Le 5 décembre, tous en grève et en manifestation !25/11/20192019Éditorial/medias/editorial/images/2019/11/1911_macron2.jpg.420x236_q85_box-85%2C0%2C1451%2C768_crop_detail.jpg

Editorial

Le 5 décembre, tous en grève et en manifestation !

Illustration - Le 5 décembre, tous en grève et en manifestation !

Ouvriers, employés, techniciens, infirmières et aides-soignantes, cheminots, conducteurs de bus ou de métro, enseignants… la grève du jeudi 5 décembre doit être notre affaire à tous.

Quoi que l’on pense des confédérations syndicales et de leurs calculs divers et variés, il faut y aller. Nous n’avons que trop attendu pour réagir et nous opposer aux reculs imposés par le gouvernement ou le grand patronat. Le 5 décembre nous offre la possibilité de dire « ça suffit ». Profitons-en !

Macron veut faire passer cette journée pour une grève corporatiste des salariés des régimes spéciaux. Que le 5 décembre se limite à une grève des transports l’arrangerait bien ! Diviser pour régner est un grand classique des dirigeants. Ne tombons pas dans ce piège ! Ne restons pas spectateurs de ce bras de fer qui nous concerne tous.

Macron l’a expliqué la semaine dernière : en plus de passer à un système de retraite par points, il prépare des mesures d’économie pour résorber le futur déficit des retraites. Cela signifie de nouvelles règles, avec un autre système de décote ou d’âge pivot qui forceront chacun à travailler plus longtemps.

À 62 ans, nous aurions le choix - si on peut parler de choix – de partir avec une retraite partielle ou de continuer de travailler. Et encore faudra-t-il  avoir la chance de ne pas avoir été licencié, parce qu’aujourd'hui plus d’un travailleur sur deux qui a plus de 55 ans est au chômage ou en invalidité !

Le gouvernement parle de justice parce que le mode de calcul des retraites deviendrait universel. Mais si nous le laissons faire, ce sera l’égalité dans la misère. Exactement comme il vient de faire pour les chômeurs, en réduisant brutalement leurs droits et leurs allocations !

La seule justice, s’il peut y en avoir une dans cette société de classe, ce serait que le gouvernement puise dans les bénéfices du grand patronat. Ce serait qu’il impose à ceux qui s’enrichissent et prospèrent sur le dos du monde ouvrier de financer les retraites comme le chômage.

Nous, travailleurs, nous avons fait assez de sacrifices. Cela fait des années que nous supportons des salaires bloqués. Des années que nous subissons les suppressions de postes et l’augmentation de la charge de travail. Des années que la pression à la productivité, à la flexibilité, à la mobilité nous étouffe et rend notre travail infernal.

Quand Macron a rencontré les licenciés de Whirlpool la semaine dernière, il leur a reproché de ressasser et de ne pas regarder vers l’avenir. Vers quel avenir veut-il que nous regardions ? Celui où nos enfants vivront plus mal que nous ? Celui de la précarité totale, du travail à la tâche et des journées à rallonge ?

Et tout ça pour quoi ? Pour que les cours boursiers augmentent jusqu’à ce que l’édifice financier s’effondre à nouveau ? Pour que la fortune du patron du luxe Bernard Arnault passe de 100 milliards de dollars aujourd'hui à 200 milliards demain ?

Cela, c’est l’avenir que nous préparent Macron et ses amis de la bourgeoisie. Tous ceux qui ne veulent pas d’un tel avenir doivent réagir.

À force de tirer sur la corde, elle finit par casser. C’est vrai dans les hôpitaux, à la SNCF, à la RATP, dans l’éducation, mais c’est vrai aussi dans nombre d’entreprises privées. Eh bien, cette colère doit s’exprimer !

Les sacrifices doivent changer de camp et la mobilisation du 5 décembre peut amorcer une contre-offensive du monde du travail.

Après avoir joué l'apaisement, Macron joue les matamores en disant qu’il fera sa réforme coûte que coûte. Mais il n’y a pas de pouvoir fort. Tout est une question de rapport de force. Celui-ci peut s’inverser si nous, travailleurs, reprenons confiance dans notre force collective.

La multiplication des mobilisations de ces dernières semaines et la crainte que la contestation se généralise le 5 ont mis le gouvernement sous pression. Cela l’a conduit à lâcher un tout petit peu de lest pour les hôpitaux. Avec une pression de l’ensemble du monde du travail, Macron, comme Juppé en 1995, serait forcé de reculer.   

Tout ne se jouera pas en une seule journée. Mais il faut un début à tout. C’est la réussite de cette journée qui donnera l’élan nécessaire à ceux qui se posent le problème de poursuivre la grève.

Alors, lançons-nous dans le combat. Ensemble, le 5 décembre, tous en grève et en manifestation ! Montrons au gouvernement et au grand patronat que nous n’acceptons plus de nous faire marcher dessus.

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