Meeting du 9 octobre à Paris : Intervention de Jean-Pierre Mercier13/10/20212021Brochure/static/common/img/contenu-min.jpg

Brochure

Meeting du 9 octobre à Paris : Intervention de Jean-Pierre Mercier

Au sommaire de la brochure

Sommaire

     

    Camarades et amis, 

    A travers les témoignages des camarades, nous venons d’avoir un aperçu de ce qui se passe dans certains secteurs du monde du travail.

    Bien entendu, le monde du travail est plus vaste. Il rassemble tous ceux qui n’ont que leur salaire, leur allocation ou leur pension de retraite pour vivre. Il rassemble tous les retraités, et les millions de chômeurs qui ne demandent qu’à travailler.

    Notre classe sociale est immensément nombreuse. Elle est diverse, elle est riche de tous les talents, de toutes les compétences dont la société a besoin pour fonctionner. 

    Rien qu’à l’usine de PSA à Poissy où je travaille, il y a des dizaines de métiers différents, ouvriers de fabrication, caristes, ouvriers professionnels, électriciens, contrôleurs qualité, maintenanciers, peintres, techniciens, ingénieurs mais aussi comptables, infirmières, femmes de ménage, cuisiniers, pompiers… 

    Ça en dit long sur la capacité des travailleurs à faire tourner une entreprise aussi grande, aussi complexe qu’une usine automobile. Et si les travailleurs pouvaient consacrer ne serait-ce que 10 % de cette compétence à construire leur propre organisation, le rapport de force avec le patronat leur serait bien plus favorable. Et, surtout, s’ils étaient organisés, ils pourraient peser sur la vie politique du pays pour faire prévaloir leurs intérêts.

    Mais dans cette entreprise comme dans toutes les autres, le patron, comme tous les patrons, essaye de transformer cette diversité en division, en opposition. 

    Il joue pour cela, sur le fait que certains sont en CDI, d’autres en contrat pro, en intérim. Si la majorité d’entre nous est encore sous contrat PSA, d’autres, de plus en plus nombreux, travaillent pour des sous-traitants et sont même intérimaires pour ces sous-traitants. 

    Mais quels que soient leur statut, leur contrat, tous connaissent la même exploitation. Beaucoup y ont laissé une partie de leur santé. Tous usent leurs muscles et leurs articulations de la même façon, et les maladies musculo-squelettiques, les tendinites, quand elles vous frappent, elles ne vous demandent pas si vous êtes en CDI ou en intérim. Pas plus qu’elles ne vous demandent si vous êtes un homme, une femme, d’origine française, africaine, asiatique ou maghrébine ! 

    Oui, dans le monde du travail, la diversité est partout. Mais les travailleurs ont un point commun qui les rassemble tous, qui doit les unifier : c’est qu’ils sont à la base du fonctionnement économique de toute la société et qu’en tant que travailleurs, ils ont des intérêts économiques et politiques à défendre face au grand patronat. 

    Les travailleurs ne pourront parer les attaques et les coups qui pleuvent qu’en étant profondément unis pour défendre leurs intérêts de travailleurs ; qu’en prenant conscience que de leurs différences d’origines, de nationalités, de sexe, qu’ils soient intérimaires, chômeurs, ou en CDI, de toutes ces différences, ils doivent en faire une force pour défendre leurs intérêts de classe. 

    Et d’unité et de conscience, les travailleurs vont en avoir besoin tant les attaques contre leurs conditions d’existence sont brutales.

    Car les journalistes, les politiciens et les patrons ont beau rabâcher que la lutte de classe n’existe plus, eh bien nous, nous continuons contre vents et marées, à affirmer ce qui est une réalité : la société est divisée en deux classes sociales : les exploités et les exploiteurs. 

    Non seulement la lutte de classe est toujours d’actualité mais sous l’effet de la crise économique accentuée par la crise sanitaire, elle s’est exacerbée. 

    Il y a ce qui fait la Une du 20h, les fermetures d’usines, les annonces de plans de suppressions d’emplois ou de licenciements des grandes entreprises. 

    Il y a les grosses attaques patronales pour démonter le peu de droits collectifs qui restent encore en vigueur comme par exemple les conventions collectives. 

    Il y a les attaques révoltantes du gouvernement qui malgré l’explosion de la pauvreté vient de baisser les allocations chômage de plusieurs centaines d’euros pour plus d’un million de chômeurs. 

    Il y a cette attaque, en préparation de longue date, pour repousser l’âge du départ à la retraite à 64 voire à 67 ans. 

    Mais la lutte de classe ne se résume pas à ces grandes attaques, loin de là. 

