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Brochure

Fête de Lutte ouvrière : discours de Nathalie Arthaud lundi 29 mai

Au sommaire de la brochure

Sommaire

    Chers amis, chers camarades,

    Pour commencer cette intervention consacrée aux questions internationales, je tiens à saluer spécialement les camarades venus d’Haïti, des États-Unis, des Antilles, de Cote d’Ivoire, de Turquie, les camarades voisins de GB, d’Allemagne, de Belgique, d’Espagne et d’Italie qui appartiennent à notre courant, l’Union communiste internationaliste, et bien sûr, je salue tous les groupes qui sont venus d’autres pays. Ils contribuent tous à la richesse de notre rassemblement.

     

    Les guerres actuelles

    Un mot caractérise les relations internationales actuelles, c’est le mot « guerre » avec tout ce qu’il implique de souffrances, de morts et d’horreurs.

    La guerre est le lot habituel et dramatique pour de nombreux pays d’Afrique. Elle a redémarré au Soudan. Le Sahel est gangrené par un état permanent de guerre civile. Il en est de même pour l’Afghanistan, le Pakistan, la Birmanie.

    Au Moyen-Orient, la colonisation de la Palestine par Israël et les réactions de défense qu’elle soulève pourrait être qualifiée de guerre de 100 ans.

    Depuis un an et demi la guerre ravage aussi l’Ukraine. Cette guerre peut être un tournant, pas seulement parce qu’elle se déroule sur le continent européen, mais parce qu’elle met aux prises, par Ukrainiens interposés, la Russie et l’Otan, l’alliance militaire menée par les États-Unis qui englobe les principales puissances impérialistes, le Royaume Uni, la France, l’Allemagne. Et elle menace en permanence de dégénérer en conflit plus large.

    Tout aussi lourd de menaces pour le monde entier, il y a l’affrontement entre les deux géants que sont les États-Unis et la Chine. La bataille fait rage sur le terrain économique. Elle se mène à coups de   mesures de rétorsion et d’embargos. Et le face à face militaire se prépare ouvertement en mer de Chine, autour de Taïwan.

    Toutes ces guerres se mènent sur fond d’une autre guerre : la guerre de classe. C’est précisément parce que les grands groupes capitalistes se livrent une guerre économique féroce qu’ils s’attaquent partout à la condition ouvrière, aggravent l’exploitation, la précarité, les inégalités et la misère.

    Des millions de travailleurs de par le monde sont soumis à des situations dignes de l’esclavage. Dès qu’ils tiennent sur leurs deux jambes, des enfants sont mis au travail au Congo, au Bengladesh, en Turquie…

    Près d’un milliard de femmes et d’hommes sont en situation de malnutrition dans le monde, et ce sont tous, des femmes et des hommes qui travaillent, récoltent ou vendent ce qu’ils peuvent ! Eux aussi sont victimes de la guerre que mène la classe capitaliste pour ses profits, sa rentabilité, ses cours boursiers, ses sinécures.

    Un des aspects les plus révoltants de cette guerre de classe, c’est la guerre menée à l’échelle de la planète toute entière contre les femmes, les hommes et les enfants qui ont été forcés de quitter leur pays.

    Ce ne sont pas seulement des frontières administratives, des murs, des barbelés, des camps et des prisons qui sont dressés contre ces femmes et ces hommes, ce sont des marines de guerre, des bataillons de policiers, des forces équipées de moyens militaires : radars, drones, hélicoptères…

    Sous une forme ou sous une autre, la guerre est omniprésente, parce qu’elle est au cœur même du système capitaliste. Et je l’ai dit hier, mais je le redis, nous aussi, nous pouvons nous retrouver sous les bombes. Nous aussi nous pouvons voir nos enfants, notre jeunesse fauchés par la guerre, nous aussi nous pouvons être forcés de nous exiler comme des millions d’Ukrainiens, d’Afghans, d’Erythréens ou de Soudanais.

    Alors, camarades et amis, il n’y a pas de petit coin de paradis épargné par le système capitaliste. Il n’y a pas d’échappatoires durables à la folie de ce système. Le mieux que nous ayons à faire, c’est de comprendre les causes et les mécanismes qui mènent à ces guerres et c’est de nous donner les moyens d’y faire face pour assurer un avenir à l’humanité.

