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Brochure

Meeting de campagne du 10 mai 2019 : discours de Nathalie Arthaud

Au sommaire de la brochure

Sommaire

    Défendre une politique pour les luttes des travailleurs

    Contrairement à tous les autres partis qui rivalisent dans les élections pour accéder aux affaires et « gouverner » dans le cadre de cet ordre social, nous affirmons que les travailleurs ne changeront pas leur sort par les élections. Ils le changeront par leurs luttes collectives contre la classe capitaliste et ses représentants politiques.

    Les élections n’ont jamais changé le sort des travailleurs parce que la condition d’exploité ne dépend pas des gouvernements ni des lois qu’ils peuvent faire ou défaire. Le fait d’être pauvre ou riche, d’appartenir à la classe ouvrière ou à la bourgeoisie n’est inscrit nulle part.

    Aucune loi n’impose l’exploitation ni ne force les travailleurs à se faire voler le fruit de leur labeur. Mais quand on ne possède pas de capitaux, on n’a pas le choix. La seule façon de vivre dans cette société, c’est de vendre sa force de travail pour enrichir celui qui détient les capitaux.

    Derrière les grands mots dont on nous berce, la liberté, l’égalité, la démocratie il y a cette réalité sociale. La réalité de cette injustice fondamentale qui divise la société en deux classes sociales aux intérêts opposés. La réalité de la lutte de classe. Cette lutte est menée par la classe ouvrière depuis que le capitalisme est né et elle se poursuivra jusqu’à son renversement par les travailleurs.

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    Faut-il pour autant déserter le terrain électoral ? Faut-il que les révolutionnaires que nous sommes se retirent du combat politique, laissent les partis bourgeois occuper le terrain et les consciences ouvrières ? Sûrement pas ! En appeler aux mobilisations, aux grèves ou aux manifestations ne suffit pas. Il faut aussi que les travailleurs en lutte aient une politique, qu’ils sachent où aller, pourquoi se battre, comment.

    Les élections et le vote ne peuvent pas être un but en soi pour les travailleurs. Mais ils offrent la possibilité de se regrouper derrière un programme et une politique. Ils offrent la possibilité de se réunir dans un camp politique opposé à la bourgeoisie et à tous les beni oui-oui du capitalisme.

    Proposer une politique susceptible d’aider les travailleurs à se battre pour leurs intérêts avec la conscience qu’il faudra tôt ou tard renverser la classe capitaliste est notre raison d’être. C’est ce pourquoi nous militons en permanence.

    C’est avec cette perspective que nous avons pris le parti du mouvement des gilets jaunes. Nous sommes allés discuter sur certains ronds-points et dans des manifestations pour y défendre notre politique : dépasser le mot d’ordre de « Macron démission » et mettre en cause le grand patronat.

    Et surtout, nous avons continué de militer dans les entreprises où nous travaillons, pour que les salariés qui ont les moyens autrement plus efficaces que les gilets jaunes de s’affronter à la bourgeoisie se lancent dans le combat.

    Alors cette campagne électorale prolonge et amplifie notre militantisme quotidien. Elle doit servir à populariser des réponses aux multitudes questions politiques que les travailleurs se sont posées dans le cadre de cette mobilisation. Comment imposer une hausse du pouvoir d’achat ? Comment lutter contre les injustices sociales ? Comment peser sur le pouvoir ?

    Et si nous parvenons à semer dans les consciences ouvrières les objectifs de lutte que Jean-Pierre a exposés, si demain, plus de travailleurs sont conscients du combat à mener, nous aurons réussi notre campagne !

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    Qu’est-ce qu’une politique révolutionnaire ?

    Un certain nombre de gilets jaunes sont convaincus de s’être fait entendre grâce à leurs manifestations indomptables et aux vitrines brisées sur les Champs-Elysées. Les manifestations qui se sont transformées en scène d’émeutes ont sans doute accentué la pression sur Macron. 

    Mais ce n’est pas l’essentiel. Macron a reculé parce que le mouvement attirait l’immense sympathie des classes populaires et des travailleurs et parce que, comme le grand patronat, il avait des raisons de craindre que la contestation se généralise.

    Quant à dire que les gilets jaunes ont obtenu en cinq mois ce que des années de luttes ouvrières n’ont pas réussi à arracher, c’est une illusion d’optique. Car il ne s’agit pas du même combat.

    Les ouvriers qui se battent pour sauver leur emploi combattent la politique de la bourgeoisie. Les cheminots qui se sont battus contre la réforme ferroviaire remettaient en cause les intérêts du grand capital. Les gilets jaunes ne se sont pas lancés dans ce combat-là. Ils ont forcé Macron à changer l’enrobage de sa politique anti ouvrière mais la grande bourgeoisie n’a rien cédé !

    Ceci dit, l’idée que seule l’action violente peut faire bouger les choses fait son chemin. C’est la stratégie des Black blocs que l’on voit à l’œuvre depuis déjà plusieurs années, qui consiste à s’affronter avec la police et de s’en prendre aux symboles du capitalisme.

