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Dans les entreprises
CGI – Bordeaux : la santé des salariés prend l’eau
Au début du mois de novembre, de nouveaux bureaux du site CGI de Bordeaux ont été inondés. Mois après mois, depuis plusieurs années, les locaux de cette entreprise de sous-traitance informatique se dégradent, l’eau s’infiltre du toit et gagne les étages du bâtiment.
Cela concerne des dizaines de salariés dont le sort a varié en fonction des périodes : passage en télétravail le temps que cela sèche, réaffectation sur d’autres open spaces ou encore poursuite du travail sur les plateaux sous les fuites, au milieu des seaux et des bâches ! Aux salariés qui s’étonnaient, la direction a dit que la faute incombait au bailleur qui ne voulait pas faire les travaux, amenant cette plaisanterie fréquente du côté des employés : « Le seul ruissellement qu’on voit à CGI, ce n’est pas pour les salaires, ce sont les fuites d’eau au troisième ! »
Des employés ont maintenant commencé à protester et à reposer le problème, pas seulement des travaux, mais aussi des impacts sur la santé. Des mois, voire des années, passés pour certains dans des locaux humides, la laine de verre à nu ballottant au gré de la climatisation, cela a de quoi inquiéter. Il en est de même de la moquette mouillée en permanence et des dalles de plafond, gorgées d’eau, qui tombent sur les bureaux. Personne n’est serein à propos de l’air qu’il respire. Au troisième étage, des employés se plaignent des odeurs de moisissures.
Une pétition a vu le jour pour demander une expertise, puis un droit d’alerte a été déposé. La direction a fini par interdire, en urgence, l’accès aux endroits concernés ! Alors que les chefs répétaient à qui mieux mieux que s’il y avait le moindre danger, il y a longtemps que la direction aurait fait le nécessaire, les salariés ont appris qu’en réalité, aucune étude n’a été réalisée. Il a fallu leur intervention pour que les dirigeants daignent s’inquiéter de leur sort.
Les travaux qui viennent d’être annoncés vont entraîner l’arrêt du chauffage pendant plusieurs mois, et cela en plein hiver. Il y aura des radiateurs d’appoint dans les bureaux. En même temps, les salariés du site ont appris que la toiture souffrirait des dépôts de kérosène largué par les avions qui atterrissent à l’aéroport situé à quelques kilomètres.
La santé, c’est l’affaire de tous mais la direction rend tous ses documents confidentiels. Beaucoup d’employés demandent des comptes et certains prévoient de s’inviter directement à la réunion prévue avec les élus locaux. Ils ont toutes les raisons de ne faire aucune confiance à leurs dirigeants !