Fête de Lutte ouvrière : discours de Nathalie Arthaud dimanche 28 mai30/05/20232023Brochure/static/common/img/contenu-min.jpg

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Fête de Lutte ouvrière : discours de Nathalie Arthaud dimanche 28 mai

Au sommaire de la brochure

Sommaire

    Chers amis, chers camarades, travailleuses, travailleurs,

    Au nom de tous ceux qui font vivre cette fête, je vous souhaite la bienvenue ! J’espère que vous y trouvez la chaleur, la fraternité et la générosité qui vont de pair avec l’idéal qui nous anime : construire une société sans exploitation, sans oppression, débarrassée des inégalités et des mille et un préjugés qu’elle charrie.

    Cette fraternité, nous en avons eu un avant-goût pendant les quatre mois de mobilisation que nous venons de vivre. Les manifestations où nous nous sommes retrouvés à des centaines de milliers à travers le pays, tous secteurs et toutes professions confondues, public et privé, jeunes et moins jeunes ont fait renaître plus qu’un sentiment de solidarité : la conscience de former un camp, une classe sociale, une force collective qui aspire à se faire respecter.

    n’a pas suffi pour faire reculer Macron. Non parce qu’il serait invincible, mais parce que notre camp n’a pas utilisé son arme principale : la grève qui se répand d’usines en usines et de secteurs en secteurs. La grève qui fait mal au portefeuille du grand patronat et derrière lui aux parasites de l’aristocratie financière. La grève qui permet aux travailleurs de discuter de leurs affaires, de s’organiser, de prendre des initiatives et se faire craindre.

    Dans ce combat, nous avons été comme le boxeur qui serait monté sur le ring en calculant et en économisant ses forces. Macron, lui, était déterminé à cogner de toutes ses forces pour faire le job demandé par la grande bourgeoisie. Il était prêt à user de toutes les armes de la démocratie bourgeoise : institutionnelles, policières et judiciaires. Alors, nous ne l’avons pas emporté.

    Mais les manifestations massives du 1er Mai l’ont montré, et nous le verrons peut-être aussi le 6 juin, nous sommes encore des centaines de milliers de travailleurs à ne pas nous avouer vaincus : deux ans de travail supplémentaires, nous n’en voulons pas ! Et forcément, nous remonterons sur le ring !

    Parce qu’il n’y a aucune raison de se résigner à la retraite à 64 ans, comme il n’y a aucune raison de se résigner aux bas salaires, à l’inflation, au recul de nos conditions de travail ! Et je dirais, comme il n’y a aucune raison de résigner à l’exploitation et au capitalisme !

    L’exploitation de l’homme par l’homme n’est pas une loi de la nature. Qu’il y ait des femmes et des hommes forcés de vendre leur force de travail et de se soumettre à un patron, à ses humeurs ou à ses carnets de commandes, n’est pas naturel. Que l’humanité soit divisée en exploités et en exploiteurs, en riches et pauvres, en pays riches et pays pauvres, est le produit de l’histoire. L’histoire de la lutte des classes, disaient Marx et Engels.

    Alors oui, nous, travailleuses et travailleurs nous avons à écrire notre histoire, en menant consciemment la lutte des classes. Et en la menant jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à notre émancipation totale, jusqu’à supprimer l’exploitation, jusqu’au renversement de la domination de la bourgeoisie et de son système : le capitalisme.

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    Les attaques de la bourgeoisie : l’inflation

    Notre horizon ne peut pas se limiter à la défense de tel ou tel droit et à la lutte contre Macron ! Ce qui nous menace c’est tout un système qui nous enfonce dans les crises et dans les guerres.

    Nous avons en face de nous, une classe sociale : la grande bourgeoisie qui ne peut pas vivre, qui ne peut pas prospérer sans attaquer sans cesse les conditions de vie des travailleurs qu’elle exploite.

    La perte de deux ans de retraite s’ajoute à l’augmentation de la charge de travail, aux horaires de travail de plus en plus usants et à l’aggravation de l’exploitation. Elle s’ajoute à la dégradation des conditions de vie, avec des transports en commun, des hôpitaux et des écoles à bout de souffle.