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    L’origine des guerres actuelles : l’impérialisme

    Nous avons l’habitude, mes camarades et moi-même, de rappeler la phrase de Jean Jaurès : « le capitalisme porte en lui la guerre, comme la nuée porte l’orage ».

    Bien sûr, la guerre n’est pas une invention du capitalisme ! La mise en esclavage, les guerres et les empires sont aussi anciens que les premières civilisations humaines. Mais derrière la permanence des guerres et derrière leur forme religieuse, ethnique ou nationale, il y a toujours eu un enjeu de domination économique, et cela continue avec le capitalisme.

    On nous chante les charmes de la concurrence, mais celle-ci reste une guerre impitoyable entre les grands groupes capitalistes. Entre donneurs d’ordre et sous-traitants, entre les agriculteurs et la grande distribution, la grande distribution et les industriels, les industriels et les armateurs… C’est la guerre de tous contre tous…

    Le monde entier est transformé en arène où les grandes puissances rivalisent dans une guerre économique de tous les instants.

    Qui contrôle ou contrôlera, demain, telle ou telle chaîne de production ? Telle ou telle matière première ? Tel ou tel procédé de fabrication ? Qui va avoir accès à l’énergie au coût le plus faible ? Qui aura accès à l’eau, aux terres les plus fertiles ? Le pétrole, le gaz, les satellites, les semi-conducteurs, les métaux rares, le numérique… Tout est l’objet de rapport de force, de chantage, de rapines et de domination.

    Aucun continent n’y échappe, pas un km2 de la surface de la terre n’y échappe. Au pôle nord, les EU, le Canada, la Russie, la Norvège et le Danemark guettent la fonte de la banquise pour explorer de nouvelles voies maritimes et y exploiter de nouvelles ressources naturelles. L’espace, la lune, mars, les profondeurs des océans, partout les grandes puissances veulent planter leur drapeau, s’approprier les richesses qu’ils y trouvent et empêcher les autres d’y accéder.

    Clausewitz, un théoricien de la guerre et général prussien du XIXe siècle disait « la guerre est la continuation de la politique selon d’autres moyens ». Eh bien, sous le capitalisme, on peut dire que la guerre est la continuation de la concurrence par d’autres moyens.

    Si les trafiquants de drogue mènent leur guerre économique avec des kalachnikov, la grande bourgeoisie a beaucoup mieux : elle dispose de son gouvernement et d’un appareil d’Etat qui peut faire jouer sa puissance diplomatique et au besoin, son état-major et son armée.  

    Voilà pourquoi nous vivons, de nouveau, sous la menace d’une guerre généralisée. Un siècle après la Première Guerre mondiale, 80 ans après une Deuxième guerre mondiale !  

    Voilà pourquoi, le combat contre le système capitaliste est en train de devenir une nécessité pour la survie de l’humanité !

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    Préparation de la guerre généralisée : réarmement général !

    En 1914, personne ne pouvait prévoir que la Première Guerre mondiale serait déclenchée par l’assassinat d’un prince héritier à Sarajevo. Mais l’atmosphère était hautement inflammable.

    Nous sommes dans la même situation.

    L’air est chargé de matière inflammable, une multitude d’étincelles peuvent servir de détonateur : un ballon espion chinois dans le ciel américain, un drone lancé sur le Kremlin, un affrontement entre militaires pro russes et pro américain sur le continent africain, des exercices militaires en mer de Chine… 

    Il n’y a pas de signal indiscutable qui nous indiquerait que les dirigeants du monde capitaliste ont fait le choix de la marche à une nouvelle guerre mondiale. Mais ils marchent sur la corde raide en s’engageant toujours plus aux côtés de l’Ukraine contre la Russie.

    Les Etats-Unis finiront-ils vraiment par livrer les avions de combats que Biden vient de promettre ? On verra. Mais dans la contre-offensive que prépare Zélensky, il y aura bien des chars français et allemands. Des batteries anti aériennes américaines, des lances roquettes et des blindés britanniques. Le Royaume-Uni vient même de livrer à l’armée ukrainienne des missiles capables d’atteindre des cibles situées jusqu’à 500 kilomètres, c’est-à-dire en Russie.

    Face à cette situation tous les pays se préparent à la guerre. Ils s’entraînent même déjà puisque l’Ukraine est devenue le champ de manœuvre sur lequel toutes les grandes puissances testent leurs armes, avec la peau des Ukrainiens et des soldats russes !

    Et tous se réarment à marche forcée et passent à une économie de guerre.