    Et parmi ceux qui ne supportent plus la situation, qui sont révoltés par la brutalité de la répression, les gaz lacrymogènes, les charges, les tirs de balles de défense et les coups de matraques, cette stratégie a un certain succès. Eh bien ce n’est pas la nôtre !

    Nous ne sommes pas de ceux qui hurlent avec les loups quand le Fouquet’s brûle sur les champs Elysées. Cette violence, très relative d’ailleurs, est le retour de flamme de la violence générée par une société injuste de plus en plus dure et inhumaine pour les plus pauvres.

    Mais nous dénonçons la stratégie des Black blocs parce que cela ne peut pas être une politique pour les travailleurs. Les Blacks blocs prétendent avoir une politique insurrectionnelle et révolutionnaire. Mais la révolution ne se fera pas en brûlant quelques agences bancaires ni en se défoulant de temps en temps sur les CRS.

    Le mot révolution a un sens pour nous, communistes révolutionnaires. Il signifie de renverser le pouvoir de la bourgeoisie et de l’exproprier pour lui enlever son monopole sur la direction de la société.

    Pour nous, la révolution c’est que les travailleurs prennent le pouvoir politique et le pouvoir économique, c’est-à-dire qu’ils prennent le contrôle des citadelles que sont les grands groupes capitalistes. De petits groupes, même décidés et courageux, sont incapables de le faire. Seule la grande masse consciente des exploités peut y parvenir.

    Nous écrivons sur nos banderoles que « l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ». Ce n’est pas que pour décorer nos salles. C’est une politique, la seule réellement révolutionnaire. Car faire la révolution ce n’est pas détruire, c’est bâtir une autre société et cela ne peut se faire qu’avec la participation active et consciente du plus grand nombre.

    Il n’y aura pas de sauveur suprême pour les travailleurs ni dans les urnes, ni dans la rue. Quand ils se battent collectivement, les travailleurs n’ont pas besoin d’un Zorro. Au contraire, leur conscience et leur lutte iront d’autant plus loin qu’ils prendront confiance dans leurs propres forces en discutant, en décidant ensemble, en dirigeant eux-mêmes leurs propres combats.

    Dans un système qui apprend aux exploités à baisser la tête et les habitue à subir, oser contester et manifester pour défendre ses intérêts, c’est toujours commencer à relever la tête. Faire grève est toujours une victoire d’abord sur soi-même, sur la routine, sur la résignation. Mais même voter pour le camp des exploités contre le camp dominant, c’est déjà s’affirmer.

    Eh bien il faut profiter de toutes les occasions qui se présentent, les manifestations, les grèves, l’organisation à la base dans les syndicats pour élever la conscience de classe. Et y compris les élections !

    La force de frappe des exploités est dans leur nombre mais leur arme essentielle sera leur conscience politique. Alors toutes les prises de conscience, y compris les plus invisibles compteront !

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    La transition écologique

    Dans ces élections européennes, la transition écologique est mise en avant par tous les candidats. Beaucoup en viennent à dire qu’il faut « repenser l’économie », qu’il faut remettre à plat toute l’organisation économique, la façon de produire notre énergie, de fabriquer, de se déplacer, de consommer… Dans ses envolées lyriques, un Nicolas Hulot peut aussi affirmer qu’il faut mettre fin au système.

    Mais cela ne signifie jamais poser la question centrale, la question essentielle : allons-nous oui ou non laisser les manettes de l’économie dans les mains d’une minorité capitaliste qui ne jure que par ses profits, ses dividendes, ses retraites chapeaux et ses cours boursiers ?

    Pour sauver l’environnement et la planète, ils proposent presque tous des plans d’investissements. Les uns parlent de 500 milliards, les autres de 1000 milliards sur 5 ans… Mais ce sont encore et toujours des plans d’aides aux capitalistes, des plans destinés à inciter les grands groupes industriels et financiers à s’orienter dans de nouvelles filières.

    De fait, ils proposent tous de faire dépendre l’avenir de l’humanité et de la planète de ces mêmes capitalistes qui tuent la planète à petit feu depuis qu’ils dominent toute vie économique et sociale !

    Car qui exploite depuis deux siècles les gisements de charbon et de pétrole en ravageant des régions entières, en polluant les sols, les fleuves, les nappes phréatiques et en empoisonnant les populations riveraines ?

    Qui a mis pendant des décennies du plomb dans l’essence, malgré sa toxicité ? Qui a truqué les moteurs des voitures pour contourner les contrôles anti-pollution ? Qui a transformé en déserts des millions de kilomètres carrés de terres agricoles en les surexploitant et en les chargeant d’intrants chimiques ?

    Qui envoie en Afrique ou en Asie ses déchets industriels, cancérigènes, radioactifs ou en plastique non recyclable pour économiser le coût du retraitement ? La réponse est toujours la même : ce sont les capitalistes !