    Et il y a l’augmentation de tous les prix et particulièrement de l’alimentation. Cette flambée des prix engendre, ici, des privations de plus en plus grandes pour des millions de familles ouvrières. Mais dans les régions les plus pauvres du monde, combien a-t-elle condamné d’enfants, de femmes et d’hommes à la malnutrition et à la famine ?

    L’inflation fait partie des attaques du grand patronat. Ce n’est pas une calamité naturelle. Les prix n’augmentent pas tous seuls : ils sont fixés par la fraction la plus puissante des capitalistes.

    L’énergie et certaines matières premières augmentent parce que Total, Engie, les céréaliers comme Cargill, les armateurs comme la CMA CGM profitent des pénuries créées par une guerre, un virus ou une sécheresse, pour spéculer et augmenter les prix. Et quand ils ne trouvent pas de prétexte, ils en inventent !

    La plupart du temps, les coûts de production des matières premières n’ont pas augmenté, ils pourraient vendre au même prix. Mais puisque les acheteurs sont prêts à surenchérir les uns sur les autres, ils en profitent ! Et ensuite, l’augmentation de ces matières premières se répercute sur tous les autres produits, avec d’autres capitalistes, qui en profitent, à leur tour, pour arrondir leurs marges… et ainsi de suite.

    Ce que l’on nous présente comme une règle mathématique, la loi de l’offre et de la demande n’est, en réalité, que la recherche de plus de profits. C’est le fruit de la rapacité, un des moteurs les plus puissants du capitalisme. Et cela a donné en 2022, 14 milliards de profits pour LVMH, 17 milliards pour Stellantis, 20 milliards pour Total, 24 milliards pour CMA CGM…

    En résumé, l’inflation n’est rien d’autre que du vol sur les classes populaires, une rançon qui s’ajoute à l’exploitation.

    On peut parler de grand banditisme, dénoncer la mafia calabraise, mais ces bandits-là n’arriveront jamais à la cheville des capitalistes !

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    Qui est le maître ?

    Le gouvernement a déploré l’inflation. Et oui, quand il s’agit des faits et des méfaits de la grande bourgeoisie il ne sait que déplorer : parce qu’il n’est qu’un paillasson devant la grande bourgeoisie.

    Il peut imposer et interdire des tas des choses aux travailleurs. Il peut nous surveiller, nous contrôler quand nous tombons malades ou quand on se retrouve au chômage ou au RSA… Mais il ne lève jamais la main contre l’aristocratie capitaliste, tout simplement, parce que l’on ne mord pas la main de son maître.

    Voilà pourquoi face à la flambée des prix et la pluie de dividendes, le gouvernement n’a même pas voulu reprendre, ne serait-ce qu’une petite partie de ces surprofits avec une taxation exceptionnelle !

    Tout ce qu’a fait le gouvernement, c’est de nous mentir en présentant le bouclier tarifaire sur l’électricité et le gaz comme un cadeau fait à la population. Non, ce n’est pas un cadeau, c’est un paiement différé de la rançon imposée par les capitalistes. Et nous le paierons, demain, au travers du remboursement de la dette !

    Le gouvernement a laissé ces voleurs nous faire les poches. Il les laissé étrangler les petites entreprises avec des factures multipliées par 5 ou 10. Et ces voleurs-là ne sont pas recherchés par la police, ils n’iront jamais devant la justice. Ils ont pour eux la loi, la loi de la propriété privée !

    La bourgeoisie règne en maître. Nos emplois, nos conditions de travail et de vie, la façon dont nous mangeons et nous nous déplaçons, l’air que nous respirons, l’avenir de la planète dépendent de décisions prises par quelques milliers de grands actionnaires.

    Il est là le vrai déni démocratique !

     

    Eriger Macron en monarque, c’est lui faire trop d’honneur ! Macron n’est qu’un serviteur de la bourgeoisie.