    Il y a aussi tout ce qui n’apparaît jamais dans les médias mais que nous connaissons tous dans notre travail, tout ce que l’on subit, tout ce qu’on encaisse quotidiennement sur nos salaires, sur le temps de travail, sur nos conditions de travail. 

    C’est par exemple la situation d’une fraction de plus en plus importante de la classe ouvrière, les travailleurs précaires, les intérimaires, les contrats pro. 

    Outre qu’ils sont les moins bien payés, qu’ils ont le moins de droits, qu’ils ont bien souvent les postes les plus difficiles, ce sont les premiers à être licenciés. Mais ils ne bénéficient même pas du terme de licenciés, ils sont hypocritement en fin de contrat. 

    Le résultat est le même : retour à la case Pôle emploi sans même pouvoir bénéficier des indemnités légales de licenciement. 

    Et les patrons s’en donnent à cœur joie pour ne respecter aucune des règles de base de l’utilisation du travail intérimaire, que ce soit la durée des contrats qui sont de plus en plus courts, du délai de prévenance qui peut se résumer à un envoi de sms. 

    Y compris dans les grands groupes industriels comme PSA le vol sur la paye devient quasiment la règle tellement les pseudo-erreurs sont nombreuses et systématiques. Des intérimaires, en toute illégalité, ne peuvent pas bénéficier du chômage partiel quand la production s’arrête une semaine à cause du manque de semi-conducteurs. Leurs contrats sont suspendus rétroactivement, le temps de la semaine de chômage, pour reprendre quand la production repart… et le tour est joué.  

    Et les intérimaires ne bénéficient pas du peu de droits dont disposent encore ceux en CDI qui ont été esquintés par les années de travail. Quand vous êtes intérimaire, vous n’avez pas le droit d’être malade mais encore moins d’être handicapé ou invalide.

    À PSA, même les ouvriers en CDI qui ont des restrictions médicales ou avec des inaptitudes sont menacés d’être licenciés ou d’être mutés sur un poste qu’ils ne pourront pas tenir, dans le seul but de les virer pour inaptitude physique ou de les forcer à démissionner. 

    Ce que le patronat cherche, c’est à nous faire revenir des dizaines d’années en arrière, c’est faire de tous les travailleurs des intérimaires en puissance, de les faire revenir quasiment à la condition de journaliers, ces prolétaires qui travaillaient au jour le jour, sans contrat, sans droits. 

    Dépouiller les travailleurs de leurs droits collectifs est une des batailles du patronat mais ce n’est pas la seule. 

    Les patrons mènent maintenant une lutte acharnée pour baisser les salaires, parce que le blocage des salaires ne leur suffit plus. 

    A PSA, à Poissy, des embauchés ont dû accepter de travailler en équipe de nuit avec un contrat à temps partiel de 29 h – ce qui revient à subir les inconvénients du travail de nuit avec une paye d’un 2x8 en journée. 

    Éric a évoqué la pénurie mondiale des semi-conducteurs, les fameuses puces électroniques. 

    C’est l’occasion pour le patronat non seulement de licencier à tour de bras les intérimaires mais aussi de faire des coupes franches sur nos salaires en nous imposant des semaines entières de chômage indemnisées seulement à 84 % ou à 72 % selon les entreprises. 

    Cela veut dire des centaines d’euros en moins sur des salaires qui sont déjà trop bas pour vivre correctement pour des embauchés. Alors imaginez pour un jeune contrat pro qui voit sa paye passer en dessous des 1 000 €. Tout ça parce que les grands groupes automobiles refusent de compléter les salaires à 100 %, alors qu’ils viennent d’annoncer des milliards d’euros de profits pour les premiers mois de l’année. 

    Depuis des mois dans les usines automobiles, c’est l’alternance entre des semaines de chômage avec des payes amputées, et quand la production repart, des heures supplémentaires en pagaille pour rattraper le retard avec des semaines de 6 jours de travail d’affilée qui deviennent inhumaines tant les cadences et le sous-effectif ont explosé.

    Et bien, c’est le contraire qu’il faut imposer aux patrons : d’abord, il faut garder tous les intérimaires, imposer la répartition du travail entre tous, sans baisser les salaires, imposer que la production se fasse sur la semaine en baissant les cadences pour éviter les pertes financières du chômage et comme ça on sortira de la journée de travail en étant un peu moins sur les rotules ! Ça changera pour une fois !

     

    La crise des semi-conducteurs est devenue la tarte à la crème pour habiller les licenciements et même maintenant pour justifier les fermetures d’usine.