    Et il faudrait confier la transition écologique à ces irresponsables qui empoisonnent et réchauffent la planète ? A ces irresponsables dont le mode de production est en train de provoquer une nouvelle extinction des espèces vivantes ?

    Eh bien, contrairement à tous ces candidats, nous ne confierons jamais notre avenir et celui de la planète à la bourgeoisie !

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    Le protectionnisme

    Nous ne devons faire aucune confiance à la bourgeoisie. C’est la raison pour laquelle il faut rejeter le protectionnisme. Dans cette campagne, le protectionnisme est mis à des sauces diverses et variées, les uns le veulent solidaires, les autres intelligents. Les uns le veulent aux frontières nationales, les autres, aux frontières européennes.

    Mais l’idée est la même : c’est de taxer les produits aux frontières, de les rendre plus chers pour aider les entreprises françaises à être plus compétitives et créer des emplois.

    On en revient toujours à la même politique. Taxer les consommateurs, taxer les petites gens, taxer tous ceux qui précisément sont forcés d’aller au moins cher parce qu’ils sont mal payés ou parce qu’ils ont une petite retraite. Tout ça pourquoi ? Pour assurer des marchés protégés aux capitalistes ! Pour aider les capitalistes !

    Et qu’est-ce que les capitalistes feront de ces marchés protégés ? Des havres pour l’emploi et pour les travailleurs ? Des marchés où les consommateurs pourront trouver de quoi se satisfaire avec des produits sains et de qualité ?

    Des marchés protégés il y en a déjà. Prenez la grande distribution. Voilà une activité locale. Les grandes surfaces sont-elles moins rapaces ? Sont-elles soucieuses des conditions de travail de ses salariés, versent-elles de meilleurs salaires ? Embauchent-elles ? Rémunèrent-elles les petits producteurs « au juste prix » ?

    Quant à prétendre que les produits bien de chez nous sont forcément plus écologiques et respectueux des droits des travailleurs que ceux provenant de l’étranger, c’est avoir la mémoire courte. Parce qu’il faut se souvenir de l’amiante ; du Mediator ; des prothèses PIP… les capitalistes bien de chez nous ont déjà empoisonné de mille et une façons et recommenceront demain pour leurs profits et leurs sinécures.

    La politique protectionniste est une politique pour la bourgeoisie, pour ses affaires. C’est une politique qui nous fait dépendre encore et toujours de ses quatre volontés. Et encore une fois, il n’y a que des coups à attendre de ces gens-là.

    On peut leur dérouler le tapis rouge, leur promettre tous les marchés protégés possibles et imaginables, ils écraseront les travailleurs tant qu’ils le pourront comme ils se moqueront de l’environnement. Renforcer des frontières n’obligera aucun groupe industriel et financier à embaucher, augmenter les salaires et respecter les conditions de travail et de vie des salariés.

    Les travailleurs ne se protégeront pas s’ils ne savent pas contre qui ils doivent se battre. Les travailleurs ont à se protéger de leurs exploiteurs ! Ils ont à se protéger de la rapacité des grands groupes ! Ils ont à se protéger d’un système basé sur l’irresponsabilité et la loi du profit !

    Investissements et crise

    La bourgeoisie est dépositaire des possibilités immenses créées par l’humanité et elle les gâche. Le pire de ce qu’elle nous coûte n’est pas dans l’accaparement des richesses, mais dans ce gaspillage.

    Tous les politiciens accordent à la bourgeoisie la qualité d’investisseur parce qu’elle est assise sur une montagne d’or. C’est à ce titre que les actionnaires empochent les bénéfices et monopolisent le pouvoir dans les grands groupes. Ils ne méritent pas cet honneur. Parce qu’à moins de profits rapides et assurés, ils ne veulent pas investir !

    Leurs « investissements », ce sont le plus souvent des rachats d’entreprises déjà existantes. Bayer par exemple a mis 54 milliards de dollars sur la table pour racheter Monsanto sans que la moindre richesse nouvelle ne soit créée. Prendre la gestion des autoroutes ou des Aéroports de Paris, ça oui, ça les intéresse. Car cet investissement-là consiste à racheter à bon prix des infrastructures, construites avec de l’argent public, pour les transformer en tiroirs caisse !

    Mais investir pour résoudre la crise du logement, cela ne les intéresse pas. Il manque un million de logements à des prix abordables. C’est un secteur protégé de la concurrence, du tout cuit pour les Bouygues, pour les Vinci et autres marchands de béton. Mais ce n’est pas assez rentable à leur goût et ils préfèrent se lancer dans des partenariats public-privé juteux, ou dans la construction de tours de bureaux de 800 mètres de haut à Dubaï…

    L’Etat leur livre pourtant tout sur un plateau : les salariés, les chercheurs, les infrastructures… ils sont arrosés d’argent public, le CICE, le crédit d’impôt recherche… Et quand ils font de mauvaises affaires, ils peuvent toujours compter sur l’aide de l’Etat. Mais les grandes familles qui monopolisent les capitaux se moquent bien de reprendre les usines, de produire des choses utiles ou de garantir les emplois.