    Le vrai déni démocratique est dans le pouvoir de ceux qui possèdent des fortunes ce qui leur permet de dominer l’essentiel de l’économie et d’avoir, à leur pied, une cour de politiciens, de journalistes, de magistrats, d’intellectuels capables de forger l’opinion publique dans le sens de l’ordre bourgeois, de son individualisme, de son arrivisme, de son chacun pour soi.

    L’Etat, la police et la justice ne sont pas neutres ! Elles protègent le fondement de l’ordre bourgeois : la propriété privée et les lois patronales.

    C’est une chose que bcp de travailleurs ont appris dans la mobilisation de ces derniers mois. Et c’est ce que viennent d’expérimenter les ouvrières grévistes de Verbaudet, en grève depuis deux mois pour 150 € d’augmentation de salaire. Elles ont été délogées manu militari de leur piquet de grève par les CRS, la semaine dernière et l’une d’entre elle a été envoyée à l’hôpital.

    Eh oui, les forces policières sont bien plus efficaces contre les grévistes ou les manifestants que pour combattre l’évasion fiscale, le grand banditisme en col blanc, les accidents du travail ou les féminicides !

    La dictature des capitalistes et des financiers s’impose au-dessus de tout, et tant qu’on ne renverse pas cette dictature-là, il ne peut pas y avoir de bon président de la République, de bonne constitution ou de bon parlement.

    Alors, il ne suffit de dénoncer les pantins et les porte flingues de la bourgeoisie, il faut s’affronter à elle, à ses capitaux et à son pouvoir de nuire à toute la société !

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    Les menaces de guerre : non à l’union sacrée !

    Nous sommes confrontés à tout un système qui nous enfonce aussi dans les guerres.

    Il y a un an et demi, la guerre a pris les Ukrainiens par surprise. Des ouvriers, des paysans, des employés, des travailleurs comme nous, se sont vus projetés dans l’horreur de la guerre. Les uns se sont retrouvés à revêtir l’uniforme, à se former au maniement des armes. Les autres, à fuir leur ville dévastée, à s’exiler ou à apprendre à vivre au son des alertes aériennes et des bombardements.

    Depuis, les Ukrainiens comptent les morts et les blessés, les villes et les villages détruits. Côté russe, Poutine cherche, par tous les moyens, de la chair à canon et certaines régions sont forcées d’ouvrir de nouveaux cimetières.

    C’est une tragédie, un immense retour en arrière pour le peuple ukrainien ET pour le peuple russe.

    Cette guerre s’est installée comme un bruit de fond, un drame de plus, auquel nous nous sommes habitués. Mais il faut réaliser que cela pourrait nous arriver à nous aussi.

    Les bruits de botte se multiplient. Non seulement à cause de la guerre en Ukraine et des risques d’escalade militaire. Mais aussi parce que les États-Unis et, derrière eux les impérialismes de seconde zone dont la France, préparent l’opinion à la possibilité d’une guerre contre la Chine.

    Et ils ne font pas que préparer l’opinion ! Tous les Etats se réarment à marche forcée. Ils augmentent leurs dépenses militaires et veulent passer, expliquent-ils, à une économie de guerre.

    Pour l’armée, Macron a prévu près de 16 milliards supplémentaires par an, l’équivalent de la somme qu’il veut récupérer en nous faisant travailler deux ans de plus. Munitions de toutes sortes, chars, missiles, avions de chasse… les usines d’armements embauchent et tournent à plein régime pour le plus grand bonheur des capitalistes de l’armement que sont Dassault, Nexter, Naval Group, Thales, Safran…

    La guerre est une des menaces les plus graves qui plane sur nos têtes et c’est le sujet politique le moins débattu.

    Le silence des partis d’opposition est même assourdissant. S’ils se taisent, c’est qu’ils n’ont rien à redire à la politique de Macron.

    Sur la livraison d’armes à l’Ukraine et, donc, la participation de la France, ils sont globalement d’accord avec Macron, du RN à la France insoumise. Au mieux, certains accompagnent leur accord d’une profession de foi pacifiste. Mais tous passent sous silence les responsabilités et les visées des EU et des autres puissances impérialistes occidentales dans l’enchaînement guerrier.

