yeux des travailleurs et des pauvres ukrainiens !

    Cette qui est menée au nom de libération nationale ne peut que déboucher sur une mise sous tutelle américaine.

    Oh l’oncle Sam américain aura de quoi très bien payer ses valets politiques ukrainiens comme il le fait déjà aux quatre coins du monde. Les Zelenski et les militaires et les oligarques ukrainiens n’auront sans doute pas à le regretter. Mais les travailleurs, les Ukrainiens pauvres, eux, ils paieront la facture et de la guerre et du pillage et de l’exploitation qui continuera demain, avec le prélèvement du parrain américain en plus.

    Comme disait Rosa Luxemburg, « la légende de la défense de la patrie appartient tout autant à l’art de la guerre que la poudre et le plomb ». Alors non, cette guerre n’est pas celle de classe ouvrière ukrainienne, elle n’est pas celle des travailleurs russes. Cette guerre n’est pas notre guerre !

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    Si la pression guerrière monte, avec ce que cela signifie d’embrigadement des esprits et de pressions, sociales, ne comptez pas sur le PCF, la France insoumise ou je ne sais qui pour s’y opposer ! Aujourd'hui, ils ne sont même pas capables de dénoncer l’instrumentalisation que les Américains font des Ukrainiens et ils soutiennent la politique de Macron. Quant au NPA, il a joint sa petite voix au concert des va-t-en guerre, en reprenant les arguments sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, argument défendu aujourd'hui par le camp impérialiste !

    Aujourd'hui les voix opposées à la guerre viennent surtout des masses opprimées des pays pauvres, des travailleurs d’Afrique ou du Moyen-Orient. Eux ne sont pas dupes car ils ont appris dans leur chair, que les puissances impérialistes n’interviennent jamais pour faire le bonheur des plus pauvres.

    Mais le courant dominant est pro-guerre. Et politiquement, nous serons de plus en plus seuls. Et il faudra tenir.

    Il faudra tenir sur nos convictions anti-impérialistes révolutionnaires. J’ajoute le mot révolutionnaire, parce que pour nous la seule façon de se débarrasser de l’impérialisme, c’est de détruire le capitalisme, c’est-à-dire d’arracher le pouvoir de la classe capitaliste à l’échelle du monde.

    Il faudra tenir sur l’internationalisme prolétarien. Il y a sans doute en Russie et en Ukraine, des femmes et des hommes qui haïssent leurs dirigeants et refusent de marcher au pas. Des femmes et des hommes qui ne supportent pas la propagande chauvine et le fossé de haine qu’elle creuse. Qui tiennent le nationalisme et le militarisme en horreur. Et plus encore maintenant, après six mois d’une guerre monstrueuse.

    Mais le fait d’être isolés et inorganisés, le fait de ne pas avoir de parti politique, même petit, même clandestin susceptible de représenter leurs sentiments, leurs aspirations et leurs intérêts les condamne à subir en silence une politique décidée par leurs ennemis.

    Eh bien, lever le drapeau révolutionnaire, ici, en France, c’est aussi s’adresser à eux. Cela ne suffira pas à empêcher la guerre de se poursuivre et même de s’étendre, mais cela peut compter pour tous ceux qui en Russie et en Ukraine se sentent piégés par la politique imposée par leurs dirigeants et ne voient pas d’issue.

    Et c’est la seule façon de préparer une issue positive pour les travailleurs !

    Alors, c’est à nous de garder lever le drapeau révolutionnaire et d’affirmer haut et fort : ni Poutine, ni Biden ou Macron. L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes !

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    Il faut tenir ce cap fixé il plus d’un siècle et demi par Marx.

    Et là encore, on peut prendre exemple sur les révolutionnaires qui nous ont précédé. Regardez comment Karl Liebknecht, Rosa Luxemburg, Lénine et Trotsky, ici Alfred Rosmer ou Pierre Monatte ont traversé la première guerre mondiale. Ils n’ont été qu’une poignée à résister au rouleau compresseur de l’union sacrée et du patriotisme alors que tous les autres chefs des partis ouvriers et des syndicats se sont mis au service de l’effort de guerre des Etats bourgeois.

    Ces quelques dirigeants, restés révolutionnaires et internationalistes n’ont pas pu empêcher que les ouvriers et les paysans français, allemands, russes, italiens s’entretuent. Ils n’ont pas pu enrayer la machine de guerre politique et militaire. Mais ils ont conservé leurs idées.

    Ils les ont conservées dans l’exil, dans la solitude et le froid des prisons, dans la boue et l’horreur des tranchées, ou à l’arrière soumis à l’exploitation féroce des usines d’armement. Et ces idées ont servi aux masses quand elles se sont enfin levées contre cette boucherie, en Russie, puis en Allemagne et en Hongrie.

    L’espoir n’est pas et il ne sera jamais du côté des dirigeants capitalistes, il est du côté de la classe ouvrière, du côté de ceux qui souffrent. Ce sont eux qui ont intérêt à remettre la société sur ses pieds et ce sont eux qui y parviendront !

    *****

    Dans cette période réactionnaire, nous serons forcément à contre-courant. En même temps, toute la situation nous donne raison parce que la société capitaliste montre sa faillite.