    D’ailleurs qu’est-ce qui pousserait les possesseurs de capitaux à investir dans la production utile, quand la finance et la spéculation rapportent 100 fois, 1000 fois plus ? Alors si on compte sur la bourgeoisie pour investir, créer des emplois, faire la transition écologique… cela prendra des siècles comme pour l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, et ce sera trop tard !

    Si tant est que tout ne saute pas dans une nouvelle crise financière ! Parce que tous les experts financiers sont unanimes, nous courons tout droit vers un nouveau krach. La charge explosive est encore plus grande qu’en 2008 et nul doute que les ravages seront plus dévastateurs. Alors ce qu’il faut mettre à l’ordre du jour, c’est le renversement de cette classe de parasites par les travailleurs.

    Les travailleurs qui sont les seuls à « investir » réellement dans les entreprises. Eux y investissent le meilleur d’eux-mêmes, ils consacrent à l’entreprise l’essentiel de leur temps, de leurs compétences et de leur énergie.

    Ils sont forcés d’adapter leurs projets personnels et leur vie de famille en fonction de leur travail. Ils y investissent leur santé ! Tout ça pourquoi ? Pour enrichir des générations d’actionnaires, pour être traités comme des pions, ballotés d’actionnaires en actionnaires. Pour ne jamais avoir leur mot à dire et risquer d’être mis à la porte du jour au lendemain !

    Eh bien lorsque qu’ils ne l’accepteront plus, ils prendront eux-mêmes les choses en main et prouveront qu’ils sont capables de diriger mille fois mieux l’économie que cette classe aveuglée par le profit !

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    L’Europe que le grand capital a construit n'est ni faite ni à faire

    Même pour unifier l’Europe, on ne peut pas s’en remettre à la bourgeoisie. Même sur ce terrain qui correspondrait pourtant à ses intérêts généraux, elle s’est révélée incapable.

    L’UE existe certes, mais elle n’a rien d’une véritable unification. C’est une Europe rabougrie, qui au bout de 60 ans, ne compte que 28 pays sur les 45 du continent. C’est une UE qui rejette toujours sa partie orientale, la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie, une bonne partie des Balkans, sans parler de la Turquie. Et c’est une Europe qui est en train de se déliter comme on le voit avec le Brexit !

    Et ne faut pas en être surpris. La construction européenne n’a été qu’une longue histoire de marchandages sordides entre bourgeoisies européennes pour disposer tout à la fois d’un marché élargi tout en continuant de disposer de tous les avantages d’un Etat national.

    Le résultat de ces rivalités et de ces compromis est l’Union Européenne que l’on connaît : un mariage de raison où chacun fait chambre à part, défend son pré carré, ne met surtout pas son compte bancaire en commun et où n’importe quelle scène de ménage peut conduire au divorce !

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    Union européenne = paix ?

    Mais, nous-dit-on, l’Union Européenne a au moins garanti la paix ! Eh bien ce n’est même pas vrai. Le continent européen lui-même a été déchiré par des guerres sanglantes, celle de l’ex- Yougoslavie au début des années 1990 et celle en Ukraine depuis 2014.

    Les dirigeants européens se vantent d’être des forces de paix parce qu’au cours des dernières décennies, ils n’ont pas fait s’entretuer leurs propres peuples comme ils l’ont fait pendant les deux guerres mondiales. Mais ils font s’entretuer d’autres peuples dans le tiers monde.

    Comme les États-Unis, la France et l’Allemagne sont des puissances impérialistes prêtes à tout pour sauvegarder leur influence et leurs intérêts aux quatre coins du monde. Quand un dictateur ne fait plus l’affaire, les dirigeants français, allemands et britanniques l’écartent et en installent un autre, y compris en s’engageant dans des guerres meurtrières.

    Ils envoient leurs avions de combats aux quatre coins du monde, ils font sillonner les mers par leurs sous-marins nucléaires, les airs par leurs drones de combat et quand leurs intérêts sont en jeu, ils mettent des pays entiers à feu et à sang et soutiennent des milices plus barbares les unes que les autres.

    Du Rwanda à la Syrie en passant par l’Irak ou la Libye des millions de femmes et d’hommes ont péri sous les coups de machettes ou sous les bombes. Des pays entiers ont été ravagés !

    Tant que domine une poignée de capitalistes et tant que les rapports entre les peuples sont des relations de domination, de concurrence, de pillage, d’exploitation, il n’y aura pas, il ne peut pas y avoir ni de Paix ni d’Europe unie et fraternelle !

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    L’Europe forteresse : une ineptie infecte

    Le plus détestable est qu’ils ont transformé l’Europe en forteresse. Et aujourd'hui quand Macron propose de relancer l’UE, c’est en révisant Schengen pour rendre cette forteresse imprenable en multipliant les garde-frontières, les barbelés, les murs.