    PSA vient d’annoncer la fermeture jusqu’en février 2022 de l’usine Opel de Eisenach, en Allemagne. Mais d’une fermeture provisoire, elle pourrait bien se transformer en fermeture définitive. 2 000 travailleurs sont menacés dans une ville de 43 000 habitants. 

    Toute la production de cette usine est délocalisée en France, à l’usine de Sochaux... sans une seule embauche à la clef, pas un seul intérimaire repris, mais par contre une avalanche d’heures supplémentaires et le travail obligatoire des jours fériés !

    Encore un bel exemple que le baratin qu’on nous sert sur les relocalisations ou la réindustrialisation en France ne rime à rien, est un piège pour les travailleurs ! Relocalisation ne veut pas dire créations d’emplois, tant que les patrons pourront exploiter encore un peu plus les travailleurs déjà en poste. 

    Là aussi, par-delà les frontières, l’intérêt des travailleurs ici en France et là-bas en Allemagne est d’imposer la répartition du travail entre tous sans baisser les salaires.  

     

    Et les attaques contre les salaires se produisent alors même que les travailleurs sont confrontés à une reprise de l’inflation. Le patronat, qui depuis des années mettait en avant des primes d’intéressement ou de résultats pour ne pas augmenter les salaires, cherche désormais à supprimer ou à diminuer ces primes… tout en maintenant des salaires bloqués. 

    Et quand on voit la hausse du prix du gaz, de l’électricité, de l’essence mais aussi des produits alimentaires, une telle augmentation devient immédiatement catastrophique tant nos salaires sont bas. Pour un travailleur, l’augmentation des prix, c’est une baisse des salaires, des allocations et des pensions de retraite.

    La seule mesure qui pourrait protéger le pouvoir d’achat des travailleurs, des chômeurs et des retraités, c’est non seulement une augmentation massive des salaires comme durant la grève de Mai 68 où le Smic avait augmenté de 30 %, mais ce serait surtout d’imposer au patronat et à l’État que les salaires, les allocations et les pensions augmentent au même rythme que l’augmentation réelle des prix, celle que l’on mesure en faisant son plein d’essence ou son caddie au supermarché ! 

     

    Pour le patronat, mener cette politique brutale ne peut se faire sans une politique répressive, à coup de menace de sanctions, de licenciement, pour mettre au pas la classe ouvrière, pour convaincre les travailleurs qu’ils n’ont pas d’autre choix que d’accepter et de subir.

    Et pour mener cette politique répressive, le patronat peut compter sur le gouvernement qui, sous prétexte de crise sanitaire, a mis en place un arsenal répressif pour faire baisser la tête aux travailleurs. 

    C’est le cas des soignants et plus généralement des travailleurs en contact avec le public qui ont été obligés, sous peine de suspension de salaire voire de licenciement, de se soumettre au passe sanitaire. 

    Rappelez-vous, lors du 1er confinement, tous les soirs, ces applaudissements de soutien à 20h. Ils n’étaient organisés par aucun syndicat, aucun parti politique et encore moins par le gouvernement. Ça partait d’en bas, de la population.  

    La population n’applaudissait ni les milliardaires et les rois du CAC 40, ni le gouvernement qui racontait mensonges sur mensonges sur la pandémie. Non, ils applaudissaient des travailleurs comme eux. C’était un geste de reconnaissance, de soutien, de respect envers une partie des leurs qui étaient au travail et en danger.  

    Pour la plupart, c’était les plus mal payés, vous savez, ceux que les journalistes, du haut de leur mépris social, appellent « les invisibles ». Les caissières d’Auchan ou de Carrefour, de la boulangerie du coin, les éboueurs, les travailleurs du nettoyage ou de la sécurité. Et puis  évidemment les travailleurs de la santé, les infirmières, les aides-soignantes.

    À l’époque, le gouvernement ne tarissait pas d’éloge pour les travailleurs de la santé. Oh, ça ne coûtait pas cher et surtout ça évitait de parler du fait qu’elles n’avaient pas le matériel pour se protéger et allaient au front, pour certaines, avec des sacs-poubelles en guise de sur-blouse.

    Le discours gouvernemental a bien changé, car le gouvernement ne peut accepter que des travailleurs soient reconnus comme essentiels, incontournables dans la société, surtout s’ils sont amenés à se mobiliser et à se battre. Le gouvernement ne pouvait pas laisser les choses en l’état.

    Le passe sanitaire est avant tout une opération politique avec comme objectif de remettre les travailleurs à leur place, de contre-balancer les applaudissements du 1er confinement, d’imposer d’une manière ou d’une autre de faire baisser la tête aux travailleurs de la santé comme à tous les travailleurs en contact avec le public. 

