Meeting du 12 février à Paris : intervention de Patrick Planque14/02/20222022Brochure/static/common/img/contenu-min.jpg

Brochure

Meeting du 12 février à Paris : intervention de Patrick Planque

Au sommaire de la brochure

Sommaire

    Après avoir passé 18 ans dans le groupe PSA, à l’usine de Citroën Aulnay, j’ai été embauché, fin 2013, comme agent de maintenance à la SNCF. Avec mes collègues nous entretenons le matériel qui sert à faire les réparations et l’entretien des voies, des caténaires, des ponts, etc, bref ce qui permet aux trains de circuler . Une des choses qui m’ont marqué à mon arrivée à la SNCF, c’est le faible niveau des rémunérations.

    Oh bien sûr, Farandou, le PDG, dit que le salaire moyen à la SNCF est de 3295 €. Pourtant pour mes camarades de travail le salaire d’embauche est plutôt de 1300 €. loin loin du salaire moyen !!

    Il n’y a pas eu d’augmentation générale depuis 8 ans. La SNCF a individualisé à l’extrême les salaires entre les équipes, voire même entre les agents d’une même équipe en accordant des primes ou gratifications, qu’elle appelle des EVS (élément variable de solde). Cela a pris une telle place que certains travailleurs doublent leur paie par ce biais.

    Et aujourd’hui, la SNCF veut tout remettre à plat… mais bien sûr, sans augmenter les salaires pour autant !

    Un tel niveau de prime pour faire son budget mensuel, c’est un casse-tête. Pour peu que l’on ait pris la rémunération primes comprises, pour contracter un crédit, et le moindre pépin c’est la catastrophe. Prendre un arrêt de travail pour maladie, ou ne plus avoir l’autorisation de travailler la nuit par exemple, pour des raisons médicales ou de sécurité, entraîne une chute du salaire.

    Sans compter que c’est un sacré moyen de pression pour nous faire accepter des conditions de travail qui se dégradent, un peu plus au fil du temps.

    Dans mon établissement, où il y a plus de 1700 travailleurs répartis en petites équipes d’une dizaine, avec des lieux d’embauches, de travail et d’horaires différents, il y a aujourd’hui plus de 130 accords différents pour l’attribution des EVS. La direction les remet en cause sous prétexte que certaines seraient versées illégalement », et qu’elle risquerait un rappel de l’Urssaf. Un argument qui a de quoi faire bien rire : comme si cette situation n’était pas connue de longue date de l'État, propriétaire de la SNCF, et de tous ses services ! En fait, il s’agit tout simplement de supprimer des primes.

    Cerise sur le gâteau, les EVS sont maintenant un prétexte au renforcement du flicage des travailleurs avec par ex des badges individuels de géolocalisation sur tous les véhicules !

    L'annonce de la remise à plat des EVS a suscité ces derniers jours des réactions. On a parlé de débrayage, de mobilisation pour interpeller la direction, tous ensemble.

    Nous sommes un certain nombre à penser que c’est par une riposte générale, en surmontant les divisions créées par la direction, et en allant même jusqu’à s’adresser aux travailleurs des autres entreprises que l’on pourra imposer ce qui est notre intérêt à tous : des augmentations de salaires massives !

    Si une mobilisation se développe, je ferai tout pour qu’elle aille dans ce sens-là !

     

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