    Les mêmes qui avaient applaudi à la chute du mur de Berlin sont en train de reconstruire de nouveaux rideaux de fer ! Ils ont fait de la Méditerranée un cimetière marin ! Et cette politique est non seulement le fait des nationalistes comme Salvini en Italie, mais aussi de ceux qui, comme Macron, se prétendent progressistes !

    Eh bien tous ces gens-là veulent faire tourner la roue de l’histoire à l’envers !

    Nombre de politiciens aiment à rappeler les « racines chrétiennes de l’Europe ». Mais sans remonter plus loin, elles sont aussi gréco-romaines, c’est-à-dire une civilisation qui s’est épanouie autant au sud et à l’est qu’au nord de la méditerranée. Et les cathédrales d’Europe, comme Notre-Dame de Paris, n’auraient pas pu être bâties sans l’apport ne serait-ce qu’indirect des architectes arabes !

    Quant à l’économie capitaliste, elle est mondialisée depuis toujours. Elle s’est même développée à partir du commerce international. A partir du commerce avec l’Afrique, avec l’Asie et le Moyen Orient, avec le commerce triangulaire et la traite esclavagiste aux 17 et 18e, qui ont été à la base de la révolution industrielle.

    Puis il y a eu la colonisation qui a lié l’Europe et en particulier la France au Maghreb.

    Parce que oui, quand les colonisateurs français sont allés pillés le Maghreb et l’Afrique drapeau bleu blanc rouge en tête, ils en ont créé des liens ! Dans l'oppression, dans le sang, dans l’exploitation. Que ce soit en créant des troupes d’indigènes dans les deux guerres mondiales, que ce soit en recrutant pour les mines de Lorraine, les usines automobiles ou dans le bâtiment.

    Ces liens, ils sont là aujourd'hui. Des millions de femmes et d’hommes vivent avec de la famille d’un côté et de l’autre de la Méditerranée !

    Et maintenant les dirigeants veulent transformer la Méditerranée en un mur infranchissable ! Eh bien ils n’y arriveront pas, mais l’idée, elle-même même est révoltante !

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    Aujourd'hui les échanges, les moyens de communications, les liens économiques, culturels, humains, entre les peuples n’ont jamais été aussi poussés. D’un bout à l’autre de l’Europe on rencontre les mêmes grands groupes, les mêmes enseignes, les mêmes grands capitaux.

    Combien de réseaux, d’entreprises, de services, sont étroitement interconnectés, et ne fonctionnent que grâce à la coopération de millions de travailleurs qui, peut-être, ne parlent pas la même langue mais font ensemble une portion du même travail ?

    Lorsque la France connaît un pic de consommation d’électricité, il est possible aujourd’hui d’en faire venir d’Espagne, d’Allemagne ou d’Italie. Chauffeurs routiers et cheminots parcourent 24 h sur 24 l’Europe dans tous les sens. Les travailleurs des banques sont connectés d’un pays à l’autre à chaque instant. Et une voiture dont le moteur peut être fabriqué en Slovaquie, la boite de vitesse en Grande-Bretagne et les pneus en Allemagne se trouve assemblée dans une usine de montage en France.

    D’un côté les capitalistes ont construit des holdings et des trusts mondiaux qui amènent les travailleurs de tous les pays à communiquer et à coopérer. Ils poussent de gré ou de force, les travailleurs du monde entier à se fondre dans une seule et même grande classe ouvrière internationale.

    Et leurs serviteurs politiques voudraient rendre les frontières hermétiques et présenter tout ce qui vient de l’étranger comme une menace ! Tous ces gens-là sont complètement dépassés par leur propre système. Ils sont devenus complètement réactionnaires !

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    Notre conception de l’Europe unie et fraternelle et notre rejet de l’UE du point de vue de l’unification de l’Europe

    Alors pour ce qui est de l’Europe, notre perspective est celle d’une Europe véritablement unie et sans frontière. C’est celle d’une Europe fraternelle, une Europe de la coopération entre les peuples, ouverte sur le monde.

    Nous sommes pour la disparition des barbelés, des murs, pour la disparition de tous ces drapeaux nationaux agités par les dirigeants pour jeter les peuples les uns contre les autres, que ce soit dans les guerres commerciales, que ce soient dans les guerres tout court.

    Il y a un siècle déjà, en 1914, alors qu’éclatait la première guerre mondiale, Trotsky parlait ainsi des objectifs que le prolétariat devait se fixer : « Pour le prolétariat européen, il ne s’agit pas de défendre la « Patrie » nationaliste qui est le principal frein au progrès économique. Il s’agit de créer une patrie bien plus grande : les Républiques des États-Unis d’Europe, première étape sur la voie qui doit mener aux États-Unis du monde ».

    C’est toujours une nécessité. Toute la réalité pousse dans ce sens. Et l’humanité n’a que trop tardé à la réaliser. Alors, tout en nous opposant aux institutions de l’Union européenne, comme à toutes les institutions de la bourgeoisie, nous avons la conviction que l’unification de l’Europe va dans le sens de l’histoire, qu’une véritable unification serait un progrès.