    En France, Macron a porté la loi de programmation militaire à 413 milliards d’euros. En deux lois de programmation militaire, ce budget aura doublé en France !

    En Allemagne, le gouvernement a débloqué 100 milliards d’euros pour procéder au réarmement du pays. Le Japon, qui a pourtant officiellement renoncé à la guerre selon sa constitution, va doubler son budget militaire d’ici 2027, sous la pression américaine et parce qu’il est voisin de la Chine.

    Et champion du monde toutes catégories, il y a évidemment les États-Unis avec plus de 800 milliards de dollars chaque année. La Chine présentée comme l’agresseur et la menace mondiale arrive loin derrière avec 300 milliards.

    L’an dernier, à l’échelle du monde, plus de 2200 milliards de dollars ont été dépensés en dépenses miliaires. C’est 100 fois la somme nécessaire pour électrifier entièrement l’Afrique subsaharienne, 100 fois la somme nécessaire pour éradiquer la tuberculose, le sida et le paludisme d’ici à 2030.

    Il n’y a pas de société plus folle ! Dans le débat politique français, Macron vient de dénoncer un « processus de décivilisation ».

    S’il y a un processus de décivilisation, il est là, dans cette marche aveugle à la guerre !

    Alors camarades et amis, gardons les yeux ouverts et prenons le contre-pied de toute la propagande militariste et guerrière que l’on nous sert aujourd'hui !

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    Contre la propagande guerrière 

    Macron n’a même pas besoin de s’ériger en maître de la propagande : les journalistes et les grands médias s’en font un devoir comme des chiens de garde bien dressés !

    Sur les chaines de télévision, les généraux et les pseudo-spécialistes en stratégie ont fait leur retour sur les plateaux. Vous pouvez quasiment vivre la guerre en Ukraine de l’intérieur, du côté des troupes Ukrainiennes, évidemment. Vous pouvez mesurez les prouesses du canon César, juger de la stratégie employée etc…

    Et bien sûr vous entendrez des esprits éclairés, parfaitement calmes et pondérés, vous expliquer que si l’on n’arrête pas maintenant Poutine et Xi Jinping, c’est toute l’Europe qui plongera dans la guerre. Autrement dit, « si vous voulez la paix, faites la guerre au plus vite » ! Voilà ce que l’on entend, du matin au soir !

    Ils présentent tous la guerre en Ukraine comme le combat d’un petit pays envahit par son puissant voisin. Mais l’Ukraine ne vit pas dans une bulle !

    Comme tous les pays sur cette planète, elle est prise dans le filet des rivalités impérialistes. Depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, elle constitue même un point central de tension entre la Russie et les EU, parce que l’impérialisme américain a tout fait pour faire basculer économiquement, politiquement et militairement dans sa sphère d’influence, comme tous les pays d'Europe de l’Est qui appartenaient au bloc soviétique.

    La population ukrainienne est devenue, à son corps défendant, l’instrument et la victime d’une rivalité qui la dépasse.

    Les villes bombardées et détruites, les familles vivant dans des caves ou au milieu des ruines, les soldats se terrant dans des tranchées boueuses, toutes ces morts et ces souffrances engendrées par l’invasion de l’armée russe ne peuvent laisser indifférents. Et on ne peut que se sentir humainement solidaire de cette population qui endure tant de souffrances depuis plus d’un an.

    Mais pour que le peuple ukrainien soit sauvé, on ne peut pas s’en remettre aux puissances impérialistes occidentales ! Ce n’est pas pour les beaux yeux des Ukrainiens que les EU et l’UE aident aujourd'hui l’Ukraine contre l’invasion de Poutine !

    De l’Algérie à l’Indochine, du Vietnam à l’Irak, du Rwanda à l’Afghanistan, leurs interventions étrangères, même quand elles étaient drapées de considérations humanitaires, ont toujours eu pour but de défendre leurs intérêts, jamais ceux des peuples !

    Aujourd'hui, au Mali et au Burkina Faso, les troupes françaises ressemblent si peu à des libératrices, qu'elles sont rejetées par la population ! Et combien de fois l’armée américaine est-elle intervenue au Moyen-Orient ?

    Qu’est-ce qu’ils ont apporté en Irak et en Libye si ce n’est la destruction et la décomposition de ces deux pays ? Qu’est-ce qu’ils ont apporté en Afghanistan sinon plus de misère et une immense déception de la part des femmes et de ceux qui avaient placé leurs espoirs dans la puissance américaine !