    Que le gouvernement puisse dire clairement : c’est moi le patron et vous devez obéir. Vous avez beau être infirmière, vous avez beau avoir été applaudie tous les soirs à 20h, c’est moi le gouvernement et, derrière moi, le patronat qui commandons. 

    Et ça va dans le sens de la politique de répression du patronat dans les entreprises. Ça sert d’exemple aux ouvriers, aux intérimaires, aux employés de bureaux en voyant comment sont traitées les infirmières malgré tout ce qu’elles ont fait pour sauver des vies. Ils peuvent se dire qu’ils valent encore moins aux yeux des patrons ou du gouvernement. 

    Et il y en a encore pour dire que raisonner en termes de lutte de classe est hors sol, « archaïque » ? 

    Remarquez que ceux qui disent ça sont, systématiquement, d’une manière ou d’une autre du côté du camp patronal. 

    Oui, pour l’heure, c’est la bourgeoisie soutenue par le gouvernement qui mène l’offensive, qui est à l’attaque. Et tant que le patronat ne trouvera pas de résistance, tant qu’il ne se heurtera pas à une contre-offensive générale du monde du travail, les attaques non seulement ne cesseront pas mais elles s’aggraveront car la crise économique est bien réelle. 

    Et aujourd’hui, la classe ouvrière est en retard, très en retard par rapport aux nécessités de la période. Et les confédérations syndicales, c’est le moins qu’on puisse dire, ne sont pas à la hauteur des nécessités du moment.

    Je ne parle pas de la CFDT dont le secrétaire général, Laurent Berger, ne trouve rien d’autre à proposer, face aux attaques du gouvernement contre le chômage, que d’en appeler… au Conseil d’État. Même s’il était sincère, compter sur l’une des plus hautes juridictions de la justice bourgeoise pour prétendre sauver la peau de la classe ouvrière en dit long sur le degré d’abaissement de ces gens-là devant la bourgeoisie.

    Quant aux confédérations qui ont appelé à la journée du 5 octobre, il ne s’agit pas de leur reprocher de ne pas réussir à mettre des centaines de milliers ou des millions de travailleurs dans la rue. Nous savons, parce que nous militons dans les ateliers ou les bureaux, que dans un climat de démoralisation, il ne suffit pas de proclamations pour que les travailleurs se mobilisent d’un coup de baguette magique. 

    Ce que nous leur reprochons, en revanche, c’est de ne pas avoir de stratégie, de ne pas donner une perspective dans laquelle pourraient se placer les premières réactions des travailleurs, afin que des luttes, aujourd’hui rares et éparses, puissent être des étapes dans la mobilisation vers une lutte générale indispensable.

    Ce que nous leur reprochons, c’est d’appeler à une journée sans lendemain, sans plan de bataille. Et d’y appeler trop tard ! Trop tard quand ça fait des mois que le gouvernement annonce qu’il se prépare à diminuer l’allocation de plus d’un million de chômeurs ! Et parce que oui : les syndicats ont été absents, silencieux, n’ont rien proposé quand le gouvernement a imposé à des millions de travailleurs l’obligation du passe sanitaire sous peine de suspension de salaire. Et en faisant cela, ils les ont livrés à des Philippot et autres crapules d’extrême droite, qui, eux, ne se sont pas privés d’appeler à agir !

    Alors que la nécessité du moment c’est que les travailleurs se retrouvent tous le même jour, unis, ne serait-ce que pour marquer le coup, pour dire le plus nombreux possible qu’on n’accepte pas de payer la crise économique et les conséquences de la crise sanitaire, les syndicats ont, au contraire, multiplié les appels catégoriels dans différents secteurs avant le 5 octobre. Ils ont choisi l’éparpillement au lieu de l’unité, l’émiettement au lieu de la concentration des forces. 

    Et maintenant, aux dizaines de milliers de salariés et de militants qui sont quand même descendus dans la rue le 5 octobre, que proposent-ils ? Rien ! Quand la prochaine journée de mobilisation est-elle prévue ? On n’en sait rien !

    Alors, comment reprocher aux travailleurs de ne pas répondre aux appels confédéraux, alors que ceux qui sont censés parler en leur nom ne croient pas à la mobilisation ou font tout pour qu’elle n’ait aucune chance de voir le jour ?

     

    Pourtant, toutes les raisons existent pour organiser la contre-offensive du monde du travail. D’un côté, les capitalistes se goinfrent d’argent public et de profits, intensifient l’exploitation et s’enrichissent d’une manière insolente : et de l’autre côté, c’est l’explosion de la pauvreté, du chômage, de l’exploitation. Alors oui, les travailleurs ont toutes les raisons de se mobiliser, de se révolter. Il y a toutes les raisons pour que la colère sociale explose ! 