    Pour le moment les 200 millions de prolétaires européens ne sont unis que par une même inquiétude devant les licenciements et le chômage. Lorsque l’inquiétude se transformera en combativité, la bourgeoisie européenne et l’ensemble du monde bourgeois pourront commencer à trembler !

    A trembler comme au lendemain de la première guerre mondiale quand une vague de révolutions ouvrières partie de Russie a déferlé sur l’Europe.

    A trembler comme lorsque le premier Etat ouvrier s’est s’adressé aux exploités d’Europe en mettant fin aux accords diplomatiques secrets et en développant toute une politique vis-à-vis des peuples opprimés pour établir avec des relations basées sur l’égalité et la fraternité.

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    Nos perspectives communistes de réorganisation de l’économie à l’échelle de la planète

    La seule issue pour l’humanité est de renverser le capitalisme. C’est de renverser cette économie basée sur la recherche individuelle de profits et de la remplacer par une économie visant la satisfaction de tous. C’est d’en finir avec les lois aveugles de la concurrence et du marché et d’organiser, de planifier l’activité économique, de répartir le travail, les capitaux de façon à gérer les ressources de façon rationnelle, d’éviter les gaspillages et la pollution.

    Pour y parvenir il faut exproprier la bourgeoisie des grands moyens de production et transformer les grandes banques, les groupes de l’industrie, de l’énergie, du bâtiment, des transports, les multinationales de la distribution et du numérique en propriété collective.

    Entre les mains de la bourgeoisie, tout se transforme en instrument d’oppression. La robotisation, la numérisation et l’intelligence artificielle sont autant d’outils utilisés contre l’emploi et contre les exploités. Autant d’outils pour resserrer leur emprise sur la population.

    Mais pensez à tout ce qu’il serait possible de faire si les travailleurs contrôlaient ces moyens fantastiques, pour soulager le travail, diminuer considérablement le temps de travail…

    Ces immenses moyens de production, il ne faut pas le détruire, mais les maîtriser. Et il en va de même avec les liens économiques, sociaux et humains qui ont été tissés au travers de cette mondialisation. Ce sont des liens précieux, c’est la base sur laquelle un système plus performant que jamais s’est développé. Il faut que les travailleurs les reprennent à leur compte de sorte qu’ils servent à l’humanité toute entière.

    Oui un tas de choses aujourd'hui inimaginables deviendraient possibles. Et changeraient réellement la face du monde ! On pourrait à nouveau mener de grands projets.

    Dans un pays riche comme la France, les travailleurs pourraient s’adresser aux exploités du reste du monde et leur proposer bien des choses. Ils pourraient payer la dette de sang, de massacre et de pillage perpétrés par notre bourg impérialiste, ne serait-ce qu’en mettant à la disposition des travailleurs de ces pays la possibilité d’utiliser les moyens productifs qui sont ici.

    Un temps, Borloo, qui cherchait sans doute une façon d’exister après avoir quitté le pouvoir, avait caressé le rêve d’électrifier l’Afrique. Pour cela il était parti en quête de 4 petits milliards par an sur 15 ans. Une somme dérisoire pour permettre à chaque village, chaque quartier, d’accéder à l’électricité avec tous les bouleversements que cela impliquerait pour 600 millions d’Africains privés d’électricité. Eh bien il n’a jamais réussi à les rassembler.

    Pour mener à bien un tel projet, et bien d’autres encore, il faudra la révolution et que les travailleurs prennent le pouvoir !

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    Pourquoi la montée des idées populistes ?

    Le Rassemblement national, les souverainistes et les xénophobes de tout poil ont le vent en poupe dans cette période de crise dans tous les pays d’Europe. Et il faut s’attendre à ce qu’ils fassent des scores élevés.

    Nous sommes dans une période où, même s’il y a de la contestation sociale, le fatalisme continue de dominer dans les rangs des exploités. La conscience qu’il y a de l’argent dans la société existe. Lors de la surenchère des grandes fortunes pour Notre Dame de Paris, tout le monde l’a vu. Mais ce n’est pas pour autant que les travailleurs se sentent en mesure de contester à Pinault ou à Arnault le droit d’accaparer cet argent et de dominer du haut de leurs milliards.

    Ce que vit l’écrasante majorité des classes populaires, c’est la misère, les bas salaires, le chômage et la précarité. C’est cette réalité où il faut se battre pour tout, pour un emploi, un logement, une place en crèche, un rdv chez un spécialiste, une place dans le bus ou le RER… Alors oui, cette réalité de la crise pousse les plus pauvres à se replier sur soi.

    Et tous les démagogues s’en servent pour distiller leur poison. « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde » est asséné de tous les côtés. Même quand Le Pen n’est pas là, on a du Le Pen !

