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Meeting du 12 février à Paris : intervention d'Abdellah Aksas

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Sommaire

    Bonjour. Je m'appelle Abdellah Aksas, je suis conducteur de métro sur la ligne 13.

    À la RATP (aussi), la direction est à l’attaque depuis des années. Elle utilise maintenant une nouvelle arme : l’ouverture à la concurrence.

    La RATP a jusqu’à présent un monopole sur le métro et sur une partie du réseau bus de l’Île-de-France. À partir de 2025, des lignes de bus pourront passer au privé. En cas de changement d’exploitant, les travailleurs de la RATP changeront de patron. Évidemment, l’objectif de la direction, et derrière elle, du gouvernement et des patrons du transport, est d’en profiter pour faire encore reculer les conditions de travail et les salaires de tous les travailleurs du secteur.

    Mais la RATP n’attend même pas cette échéance pour lancer l’offensive. Elle fait un véritable chantage, avec des discours du genre : « Si vous voulez qu’on conserve le marché, et donc rester à la RATP, il faut accepter les sacrifices », en sous-entendant que ce sera pire encore chez les concurrents.

    Les patrons privés des transports en commun font exactement la même chose. Les camarades de la société Transdev ont connu ça il y a six mois : leur patron a voulu leur imposer de violentes attaques. Mais ils ne se sont pas laissé faire : ils se sont lancés dans la grève. Certains dépôts y étaient à 100 %, et la grève a duré jusqu’à 7 semaines ! Les travailleurs de Keolis se sont aussi mobilisés.

    Au Métro, la direction a d’abord essayé de nous endormir en nous affirmant que, pour nous, l’ouverture à la concurrence ne se ferait que bien plus tard, dans 10 ans, et que nous ne serions pas concernés par les attaques faites à Bus. C’était le « diviser pour mieux régner » cher à tous les patrons !

    Mais vendredi 4 février, nous avons appris qu’elle compte nous faire subir le même sort, et qu’elle n’attendra pas 10 ans pour passer à l’attaque ! Elle veut s’en prendre à la durée du temps de travail, aux salaires, aux congés, aux possibilités de mutation, etc. toujours sous prétexte de mise en concurrence.

    Des réunions dites « de négociation » ont commencé entre la direction et les syndicats, mais il n'y a rien à négocier si ce n’est des reculs ! Négocier, ça revient à discuter à quelle hauteur on peut accepter de se faire couper le bras !

    Pour nous défendre, la seule voie à suivre, c’est celle que nous ont montrée les travailleurs de Transdev et de Keolis. La mobilisation, la grève !

    La RATP, IDFM, le gouvernement au service du patronat, nous ont déclaré la guerre. Mais nous aussi, nous pouvons attaquer et faire la guerre, et nous sommes nombreux. Rien qu'à la RATP, métro et bus, nous sommes 42 000, auxquels il faut ajouter les milliers de travailleurs des sociétés privées de transports en commun… et même ceux de la SNCF, car ils subissent les mêmes attaques.

    Si plusieurs dizaines de milliers de travailleurs des transports se préparent, s'organisent et rentrent en grève ensemble, ça pèsera bien plus que n’importe quelle pseudo-négociation. Parce que, collectivement, nous sommes une force considérable… Si nous en prenons conscience, rien ne pourra nous résister !

     

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