Ascometal : Monopoly sur le dos des salariés et de l’État08/05/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/05/une_2910-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ascometal : Monopoly sur le dos des salariés et de l’État

Pour la troisième fois en dix ans, le groupe sidérurgiste Ascometal, spécialisé dans les aciers spéciaux, est placé en redressement judiciaire. Ce sont 1 200 salariés répartis sur cinq sites, d’Hagondange en Moselle, où est situé le siège, jusqu’à Fos- sur-Mer.

Le groupe était la propriété de Swiss Steel, un groupe de près de dix mille salariés qui a supprimé mille emplois l’an dernier et qui, pour alimenter ses caisses, a décidé de vendre Ascometal en 2023.

Les deux principaux actionnaires ne sont pas vraiment à la rue : ce sont des milliardaires suisses dont l’un, Peter Spuhler, a des responsabilités dans le parti politique d’extrême droite suisse UDC (la mal nommée Union du centre), proche des Le Pen et Bardella. Dis- moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es.

Fin 2023, les actionnaires de Swiss Steel avaient trouvé un acheteur, le groupe sidérurgiste italien Venete, mais celui-ci s’est rétracté brusquement, sous prétexte que le marché n’était pas bon. Le redressement judiciaire a du coup été prononcé fin mars.

Depuis, c’est l’attente d’un repreneur pour éviter la mise en liquidation. Fin avril, Venete est reparu pour proposer de reprendre seulement trois sites, en particulier ceux d’Hagondange, Custines et Le Marias (près de Saint-Étienne) spécialisés dans les aciers pour l’industrie automobile, tout en supprimant 40 emplois sur 100 dans les bureaux.

Venete demande – on devrait dire exige tant les demandes des patrons sont des ordres – que le gouvernement français lui prête de l’argent. Il le fera sûrement de bonne grâce, ayant déjà proposé d’annuler une partie des dettes d’Ascometal. Il a même investi 300 000 euros dans le cadre de France relance pour... Stellantis qui vient d’annoncer plus de 18 milliards de profits ! C’est ce même gouvernement qui réduit les indemnités des chômeurs sous prétexte qu’il n’a plus d’argent dans les caisses...

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