    Et oui il faut avoir une boussole politique pour rejeter ce discours qui est un discours de résignation. Car ceux qui nous rabâchent qu’« on ne peut pas accueillir toute la misère du monde », sont les mêmes qui prétendent qu’il est impossible d’embaucher, d’augmenter les salaires ou de sauver les retraites.

    Ce sont ceux qui fabriquent la misère du monde. Ils la fabriquent dans les pays pauvres en poursuivant leur pillage. Ils la fabriquent ici en licenciant, en écrasant les salaires, en démolissant les services publics.

    Le vote lepéniste est le produit du désarroi et de l’absence de perspectives des travailleurs. Mais d’où pourraient-elles venir si ce n’est d’un parti qui rejette tout l’ordre bourgeois ? D’un parti qui place sa confiance dans la capacité de la classe ouvrière de révolutionner la société ? et d’un parti qui se réfère à tout ce passé fait de révoltes, d’insurrections et de révolutions ouvrières !

    Car ce passé existe, c’est un passé dont les travailleurs peuvent être fiers et qui leur ouvre des perspectives. La bourgeoisie a intérêt à l’ignorer ou à le déformer. Mais même les partis ouvriers que les travailleurs s’étaient construits lui ont tourné le dos depuis longtemps !

    Eh bien c’est en reprenant le flambeau du mouvement ouvrier, en reprenant conscience de son rôle et de ses tâches que la classe ouvrière pourra devenir fière de ce qu’elle est et de ce qu’elle porte ; le but final de s’émanciper et de libérer toute la société du capitalisme.

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    Le rôle de la classe ouvrière et le parti

    Seule la force collective des travailleurs recèle les capacités pour changer la société de fond en comble.

    Dans cette dernière période marquée par le mouvement des gilets jaunes, la classe ouvrière ne s’est pas mobilisée en tant que telle. Mais si la mobilisation avait touché les grandes entreprises, si celles-ci avaient été arrêtées par la grève, c’est la fabrique du profit de la bourgeoisie qui se serait stoppée immédiatement. Et si les travailleurs avaient occupé les usines, c’est la propriété privée de celles-ci qu’ils auraient remis en cause.

    Ils auraient pu transformer leurs bagnes de tous les jours en des lieux de discussion et d’organisation démocratique. Ils auraient pu les ouvrir à tous les exploités des alentours, aux ouvriers des petites entreprises, aux retraités, aux chômeurs, à tous ces prolétaires isolés qui se sont retrouvés sur les ronds-points.

    Les entreprises prises en main par les grévistes seraient devenues des pôles de rassemblement, d’organisation et de direction de la lutte pour tous les exploités d’une région. Et tout cela sur une base prolétarienne, c’est-à-dire avec la possibilité d’inverser véritablement le rapport de force avec la bourgeoisie.

    Cela ne n’est pas fait, mais cela se fera et c’est cette perspective que nous portons !

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    Les raisons de la colère sont là. Et la crise économique, la rapacité du grand patronat, et la politique anti-ouvrière du gouvernement vont se charger de les approfondir. Les explosions sociales sont toujours imprévisibles. Aucun parti, aucun syndicat ne peut les déclencher. Ce sont des phénomènes de masse qui leur échappent. Une simple étincelle peut mettre le feu à la plaine, dit le proverbe. Mais personne ne peut prédire quelle étincelle le fera.

    En Algérie, le pouvoir de Bouteflika a duré 20 vingt ans. Il a été élu et réélu quatre fois et la dernière fois alors même qu’il n’était déjà plus physiquement présent. Et… La cinquième candidature a été la candidature de trop. Et maintenant la population à pris conscience de sa force, il ne lui suffit plus que Bouteflika soient officiellement écartés du pouvoir. C’est tout le « système » qui doit dégager comme ils disent !

    Mais pour les travailleurs algériens le combat ne fait que commencer. Tous les mouvements de masse entraînent bien des couches sociales différentes : des ouvriers aux paysans, en passant par les patrons petits ou grands. En Algérie, même une des plus grosses fortunes du pays, un milliardaire originaire de Kabylie, Issad Rebrab, a même manifesté publiquement contre le pouvoir.

    À chaque fois, les travailleurs et les plus pauvres forment le gros des troupes. La masse, c’est eux. Mais en général, ils en sont justement réduits à ce rôle de masse. Ils font masse mais ce ne sont pas eux qui dirigent.

    Ce n’est que lorsque la classe ouvrière trouve le chemin de son organisation indépendante qu’elle peut réellement prendre conscience de sa propre force et qu’elle peut parler de sa propre voix.

    Et lorsque la classe ouvrière se libère de la résignation, elle devient une puissance irrésistible. Dans une montée révolutionnaire, elle a la capacité de tout faire : de s’armer et décomposer l’armée en entraînant les soldats du rang. De renverser la police et la justice. De prendre tout en charge. De s’occuper des sans-abris en réquisitionnant les logements vides. D’organiser des cantines collectives pour nourrir tout le monde. De réorganiser les hôpitaux, les écoles, les transports et la production, non pas en fonction du profit mais en fonction des besoins de la société.