    C’est une réalité que Poutine tente d’exploiter en se présentant comme le champion de la lutte anti-impérialiste ! Mais il représente la même politique d’oppression et de domination.

    Les Poutine, les Xi Jinping, les Biden, Macron et Cie représentent des camps rivaux. Mais contre les travailleurs et les plus pauvres, ils forment un front uni. Dans la guerre de classe, ils sont tous du côté des capitalistes, des pilleurs et des exploiteurs.

    Du côté des oligarques, pour ce qui est de Poutine. Du côté des nouveaux capitalistes pour ce qui est de Xi Jinping. Et du côté des plus grands financiers de la planète pour ce qui est de Biden.  

    Alors ne nous laissons embrigader ni dans un camp, ni dans un autre !

    En 1915, en pleine Première guerre mondiale, Lénine proposait aux travailleurs de s’adresser ainsi à leurs dirigeants : « Vous, les bourgeois, vous faites la guerre pour le pillage ; nous, les ouvriers de tous les pays belligérants, nous vous déclarons la guerre, la guerre pour le socialisme » !

    Gardons tout cela en tête ! Parce que si le capitalisme condamne l’humanité aux guerres, l’humanité, elle, n’est pas condamnée au capitalisme !

    Une autre société est possible : une économie débarrassée de la propriété privée, du marché, de la concurrence et de la loi du profit !

    Une société basée sur la propriété collective des moyens de production et organisées démocratiquement pour répondre aux besoins de tous à l’échelle internationale !

    Une économie sans rapports d’exploitation entre les hommes, sans rapport de domination entre pays.  

    Et alors, les mots de coopération, d’entraide et de solidarité internationale prendront leur véritable signification et il en sera fini de toutes ces guerres fratricides !

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    La question de la capacité de révolte et du parti

    Les opprimés ont montré, des dizaines de fois, qu’ils n’acceptent pas éternellement de subir. Ils se battent avec les moyens qu’ils trouvent, mais ils ne cessent de se battre.

    Cette année, la révolte en Iran, partie des femmes et portée par toute la jeunesse montre qu’il arrive toujours des moments où la révolte est plus forte que la peur. Des moments où l’action et la témérité de quelques-uns en encourage d’autres et conduisent des centaines, des milliers, des millions à oser faire ce qu’ils n’imaginaient même pas quelques jours avant !

    Mais il faut plus que du courage pour transformer les révoltes en révolution victorieuse.

    Il y a quatre ans de cela, en 2019, la révolte avait aussi soulevé le Soudan. La population avait installé son QG révolutionnaire devant le siège des forces armées à Khartoum. Elle croyait que les militaires étaient de son côté face au dictateur haï ! Aujourd'hui, les militaires au pouvoir s’affrontent en deux clans opposés et font régner la terreur.

    Toutes les dernières révoltes en date - et je pense aussi au Hirak en Algérie il y a 4 ans, ou au printemps arabe en 2011 - montrent une chose : dès que les classes populaires s’ébranlent et dès que la lutte de classe s’intensifie, les classes dominantes du pays, comme les puissances impérialistes, ont toujours une politique de rechange pour dévoyer, réprimer et enterrer la révolte.  

    La plus fréquente est de sortir de sa caserne ou de sa retraite tel ou tel général. Pourvu qu’il ne soit pas trop impliqué dans les sales coups du régime contesté !

    Mais au besoin, les services secrets ou les cabinets de communication des grandes puissances peuvent sortir du placard d’anciens opposants, en prison ou en exil ; Ils peuvent retrouver des fils de roi déchu comme le fils du chah d’Iran que les États-Unis tentent de remettre en selle après 40 ans d’exil doré…

    Quand la répression et les manœuvres au sommet ne suffisent pas pour mettre fin à la révolution, il se trouve toujours des forces conservatrices prêtes à prendre le relais, y compris, en s’appuyant sur la colère et la révolte des masses.

    En Europe, dans les années 1920 et 1930, des milices fascistes ont su recruter et encadrer des petits-bourgeois déclassés, des chômeurs ou des travailleurs désespérés, pour amener au pouvoir des régimes fascistes qui ont été les garants brutaux de l’ordre social.

    En Iran, lors de la puissante vague qui renversa le régime pro-américain de chah en 1979, ce rôle fut joué par l’ayatollah Khomeini, son réseau dans le clergé et ses miliciens.