    Les médias nous soûlent de propagande, 24h sur 24h. Pour eux, c’est simple : les fous dangereux, les agresseurs et les autocrates qu’il faudrait stopper se nomment Poutine et Xi Jinping.

    Qui pour dénoncer cette propagande guerrière ?

    Qui pour rappeler que, même après la chute de l’URSS, les Etats-Unis ont usé de leur puissance économique, de leurs dollars, mais aussi de l’alliance militaire qu’est l’Otan pour exercer une pression sur la Russie et faire basculer dans leur orbite les pays voisins ?

    Qui pour expliquer que les Ukrainiens sont les otages et les victimes d’une guerre qui les dépasse : une guerre impérialiste qui oppose deux bandes de bandits prêtes à s’entretuer pour dominer un territoire ?

    Si la guerre venait à se généraliser, les prétendus leaders de l’opposition finiraient par se mettre au garde à vous devant Macron pour défendre les intérêts de l’impérialisme français. Comme leurs ancêtres politiques l’ont d’ailleurs toujours fait : c’est ce que l’on appelle l’union sacrée.

    Eh bien nous serons peut-être les seuls, mais nous ne ferons pas l’union sacrée derrière Macron !

    Le gouvernement ne se transforme pas en ami des travailleurs quand il s’agit de relations internationales ! En politique intérieure comme en politique extérieure, il défend toujours les mêmes intérêts : ceux de la bourgeoisie impérialiste française.

    Pour justifier ses interventions militaires, l’Etat français brandit toujours de grands principes, la liberté, le droit des peuples, la démocratie… grands principes qu’il est le premier à bafouer partout dans le monde. Grands principes qui dans leur bouche, sonnent de façon aussi mensongère que lorsqu’il nous parle, ici, de liberté, égalité, fraternité !

    Alors, nous ne devons pas être les bons petits soldats de Macron et du grand patronat, ni pour la retraite ni pour la guerre !

    Aucun soutien à la politique belliqueuse du gouvernement français !

    Non aux livraisons d’armes ! Non au doublement du budget de la défense !

    Non au militarisme et au nationalisme !

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    Derrière tous ces bruits de bottes, il y a les intérêts impérialistes !

    La volonté de Biden d’affaiblir la Russie et la mise à l’index de la Chine sont les traductions politiques et militaires de leurs rivalités économiques. Dans ce système capitaliste, la guerre est la prolongation de la guerre économique que se livrent les grandes entreprises pour contrôler les matières premières, les chaînes de production et s’assurer des marchés à l’échelle mondiale. Elle résulte des calculs et des rapports de force permanent entre les États et des intérêts capitalistes qu’ils représentent.

    Dans chaque guerre, on nous parle d’agressés et d’agresseurs, mais toutes les grandes puissances, et j’inclus la Chine et la Russie, sont en permanence à l’attaque les unes contre les autres dans l’arène économique et politique. Les plus fortes font régner leur loi, écrasant les plus faibles !

    Même en temps de paix, les grandes puissances imposent leur domination économique sur les pays plus pauvres et tuent des centaines de milliers de femmes et d’hommes sans lancer une seule bombe : simplement en s’appropriant les ressources naturelles, en transformant tout en profits, en spéculant sur le prix du riz ou du blé et en affamant des régions entières !

    Et combien de fois les Etats-Unis ou les puissances de la vieille Europe qui se vantent être des puissances de paix ont envahi militairement un pays ou l’ont bombardé pour renverser un régime qui leur était hostile ? Et il faudrait choisir un camp entre tous ces bandits !

    Le camp, dans lequel nous nous plaçons, c’est celui des travailleurs de tous les pays !

    Notre seule perspective est de nous sauver, c’est de lutter contre les classes dominantes qui ne se contentent pas de nous exploiter, mais veulent nous jeter contre d’autres travailleurs.

    C’est la perspective de la fraternisation avec nos frères de classe.