     

    Cette explosion sociale que nous appelons de nos vœux, qui est la seule voie qui pourrait permettre d’inverser le cours des choses, elle apparaît forcément, aujourd’hui, bien lointaine. Combien d’entre nous, dans cette salle, en dehors des anciens qui ont connu Mai 68, peuvent se représenter ce que cela signifie quand la classe ouvrière se soulève, quand des millions de femmes et d’hommes s’arrêtent de travailler et descendent dans la rue ?

    Cette perspective paraît à beaucoup non seulement lointaine, abstraite, mais parfois même impossible. Parce qu’aujourd’hui, après des décennies de coups subis sans réaction, des décennies de trahison des partis et des syndicats qui représentaient jadis le mouvement ouvrier, des décennies de coups de couteau dans le dos assénés par ceux-là même qui se prétendaient les amis des travailleurs, la classe ouvrière est déboussolée et, pour le moment courbe l’échine. 

    Mais la situation peut changer très vite car la classe ouvrière est pleine de ressources. 

    Regardez, même à un niveau limité, comment réagissent les conducteurs de bus de Transdev, en région parisienne, face à l’attaque de leur patron qui ne veut plus leur payer les pauses et qui veut leur imposer une flexibilité à outrance. 

    Parce qu’ils sont déterminés et combatifs, sans avoir besoin d’appareils syndicaux, les chauffeurs de bus du 1er dépôt en grève ont naturellement trouvé le moyen de s’adresser aux autres dépôts, ont réussi à étendre leur grève et la colère a fait tache d’huile. 

    C’est un exemple parmi d’autres de ce qui alimente notre confiance dans la classe ouvrière, notre certitude qu’elle saura trouver les moyens de se battre. 

    Oui, pour l’instant, en face, la bourgeoisie semble toute-puissante, avec ses politiciens hypocrites, ses syndicats inertes, ses intellectuels et ses médias aux ordres, ses juges durs aux travailleurs et cléments aux politiciens, ses flics harnachés comme des robocops !

    Mais ce monde-là, camarades, a un talon d’Achille : la classe ouvrière ! 

    Lorsqu’une étincelle de trop mettra le feu aux poudres, lorsqu’une goutte de trop fera déborder le vase, lorsque le monde du travail comprendra, en le vivant, dans la rue, que ses forces sont intactes, ce monde bourgeois perdra son arrogance et son assurance. Les bourgeois et leur État ne sont forts que parce que nous sommes muets, ils ne peuvent nous imposer leurs attaques que parce que nous ne résistons pas. 

    Mais les dizaines de millions de travailleurs qui font tourner ce pays ont toujours la force, le jour où ils le décideront, de faire trembler l’édifice et, même, de le faire tomber !

    Car oui, il ne suffira pas de descendre dans la rue, il ne suffira pas de se mettre en grève générale pour en finir avec l’exploitation. Il faudra s’attaquer à la cause de tous les maux qui frappent la société : la propriété privée des entreprises, des usines, des banques, des matières premières, leur concentration dans les mains d’un tout petit nombre de parasites qui sont prêts à laisser le monde crever pourvu qu’augmentent leurs profits ! Tant que ces gens-là, les capitalistes, garderont la propriété de leurs usines et de leurs banques, ils garderont le contrôle sur nos vies. 

    C’est pour cela qu’il faudra aller bien plus loin que de simples luttes pour nous défendre, même si ces luttes sont vitales, sont une étape indispensable vers le retour de la combativité. 

    Mais nous devrons, un jour, nous poser collectivement le problème d’arracher les commandes de la société aux mains de la bourgeoisie, et nous en emparer ! Nous ne militons pas seulement pour ranimer la conscience de classe, nous nous battons aussi pour restaurer la conscience révolutionnaire, qui ne peut en être séparée. 

    Ce sont ces perspectives-là que nous défendons chaque jour, et que nous défendrons encore, avec Nathalie, dans la campagne électorale qui s’annonce. 

    Les politiciens de la bourgeoisie, eux, voient cette campagne comme une étape de leur petite carrière personnelle. Nous, nous avons d’autres ambitions ! 

    Les idées que nous défendons, dans cette campagne comme chaque jour, ce sont les idées de l’émancipation de la classe ouvrière et de l’humanité, c’est l’idée que l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes, et que l’avenir appartient au communisme !

     

    Vive la classe ouvrière ! Vive le communisme !

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