    A chaque fois, ce qu’il a manqué, c’est que les masses révoltées imposent leur politique, parviennent à s’organiser et à faire émerger leur propre direction pour établir un pouvoir populaire et ouvrier.

    Dans le passé, il a fallu des dizaines d’années de révoltes ouvrières, souvent noyées dans le sang pour que les travailleurs comprennent qu’il leur fallait construire leur propre direction politique, c’est-à-dire leur propre parti. Et qu’ils devaient les construire avant la tornade révolutionnaire pour ne pas se retrouver une énième fois, impuissants face aux évènements.

    C’est à partir de cette expérience vivante du mouvement ouvrier, que des générations d’ouvriers et de jeunes intellectuels révoltés comme Marx ou Engels, comme Lénine, Rosa Luxembourg ou Trotsky, s’attelèrent à la tâche de construire des partis communistes révolutionnaires dans tous les pays et de les rassembler en une internationale, conçue pour être un parti mondial de la révolution.

    C’est ce qui a été perdu et qu’il faut reconstruire aujourd'hui pour que l’immense courage et combativité des opprimés débouchent sur des victoires et refassent à nouveau tourner la roue de l’histoire en avant !

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    L'internationalisme

    Oui, ce qu’il faut reconstruire, ce sont non seulement des partis révolutionnaires, mais une internationale.

    La vision nationaliste, consistant à analyser telle ou telle situation à l’échelle nationale et à chercher des solutions pour son propre pays, est complètement dépassée. Le capitalisme s’est déployé à l’échelle de la planète, il a fondu l’humanité et les exploités dans un sort commun et il pose désormais les pbmes à l’échelle de la planète.

    C’est l’évidence pour lutter contre le réchauffement de la planète et le recul de la biodiversité. Le développement du capitalisme a dérèglé et détruit les équilibres naturels sans s’arrêter aux frontières.

    Quels que soient les grands discours sur la relocalisation et la transition énergétique, aucun pays ne peut imaginer ce problème tout seul dans son coin. Nous habitons sur la même terre, nous partageons les mers et la même atmosphère. Même si les peuples les plus pauvres subissent les dérèglements climatiques plus violemment que les autres, nous sommes tous dans la même galère !

    Même sur le terrain économique et malgré la démagogie protectionniste qui se généralise, (puisqu’après les EU et la Chine, l’UE est en train de l’adopter), tous les pays ont besoin d’échanger à l’échelle internationale.

    Qui peut imaginer développer son économie en se coupant des échanges internationaux, des ressources naturelles, des sources d’énergies indispensables à la vie économique ?

    C’est sur la base de cette interdépendance, sur la base de la concentration des moyens de production et des gains de productivité qui en découlent que l’on peut envisager une société capable de subvenir aux besoins vitaux de toute l’humanité.

    Alors mettons en commun les immenses moyens de production que l’humanité a développés, les multinationales, les satellites, les compagnies maritimes !

    Gérons rationnellement à l’échelle mondiale les ressources énergétiques, ou les matières premières comme des biens communs à tous !

    Faisons travailler ensemble, à l’échelle de la planète les chercheurs, levons les brevets et tous les droits de propriété qui freinent le progrès !

    Faisons circuler les idées et la culture sans obstacle ! Permettons à tous, et plus seulement aux riches de voyager. Voilà qui ferait faire un bond en avant à toute l’humanité !  

    La bourgeoisie a mondialisé l’économie à sa manière, sauvage, barbare parce que son seul objectif était, et demeure, la recherche du profit pour une petite minorité. Aux travailleurs de la transformer en un monde égalitaire, riche de toutes les cultures…

    C’est le sens du communisme ! Ce mot a été dévoyé, caricaturé par bien des dictatures à commencer par la dictature stalinienne. Mais il représente l’idéal le plus beau qui soit : les Etats-Unis socialistes du monde !

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    La conscience de classe internationaliste

    Notre sort, notre émancipation dépend de notre capacité à faire revivre la conscience de classe. La conscience d’avoir à se battre avec tous nos frères d’exploitation contre les exploiteurs ! Cette conscience de classe ne peut donc être qu’internationaliste !

    Déjà aujourd'hui, pour les riches, les frontières n’existent quasiment pas. Elles n’existent pas pour leurs capitaux, mais elles n’existent pas non plus pour eux-mêmes. Dès que quelqu’un a un portefeuille bien garni, il peut circuler à peu près où il veut. Et quel que soit sa religion, son sexe ou la couleur de sa peau, il sera accueilli les bras ouverts. 