    C’est de brandir, encore et toujours, l’appel de Karl Marx, « prolétaires de tous les pays unissez-vous » pour la révolution ouvrière !

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    Les méfaits sur la planète

    Le renversement du capitalisme est une nécessité pour assurer un avenir à la planète et à l’humanité toute entière.

    Regardez les méga feux au Canada, les pluies torrentielles et les inondations qu’elles provoquent partout, en Italie, en Amérique du Sud, en Birmanie. La sécheresse est historique et pas seulement en France, en Asie du Sud-est, en Afrique… La semaine dernière 48 degré ont été enregistré au Tchad, 50 degrés en Inde et au Pakistan…

    34 millions de personnes ont été déplacé suite aux catastrophes climatiques. Combien d’autres demain ?

    Oui, le réchauffement climatique, qui est la conséquence de la pollution, est en train de bouleverser la vie de l’humanité. Et il est à mettre sur le compte d’une société où les profits et les cours boursiers passent toujours avant le reste. Alors, on n’y fera pas face sans remettre en cause les fondements même de notre système économique : la propriété privée, la concurrence et la course à la rentabilité.

    Tous les gouvernements parlent maintenant d’industrie décarbonée ou d’industrie verte. Mais attention, ils ne forcent pas les industriels à moins polluer : ils les incitent en les arrosant de milliards !

    Malgré leurs promesses, l’Union européenne et la France n’ont toujours pas interdit le glyphosate dans l’agriculture, ce pesticide sans doute cancérigène. Pourquoi ? Parce que cela amputerait la productivité agricole européenne de 20 à 30 %.

    On peut prendre les problèmes de pollution par tous les bouts : on en revient toujours à des questions de rendement et de compétitivité !

    Et on en revient au gâchis entraîné par les lois du marché et de la concurrence. Parce que dans ce système rien n’est organisé, concerté, planifié. C’est le règne de l’initiative individuelle, c’est la sacro-sainte liberté d’investissement !

    Regardez comment les milliards de capitaux se ruent, en ce moment sur le marché de la voiture électrique ! Et puis à côté, le marché de la construction s’effondre. Dans le secteur de l’industrie pharmaceutique où les pénuries se multiplient, forçant les familles de malades à courir de pharmacie en pharmacie pour trouver du paracétamol, un antiépileptique ou même un anti inflammatoire.

    D’un côté la société est capable de progrès médicaux fabuleux, de l’autre elle est incapable d’assurer les médicaments de base, connus depuis des siècles. C’est un chaos et un gâchis sans nom ! Tout simplement parce que l’économie capitaliste est un casino où rien n’est organisé, anticipé, planifié.

    Oh, la grande mode chez les gouvernants, c’est de parler de planification. Mais qu’est-ce qu’ils sont en train de planifier ? Le réarmement. La planification la plus poussée aujourd'hui est celle de la production des munitions, des chars et des missiles.

    Plus d’injustice, plus d’inégalités, plus de guerres, voilà ce que les capitalistes et leurs serviteurs politiques nous réservent, à nous et à nos enfants !

    Alors à la propriété privée d’une toute petite minorité, il faut opposer la perspective de la collectivisation des grands moyens de production.

    A la concurrence et au marché aveugle il faut opposer la coopération et la planification.

    Au capitalisme, il faut opposer la perspective révolutionnaire du communisme !

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    Contre tous les politiciens qui se posent en messie

    Seule une minorité a conscience de la nécessité et de la possibilité d’un tel bouleversement.

    Même les travailleurs combatifs et conscients d’avoir à mener la lutte de classe contre le patronat ne se croient pas capables d’aller jusqu’à renverser la classe capitaliste et prendre eux-mêmes le pouvoir.

    Et comment cela serait-il possible quand tous les politiciens se présentent comme le messie ?

    Regardez comment Le Pen, qui s’est tenue à l’écart de la mobilisation sur les retraites, s’est empressée de dire que le peuple a encore le moyen de supprimer la retraite à 64 ans : c’est de voter pour elle en 2027, parce qu’elle abrogera la loi. C’est de la foutaise !