    C’est cette capacité d’organiser la société qui en fait la classe révolutionnaire et lui donne les moyens d’apporter de vraies solutions à toutes les autres classes opprimées de la société.

    Seule la classe ouvrière peut contrôler les banques et les obliger à accorder les crédits dont ont besoin les petits artisans et les petits commerçants. Elle seule peut empêcher les capitalistes de la grande distribution et de l’industrie agroalimentaire d’étrangler les petits paysans.

    Mais pour que demain la classe ouvrière dirige la révolte des opprimés, elle doit aujourd'hui diriger la contestation sociale.

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    Les révolutions sont des évènements rares. Dans tous les pays industrialisés comme dans les pays pauvres, partout où il y a une classe ouvrière celle-ci a montré à maintes reprises de la combativité.

    La grande leçon des révolutions ouvrières du passé, et surtout de celle qui a été l’événement le plus exceptionnel de l’histoire humaine des derniers siècles, la révolution russe du prolétariat de 1917, c’est que la classe ouvrière a besoin d’un parti révolutionnaire.

    Pour pouvoir aller au bout de son combat, elle a besoin d’un état-major qui sache proposer aux travailleurs et aux masses populaires en mouvement une politique représentant leurs intérêts face aux différentes politiques de tous les partis bourgeois.

    Un tel parti, même faible numériquement au départ d’une période d’explosion sociale, mais ayant une implantation dans les grandes entreprises, peut jouer un rôle décisif. En défendant une politique révolutionnaire, en levant le drapeau du renversement de la bourgeoisie par la classe ouvrière, il peut attirer à lui des pans entiers de la classe ouvrière et aussi des membres des autres classes opprimés.

    Ce n’est que dans ces circonstances qu’il peut devenir un parti de masse faisant corps avec la classe ouvrière elle-même et lui permettre alors de prendre le pouvoir.

    Sans un parti se fixant ces objectifs, les révoltes des exploités, aussi puissantes et profondes soient-elles, seront vouées à l’échec, ne pourront être que dévoyées ou écrasées. Et c’est la tâche fondamentale des révolutionnaires d’œuvrer à la constitution d’un parti révolutionnaire.

    Nous n’avons pas l’illusion ni la prétention de penser que nous sommes le parti révolutionnaire qui permettra à la classe ouvrière de prendre le pouvoir. Ce parti est à construire.

    Et nous pouvons avancer à partir de la petite organisation que nous sommes. En nous efforçant de proposer une politique aux travailleurs. En utilisant tous les moyens à notre disposition pour la faire connaître. Et encore une fois cette campagne électorale nous en donne l’occasion.

    C’est en cela que les 15 jours qui nous séparent du vote sont importants, ce sont 15 jours de campagne, 15 jours où il faut se démultiplier !

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    Cette campagne électorale nous permet de rencontrer un milieu plus large que celui que nous côtoyons habituellement. Nous organisons des réunions publiques, comme celle-ci et d’autres beaucoup plus petites – mais tout aussi intéressantes ! – nous invitons des gens qui viennent pour la première fois à une réunion politique, nous faisons du porte à porte, nous allons sur les marchés, à la sortie des bouches de métro. Tout cela fait partie de la construction du parti.

    Nous tous qui sommes dans cette salle ce soir, d’une certaine manière, nous participons à la construction de ce parti. Il y a parmi nous, ceux qui sont déjà membres de Lutte ouvrière, d’autres qui ne le sont pas encore.

    Mais si vous vous retrouvez dans ce que nous avons dit ce soir, et si cela vous incite à vouloir convaincre autour de vous que la seule chose utile à faire pour un exploité dans ces élections c’est de voter pour la liste Lutte ouvrière, c’est de raisonner avec un point de vue de travailleur, alors vous aussi vous contribuer à la construction de ce parti.

    Convaincre ses voisins, sa famille, ses collègues de travail qu’il faut que la classe ouvrière parle de sa propre voix, cela participe de la construction du parti. Toutes les discussions et les traces qu’elles laisseront dans les esprits, qui se traduiront pour certains par le geste bien concret de voter pour notre liste, tout cela participe de la construction du parti.

    Après les élections, les urnes rangées, le travail continuera. Les nouveaux liens humains que cette campagne a permis peuvent persister sous forme de contacts maintenus ou de comités qui se réunissent dans les quartiers ou les villes ouvrières pour continuer de discuter entre travailleurs. Tout ce qui subsiste est précieux.

    Même si aujourd’hui les travailleurs n’ont pas confiance en leur force collective et qu’ils subissent les coups redoublés de la bourgeoisie et de son État, nous avons une confiance totale dans leurs capacités à changer la société. Incarner cette perspective politique, la maintenir vivante en y gagnant des jeunes et des travailleurs sera un gage pour l’avenir.

    Alors aidez-nous dans cette campagne !

    Votez et faites voter contre le grand capital, le camp des travailleurs.

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