    Que ce soit possible aussi pour les plus pauvres, qu’ils ne soient plus forcés de risquer leur vie à traverser des montagnes, des fleuves, des déserts ou des mers ne serait que justice !

    Mais c’est bien plus qu’une question de justice car il n’y aura pas d’avenir pour les membres de l’humanité s’ils ne parviennent pas à s’organiser, réfléchir et décider ensemble, à l’échelle de la planète.

    Les frontières divisent les travailleurs, souvent exploités d’un pays à l’autre, par la même grande bourgeoisie, par le même grand patronat.

    C’est au nom de ces frontières découpées arbitrairement par les grandes puissances impérialistes que sont justifiées bien des guerres.

    C’est toute l’histoire de l’Afrique qui a été découpée et redécoupée au rythme de telle ou telle guerre et de telle ou telle domination. C’est comme cela que l’on transforme des parents, des cousins, des frères et des sœurs en étrangers quand ce n’est pas en ennemis !

    C’est ce qui se passe aujourd'hui en Ukraine !

    C’est aussi ce qui se passe à Mayotte avec les Comoriens qui sont pourchassés par la police de Darmanin avec la complicité des politiciens mahorais qui font de véritables appels au meurtre ou organisent le blocage de l’hôpital pour interdire les soins aux sans-papiers.

    Nous n’avons jamais été aussi entremêlés. La classe ouvrière des pays impérialistes n’a jamais été aussi internationale.

    En France, aucune entreprise, aucun hôtel, aucun restaurant, aucun chantier, aucun hôpital, aucun Ehpad ne fonctionnerait en France sans le travail quotidien de millions de travailleurs étrangers.

    Cette année, le meilleur boulanger de Paris s’appelle Tharshan Selvarajah, il est… tamoul du Sri Lanka ! En 2021, il était d’origine tunisienne, tout comme Taieb Sahal, le vainqueur de 2020… Et il suffit de monter dans un métro ou dans un RER vers les 6 heures du matin pour rencontrer des travailleurs du monde entier.

    Quand on appartient à la classe ouvrière, que l’on soit algérien, marocain, pakistanais, russe ou ukrainien ou français, on est exploité. Alors, entre nous tous, il ne faut pas de frontière !

    La terre est devenue un village planétaire. Nous vivons de plus en plus au même rythme, nous nous révoltons aux mêmes infamies, nous vibrons aux mêmes progrès scientifiques ou techniques.

    Et c’est dans ce moment-là de l’histoire de l’humanité que certains dressent les peuples les uns contre les autres ? Qu’ils construisent des murs, érigent des grilles et des barbelés et veulent nous mettre en condition pour partir en guerre ?

    A toutes les haines nationalistes ressassées, au racisme et aux préjugés sexistes,

    Opposons notre conscience d’appartenir à la même classe sociale

    Opposons la conscience que tous les combats menés par les travailleurs, quel que soit le pays où ils se déroulent est aussi notre combat,

    Opposons la conscience qu’un jour nous monterons, ensemble, à l’assaut du pouvoir de la bourgeoisie !

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    Tout dans l’histoire récente nous conforte dans la conviction que le capitalisme a fait son temps et qu’il doit céder la place à une forme d’organisation économique et sociale supérieure.

    Et je le dis pour tous les groupes étrangers qui sont ici aujourd'hui, même si nous sommes à contre-courant, même si nous sommes encore trop petits, soyons fiers de tenir bon contre les pressions réformistes de toutes sortes.

    Soyons fiers de ne rien céder au nationalisme et toutes ses variantes, parce qu’il n’y a pas d’avenir pour l’humanité et pour la planète dans le repli national.

    Ne lâchons rien de notre idéal !

    Avec ténacité, avec persévérance et enthousiasme gagnons aux idées communistes révolutionnaires des travailleurs, des jeunes, une nouvelle génération !

    Obstinons-nous, comme le font les chercheurs qui travaillent à rendre la vue aux aveugles, fabriquent des cœurs artificiels et soignent des cancers naguère incurables.

    Accrochons-nous à notre programme politique révolutionnaire et cet ordre capitaliste injuste, anachronique et de plus en plus barbare laissera la place à une société vraiment humaine !

     

     

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