    Revenir sur cette loi ne peut se faire qu’en faisant payer la grande bourgeoisie d’une façon ou d’une autre et Le Pen est bien trop attachée à l’ordre capitaliste et aux plus riches pour cela. Même pour assurer 10 % d’augmentation de salaire, elle propose, non pas de prendre sur les profits, mais sur les cotisations sociales !

    Alors, si Le Pen est élue, elle fera ce que la bourgeoisie lui demandera de faire, comme les autres, avec en prime sa politique anti-immigrés, sa politique qui sème la division et affaiblit les travailleurs, et qui renforce les racistes et les xénophobes, jusque dans les rangs de la classe ouvrière. Cela la place d’emblée dans le camp des capitalistes.

    Mélenchon, lui, ne peut pas dire : « attendez 2027 que je sois élu », puisqu’il n’est pas sûr d’être candidat de la Nupes, si tant est que la Nupes tienne jusqu’à la prochaine présidentielle. Mais le cœur y est. Si ce n’est pas lui qui l’affirme, les dirigeants de la France insoumise, du PS ou du PCF le disent : préparez-vous à voter pour l’union de la gauche et vous serez sauvés !

    Mais qu’ils nous expliquent alors, pourquoi la gauche au pouvoir n’est jamais revenue sur les reculs imposés par la droite !

    Jospin n’est pas revenu sur la réforme Balladur qui a mis fin aux 37,5 annuités, et Hollande n’est pas revenu sur celle de Sarkozy qui avait déjà reporté l’âge de départ de 60 à 62 ans. Pire, Hollande en a rajouté avec la réforme Touraine qui a allongé la durée de cotisation à 43 ans.

    Au pouvoir, les partis de gauche se sont toujours couchés devant les diktats de la bourgeoisie. Ils ont été incapables de se confronter avec la bourgeoisie. Et c’est encore vrai aujourd'hui quand ils tiennent des grandes mairies, des départements ou des régions. Parce que le combat contre la classe capitaliste n’est pas un combat qui se mène à moitié.

    Pour être capable de résister aux pressions de la grande bourgeoisie, il faut être prêt à la combattre vraiment, jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à l’expropriation de ce qui constitue la base de sa domination : ses capitaux.

    Il faut être convaincu que la société peut fonctionner sans cette couche de parasites.

    Convaincu que ce ne sont pas les travailleurs qui dépendent de la bourgeoisie mais que c’est elle qui dépend de nous pour tout, pour ses profits, mais aussi pour manger, se déplacer, élever, éduquer et soigner ses enfants.

    Il faut avoir la conviction que la bourgeoisie et sa sacro saintes propriété privée ne méritent qu’une chose : c’est d’être renversé et remplacé par les travailleurs eux-mêmes qui sauront diriger la société qu’ils font déjà tourner de bout en bout !

     

     

    C’est cette conscience là qui doit se diffuser. Ce n’est véritablement possible que lorsque les travailleurs se mobilisent.

    Pour les chefs syndicaux, les manifestations et les grèves doivent servir à démontrer aux dirigeants politiques qu’ils doivent compter avec eux. De leur point de vue, malgré les 64 ans imposés aux travailleurs, la mobilisation contre la réforme des retraites a été un vrai succès : ils ont engrangé des adhésions et ont presque été suppliés pour revenir dans les salons de Matignon !

    Pour les travailleurs qui ont fait grève et manifesté, pour les éboueurs et les auxiliaires de vie, pour les enseignants et les égoutiers, pour les cheminots et les employés de grande surface, les mobilisations ouvrent une tout autre perspective.

    Lors des mobilisations, les travailleurs apprennent des tas de choses ; ils découvrent qu’au-delà de la diversité des statuts, des métiers, des secteurs d’activité et des différences de sexe, d’origine et de couleur de peau, ils constituent une classe sociale qui vit et vibre aux mêmes aspirations. Au-delà des vécus et des points de vue politiques différents, voire opposés, les travailleurs découvrent leur force collective.