    Les multiples crises se succèdent : la crise sanitaire et l’état désastreux des hôpitaux, la crise économique avec les pénuries de composants et les nombreux goulots d’étranglement ; la crise énergétique et climatique ; la sécheresse ; le manque de main d’œuvre formée…

    La grande bourgeoisie et ses responsables politiques sont tellement affolés devant ces obstacles qui se conjuguent, qu’ils finissent par reconnaître un certain nombre d’erreurs :

    « Nous avons trop mondialisé » expliquent-ils ! Nous n’avons pas assez investi dans le domaine énergétique ! Nous n’avons plus de soudeurs suffisamment spécialisés pour faire les réparations nécessaires dans le parc nucléaire ! Nous avons trop bétonné… Nous n’avons pas assez entretenu nos réseaux d’eaux et 20 % de l’eau se perd dans des fuites…

    Oui, ces Messieurs sont affolés du résultat de leur politique parce qu’aujourd'hui elle se retourne contre leurs propres affaires !

    C’est particulièrement visible dans le domaine de l’énergie. Pendant des années sinon des décennies, ils ont vanté les vertus de la libéralisation et du prétendu marché libre.

    Eh bien, aujourd'hui les prix sont multipliés par 10, 15, tant et si bien que cela risque de mettre par terre une bonne partie de l’économie. Déjà, des industriels du verre, de la chimie ou de l’acier mettent leur usine au ralenti ou à l’arrêt, des petites entreprises mettent la clé sous la porte parce qu’elles ne peuvent plus payer les factures d’énergie. En catastrophe, ils veulent faire marche arrière et reréglementer !

    Contrairement à ce qu’ils disent, il ne s’agit pas « d’erreurs » ou de « mauvais choix » qu’ils auraient faits. Les capitalistes et leurs politiciens à leur service ont fait ce que les profits et la course à l’enrichissement commandaient et ils recommenceront demain.

    D’ailleurs, aujourd'hui alors qu’ils affirment avoir trop mondialisé, il paraît que de grands groupes implantés en Europe cherchent à délocaliser leurs activités les plus consommatrices d’énergie vers des contrées où l’électricité est moins chère !

    Tout ce qui se passe aujourd'hui montre que la société est mûre pour la planification, mûre pour la collectivisation et l’organisation rationnelle des moyens de production.

    Même la grande bourgeoisie en demande ! Elle demande que l’Etat intervienne et régule. Elle veut des prix administrés pour l’énergie. Elle est d’accord pour que l’Etat orchestre et planifie la distribution de l’énergie car elle préfère encore ça au black-out.

    C’est l’aveu que les lois du marché et de la concurrence ne sont plus compatibles avec la concentration capitaliste. C’est l’aveu que la loi du profit est absurde. C’est l’aveu que la concurrence est trop anarchique !

    Et regardez comment les Etats nationaux sont démunis face à toutes ces crises, parce que les secteurs économiques sont entremêlés et interdépendants à l’échelle du globe. Déjà dans les années 1930, les États cherchèrent à enrayer la grande dépression en adoptant des mesures protectionnistes qui les protégeraient de la crise. Cela les a tous conduit à la seconde guerre mondiale.

    Alors pour aller de l’avant, oui il faut plus de régulation, plus de socialisation, plus de collectif, plus d’organisation, mais à l’échelle du monde. Et cela ne se fera pas sous la domination de la bourgeoisie, sous le règne de la propriété capitaliste et de la concurrence.

    Cela ne peut être réalisé que par ceux qui font passer les besoins des travailleurs avant les profits. Cela ne peut être réalisé par ceux qui placent la vie humaine au-dessus de la propriété capitaliste. Cela ne peut être réalisé que par les travailleurs au pouvoir !

    ***********

    La société capitaliste est au bout du rouleau, elle pourrit sur pied et nous mène à la barbarie. Mais elle ne disparaîtra pas d’elle-même. Pour accoucher d’une autre société, il faudra une révolution conduite par les travailleurs et au cours de laquelle ils découvrent leur capacité politique à diriger la société.

    Même si la question de la révolution dépasse de loin les possibilités de la situation actuelle, il faut la poser, réfléchir, et montrer que oui, il y a des femmes et des hommes qui défendent cette perspective, qui l’imaginent possible.

    Car ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de contestation que cela ne bouge pas dans les consciences.

    Il y a des jeunes et des moins jeunes qu’une carrière dans une société aussi pourrie et inhumaine ne fait plus rêver. Convainquons-les qu’il y a des perspectives plus enthousiasmantes que d’élever des chèvres au Larzac. Convainquons-les qu’il y a d’autres choses à faire que de repeindre les vitrines de Chanel ou de Vuitton.

    Convainquons-les de s’engager pour construire le parti communiste révolutionnaire au plus vite, sans quoi ils seront engagés malgré eux derrière leur gouvernement.

    En Russie combien de jeunes sont engagés malgré eux pour servir de chair à canon dans une guerre dont ils ne veulent pas. C’est vrai aussi en Ukraine.

    Ici le gouvernement a commencé à embrigader la population moralement.

    Si on ne veut pas de cet avenir de guerres, d’inégalités et d’oppression, il faut se donner les moyens de le changer.

    Il faut s’engager pour préparer la révolution !

     

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