    Quand la mobilisation est dirigée démocratiquement par les travailleurs eux-mêmes, ils découvrent non seulement leur capacité à agir, mais surtout à prendre des initiatives et à s’organiser pour les réaliser.

    C’est dans ces moments-là aussi, qu’ils peuvent réfléchir en dehors des sentiers tracés par la bourgeoisie, évoluer et se transformer.

    C’est en se mettant en action que les travailleurs peuvent réaliser qu’ils représentent une force politique.

    Une force politique capable de se défendre, mais aussi de conquérir des droits, comme en 1936 et 1968. Une force politique capable de manifester dans le calme des mois durant des mois, mais capable aussi de s’insurger, de prendre les armes et de remplacer un gouvernement bourgeois, comme lors de la Commune de Paris en 1871.

    Une force politique capable d’arrêter une guerre mondiale comme ce fut le cas encore en Russie, de renverser un tsar en février 1917 et d’établir un pouvoir ouvrier en octobre 1917.

    Oui c’est dans ces moments là que les travailleurs peuvent massivement s’emparer des idées révolutionnaires. Et c’est pour ces moments-là qu’il est indispensable de se battre aujourd'hui pour faire exister un parti communiste révolutionnaire.

    Un parti communiste révolutionnaire capable de s’armer de tout le capital politique que les dirigeants révolutionnaires qu’étaient Marx, Lénine, Rosa Luxembourg, Trotsky ont tiré de la longue et riche histoire du mouvement ouvrier.

    Alors vous le voyez, notre horizon ce ne sont pas les élections, c’est la perspective révolutionnaire et le pouvoir des travailleurs et une société communiste.

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    L’internationalisme

    Cette perspective communiste révolutionnaire va de pair avec l’internationalisme.

    L’idée qu’il faudrait se protéger du reste du monde derrière des frontières toujours plus difficiles à franchir est profondément réactionnaire et dangereuse pour le monde du travail.

    L’extrême droite, la droite et Darmanin répètent sans cesse que « Les frontières sont des passoires ». Affirmation joyeusement reprise par Fabien Roussel du PCF !

    Comment oser affirmer cela quand des dizaines de milliers de femmes et d’hommes meurent chaque année en tentant de traverser les mers, les montagnes et les murs de barbelés qui poussent sur tout le continent européen ? Quand des centaines de milliers de personnes ne peuvent même plus rendre visite à leur famille installée en France, parce que les visas sont impossibles à obtenir ?

    Regardez où nous mène le discours anti-immigrés aujourd'hui à Mayotte !

    L’opération policière de Darmanin est non seulement une chasse aux pauvres, qui voient leur abri détruit et qui sont menacés d’expulsion, mais c’est aussi une opération d’embrigadement des Mahorais contre les Comoriens qui ne sont des étrangers et des clandestins que parce que la France coloniale a manœuvré, il y a 50 ans pour détacher Mayotte des Comores, faisant passer une frontière artificielle dans ce qui constituait un même espace et un même peuple.

    Ne nous faisons pas complice de cette politique criminelle ! Ni à Mayotte, ni ici en France !

    La perspective n’est pas de nous barricader contre des travailleurs plus pauvres que nous ! Ce n’est pas de nous faire la guerre entre travailleurs !

    La seule issue positive est de combattre les fauteurs de misère et de guerres, ensemble. C’est en se battant, que nous ferons reculer le nationalisme, la xénophobie, le racisme, la misogynie, et que nous relèguerons toutes ces vieilleries aux poubelles de l’histoire.

    Quelle que soient leur origine, leurs papiers, la couleur de leur peau tous les travailleurs ont leur place dans les combats et les organisations ouvrières. Et ils doivent la prendre !

    Nos liens avec des travailleurs du monde entier sont un atout considérable pour nous tous : c’est ce qui aidera une révolte, née dans un pays, de se diffuser. C’est ce qui aidera à faire que notre combat, devienne celui de tous les opprimés de la terre.

    C’est ce qui nous permettra de faire naître un autre monde, un monde où l’internationale sera le genre humain.

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